Quelques mois après la sortie de leur onzième album studio,
Kind, les Stereophonics faisaient escale à Paris cette semaine pour deux concerts consécutifs dans la salle de l'Olympia, ces derniers constituants les seules apparitions en France du groupe durant sa tournée en Europe. Une salle à laquelle la formation galloise est désormais habituée, leur précédente prestation dans la capitale s'y étant déjà déroulée près de deux années plus tôt jour pour jour.
Après une première partie assurée une demi-heure durant par Nadia Sheikh, sans accroc ni réel coup d'éclat en raison d'une musique somme toute peu originale, les Stereophonics prennent possession des lieux sur le coup de 21h face à une salle affichant complet depuis de nombreuses semaines. Dès leur entrée sur scène, les quatre musiciens accompagnés par l'indéboulonnable Tony Kirkham aux claviers et Gavin Fitzjohn, des plus polyvalents, font forte impression. Leur plaisir de se produire pour le second soir de rang dans la mythique salle du boulevard des Capucines ne fait guère de doutes, et l'entrée en matière avec le très électrique
Catacomb leur permet de mettre en jambes immédiatement un public essentiellement constitué de quadragénaires mais ne boudant pas son plaisir.

Les discours de Kelly Jones se feront certes trop rares tout au long de la soirée, mais la sincérité en émanant est évidente dès ses premières interventions en début de set.
I Wanna Get Lost With You voit le rythme se ralentir quelque peu, alors que la machine repart de plus belle avec
Geronimo renforcé par un saxophone pour un résultat entraînant, alors que Jamie Morrison fait preuve comme à son habitude d'un dynamisme contagieux derrière ses futs.
Si certains regretteront les absences remarquées de
Not Up To You ou
Traffic,
Word Gets Around n'est pas oublié pour autant avec une belle interprétation du rare
Same Size Feet, visiblement quelque peu oublié au fil des années par le public du soir, avant que
Maybe Tomorrow, lancée par une lente introduction, ne réveille au contraire une salle sous le charme. La machine se voit relancée par
Mr And Mrs Smith, achevé par une démonstration finale d'un Jamie Morrison déchaîné, avant que le dépouillé
Fly Like An Eagle, premier extrait dévoilé du récent
Kind, ne berce les têtes que
Indian Summer, en dépit de son calibrage FM, ne reçoive un bel accueil avec un refrain repris à l'unisson.

Discrets mais efficaces, respectivement à la basse et la guitare, Richard Jones et Adam Zindani laissent à Kelly Jones le rôle de maître de cérémonie, ce dernier s'installant au piano pour
Sunny avant une interprétation en solo à la guitare de
Boy On A Bike. Avec une setlist bien pensée, mêlant temps forts et accalmies, les Stereophonics passent toutefois à la vitesse supérieure avec
Just Looking, avant que
Have A Nice Day ne provoque l'euphorie d'une salle reprenant les textes du titre connus par cœur depuis bien des années.
Si
All In One Night et
Make Friends With The Morning constituent deux des rares déceptions de la soirée, le très attendu
Mr Writer et le détonnant duo
Local Boy In The Photograph / A Thousand Trees choisi pour conclure la partie principale du set s'avèrent jouissifs, tant sur scène que dans une fosse pleinement acquise à la cause des gallois.
Quelques minutes s'écoulent avant le traditionnel rappel, lancé avec une rare interprétation du titre
Elevators pour lequel Kelly Jones s'installe sur un tabouret, mini-guitare en main. Une prestation achevée avec
C'est La Vie et le peu subtile mais efficace
Dakota, de quoi finir d'achever de convaincre une salle rassasiée après 1h55 de concert.
Avec une setlist équilibrée et ayant puisé dans la majorité des albums que comptent leur discographie, mais aussi un savoir-faire certain et un zeste de charisme, les Stereophonics ont signé un retour marquant à Paris.