Quand La Roux ont débarqué il y a dix ans avec leur premier album éponyme porté par les tubes
Bulletproof et
In For The Kill, nous étions prêts à parier que le duo anglais allait régner pendant longtemps sur le petit monde de l'electro-pop. Mais après ce coup d'éclat, le deuxième album,
Trouble In Paradise, peu inspiré et au son trop lisse, ne vint pas confirmer l'essai.
Près de six ans plus tard, La Roux, porté par la seule Elly Jackson, revient avec un troisième album bien plus excitant,
Supervision, sur lequel elle retrouve (presque) la fougue de ses débuts.
Après le retour du Baron Noir Kad Merad lundi soir, c'est au tour de La Roux d'assurer son grand come-back sur une scène parisienne.

La scénographie donne le ton d'entrée. Un immense mur de néons flashy aux motifs tropicaux et quelques plantes grasses posées ça et là promettent une ambiance Macumba Club circa 1987, une époque lointaine où même Homer Simpson n'existait pas.
Après un petit warm up du DJ Marco Dos Santos, la rousse débarque sur scène accompagnée d'un groupe étonnamment funky. Des basses et percussions chaloupées ont remplacé les boîtes à rythme et synthés d'origine, pour un résultat plus organique mais qui peine à restituer la tension electopop du premier LP.
Le concert s'ouvre sur deux morceaux de
Trouble In Paradise. Sympathiques, mais pas de quoi faire bondir un public très sage. Cela permettra tout de même aux photographes de tirer quelques jolis clichés qu'on jurerait issus d'un tournage de Sauvés par le gong (cf. la galerie photo du toujours excellent Antoine Monegier du Sorbier).

Le concert fera la part -belle au dernier album, dont presque tous les titres seront joués. Vient alors le moment que tout le monde attendait, LE tube
Bulletproof. Mais comme beaucoup de one hit wonders, Elly Jackson le confesse, elle déteste ce morceau et propose d'en offrir une version totalement revisitée. Les grincheux diront même une version bâclée, qui n'est pas sans rappeler Kurt Cobain exécutant en grimaçant son
Smells Like Teen Spirit ou plutôt Rick Hastley chantant en se recoiffant son
Never Gonna Give You Up.
Il faudra attendre le rappel avec un grand
In For The Kill et ses envolées très haut dans les aigus pour connaître enfin un premier mais beau frisson. Le show bouclé en à peine une heure s'achèvera sur
International Woman Of Leisure, premier single de
Supervision.
Si le set s'est avéré globalement agréable, il ne nous aura pas totalement convaincus et nous fera dire, comme me le glissera Isabelle Balkany, accoudée au bar, enchaînant sa quatrième pinte de la soirée : « tu sais mon petit, je crois que c'était mieux avant ».