LIFE

Parmi les trop nombreux concerts reportés maintes et maintes fois à cause du COVID-19, celui de LIFE à Paris apparaissait en tête de liste tant le groupe avait déjà laissé une forte impression en live. On les avait connus avec un son brut, frontal, et la sortie il y a quelques semaines de North East Coastal Town, leur troisième album, soulève beaucoup de questions quant à cette soirée : que vont rendre les titres plus contemplatifs en live ? Comment vont-ils diluer leur énergie avec une musique désormais plus diversifiée ?

LIFE arrivent sur scène à plus de 21h30 devant un public surexcité composé en grande partie de Britanniques venus soutenir leurs compatriotes. D'emblée, la température monte et le groupe semble heureux de cet accueil parisien. Comme pour nous prouver qu'ils ne sont pas venus pour proposer un set en demi-mesure, ils ouvrent sur Big Moon Lake, l'un des titres du dernier album, emblématique de ce qu'ils savent faire de mieux : un morceau immédiat, avec une grosse ligne de basse et, surtout, un refrain fédérateur qui provoque une réaction immédiate : au bout de quelques minutes, le public chante déjà à l'unisson « I'm freaking, I'm freaking out ! I'm freaking ! ».


Ils jouent ce soir quasiment l'intégralité des morceaux de leur dernier album mais n'en oublient pas pour autant les bombes des opus précédents, à l'instar de Moral Fibre qui fait hurler la foule dans un gigantesque « Woowoo ».

Vous l'aurez compris, LIFE font partie de ces groupes qui savent faire réagir le public et les refrains enjoués en font partie intégrante. Rapidement, nos doutes sur l'appréhension des nouveaux morceaux plus feutrés s'évanouissent ; peu importe ce qu'ils jouent, les membres de LIFE ont une présence scénique démesurée. La bassiste n'aura pas laissé de marbre le public parisien si l'on s'en tient aux chaleureux applaudissements à son égard.
Quant à Mez, ce Jarvis Cocker façon sale gosse du nord de l'Angleterre, il aura su séduire l'assemblée, une fois encore : costard, mimique de bad boy, danses désarticulées et, surtout, une générosité dans le set : il descend dans la fosse, s'amuse avec les spectateurs et semble heureux de partager autant avec ce public français.


Comme pour laisser un goût doux-amer, le groupe décide de clore le set sur Duck Egg Blue, l'un des derniers singles en date et c'est peu dire que ce choix paraît étonnant car ce titre est long et lent et ce n'est pas ce qu'on attend pour un final. Néanmoins, la prestation fait son effet et malgré les sollicitudes, ils ne reviendront pas pour un rappel.

Durant un peu plus d'une heure, LIFE auront délivré un set énergique, sans temps morts, avec beaucoup d'échanges et de complicité avec le public. Les lumières du Point Éphémère se sont ce vendredi rallumées sur un public souriant, heureux et un sol collant des bières envoyées dans la fosse durant la soirée. On n'en attendait pas moins d'un tel concert !