Ride

Avec deux années de retard, une fois de plus en raison du COVID-19, Ride venaient célébrer sur scène dimanche 18 décembre les trente ans de Nowhere, leur premier album. Pour cette ultime date de leur tournée anniversaire, et la seule en France, c'est à l'Elysée Montmartre que Mark Garderner, Andy Bell, Steve Queralt et Loz Colbert se sont arrêtés pour cet événement très spécial.

Il est 19h30 lorsque Bryan's Magic Tears prennent possession de la scène. Les Parisiens jouent à domicile. Forts de trois albums, dont un mini, les Français chauffent une salle déjà bien garnie, même si le concert n'affiche pas complet. Oscillant entre shoegaze et noisy pop à la The Jesus And Mary Chain, le quintet livre quarante cinq minutes de très belle facture qui font particulièrement sens en ouverture de Ride.


Un petit interlude musical d'une trentaine de minutes incluant This Time Of Night de New Order (extrait de Low-life dont on attend la version définitive fin janvier 2023) et les lumières s'éteignent. Les quatre Anglais arrivent sur scène. Mark Gardener déclare dans un français impeccable : "On va jouer Nowhere pour vous". Le concert démarre bien entendu avec Seagull et cette basse tendue en ouverture qui sera suivie d'une orgie de guitares qui nous replongent nostalgiquement une trentaine d'années en arrière. Andy Bell, casquette vissée sur la tête, est cramponné à sa guitare. L'album sera interprété chronologiquement et force est de constater que toutes ces années ont passé mais la vague qui figure sur la pochette nous submerge toujours autant.

« It's good to be back in Paris » déclare Mark Gardener avant d'interpréter la très mélancolique In A Different Place. « Loz, you start this one » lance le leader du groupe à son batteur. Et Polar Bear raisonne dans l'Elysée Montmartre avec ses guitares et ses coups de batterie. Ça rugit, c'est puissant et on réalise alors qu'on ne pensait pas réentendre un jour en live certaines chansons, comme l'impeccable Paralysed au final somptueux et presque dub. Le Play EP qui constitue les quatre derniers morceaux de l'album est une apothéose. Vapour trail est ses guitares magiques permet aux quatre Britanniques de rayonner dans la salle Parisienne. Mark Gardener évoque le fait qu'en 1990, Ride avaient joué dans cette même salle avec The House Of Love, autre groupe culte de l'époque qui se produira d'ailleurs l'année prochaine dans une autre salle parisienne. Viennent ensuite Taste et son intro spectaculaire, Unfamiliar sombre et noisy puis Nowhere dont le tsunami sonore emporte tout sur son passage. Après une jouissance sonore extatique d'une heure, les Anglais quittent la scène.


Ils reviennent quelques minutes plus tard et s'élancent pour un rappel d'une trentaine de minutes où le groupe va piocher dans son répertoire. Lannoy Point en terme de démarrage, une des meilleures plages de Weather Diaries, le disque du retour après onze ans d'absence. Future Love lui fait suite. Résolument plus pop que tout ce que nous avions entendu ce soir, la chanson fait tout de même son effet auprès de l'audience. Mark Gardener annonce que l'année prochaine le groupe entamera une tournée anniversaire pour Going Blank Again, à l'occasion de ses trente trente ans également, et que le groupe aimerait venir l'interpréter à Paris. Lui ensuit OX4, épitaphe de ce disque, suivi du tube Twisterella. Le temps passe, on approche déjà de la fin du concert. Ride envoient un puissant Kill Switch avant de conclure inévitablement par l'hymne Leave Them All Behind, le morceau avec lequel tout a vraiment changé pour eux. Le groupe, tout sourire, quitte la scène après avoir enchanté le public.

Ride ont donc vraiment ravi le public présent dans la selle avec un show musical, noisy à souhait et maîtrisé du début à la fin. La nostalgie était de mise tout au long de cette performance. On a pu constater ce soir combien Nowhere avait laissé son empreinte sur la noisy pop des années 90. Après cet excellent moment, on brûle bien évidemment de retrouver les quatre compères sur scène pour la tournée anniversaire de Going Blank Again.