En première partie de King Hannah au Pop-Up du Label à Paris, on découvre ce soir
Camille Camille, le projet musical de la belge Camille Willemart, belge installée à Leipzig.
Seule sur scène accompagné de sa guitare, Camille délivre un set d'une toute beauté. Sa folk est magnifique, ses accords de guitare sont majestueux et sa voix, celle idéale pour de la folk, à la fois douce et poignante. Il y a quelque chose d'intemporel dans la musique de Camille Camille qui la rend si vibrante. Le public ne s'y trompe pas, et dès le premier morceau fait que l'on entendrait voler une mouche dans la salle. On a à la fois l'impression de faire un saut dans le temps et de se retrouver à un concert folk en 1975 et celle de vivre le moment présent tant la folk de la belge réussit à faire le pont entre celle d'hier et de demain. Une belle découverte que cette jeune femme qui joue de la folk à l'égal des maitres du genre.
King Hannah arrivent sur scène un peu plus tard dans une salle bondée. Le côté cave du lieu colle à merveille avec la musique intimiste du groupe. Celui-ci démarre son set par un
A Well-Made Woman qui met d'entrée tout le monde d'accord avant d'enchaîner avec une magnifique reprise du
State Trooper de Bruce Springsteen. Si le Boss est peut-être une influence de King Hannah, leur plus grande est clairement Neil Young. Si sur disque cela était déjà évident, sur scène cela devient flagrant.
Si le combo semble un peu timide au début du concert il se détend au fur et à mesure que le set se développe, échangeant avec la salle. Les titres du premier album de King Hannah s'enchainent :
Foolius Caesar (qui, en live, n'a plus du tout le côté trip-hop qu'il possède sur disque),
Berenson,
Go-Kart Kid (Hell No !)... Les titres sont tout aussi sensuels qu'ils ne le sont sur disque mais King Hannah montrent qu'ils sont un véritable groupe de scène, les titres dans leurs versions live se révélant assez différents de leurs enregistrements studio tant ils y sont étirés au maximum. Cela donne parfois l'impression d'entendre un groupe de free-jazz qui tire vers l'expérimentation et c'est très plaisant.
I'm Not Sorry, I Was Just Being Me et
The Moods That I Get In se terminent une fois encore par de longs solis à la Neil Young. Tout simplement jouissif. On a l'impression d'entendre alors le Crazy Horse à ses grandes heures. Ces superbes montées de guitare rendent le public extatique. Le duo termine son set par ce
Créme Brûlée qui les a fait connaitre et par un délicieux
It's Me And You, Kid pour conclure.
Un excellent concert, tendu et maîtrisé de bout en bout, qui confirme que King Hannah seront, à n'en pas douter, l'un des groupes à surveiller de près ces prochaines années.