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Ulrika Spacek

Paris, Maroquinerie - 29 mai 2023

Live-report par Emmanuel Stranadica

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Avec une telle affiche, cette nouvelle soirée Gonzaï apparaissait d'emblée comme très alléchante. Elle accueillait respectivement Sylvie et Ulrika Spacek, le tout se déroulant à la Maroquinerie de Paris, salle propice à ce type d'évènements.

A 20 heures tapantes, les Américains de Sylvie prennent possession de la scène dans une salle encore assez clairsemée. Il est vrai qu'un beau soleil illumine toujours le patio de l'enceinte et qu'au final, les Californiens auraient bien mérité de jouer en extérieur avec cette météo idéale. En effet, leur pop soyeuse aux accents soul remplit l'audience présente de joie. C'est propre, bien interprété, et cela prépare de la plus belle des manières l'arrivée de l'acte principal de cette soirée : Ulrika Spacek.


Les Anglais, forts d'un superbe troisième album, Compact Trauma, paru en mars, sont en pleine tournée européenne et se produisaient sur moins de trois dates sur notre territoire. Après Tourcoing et Angers au Levitation France, c'est à Paris que se conclue ce mini french tour. Depuis leur date au Trabendo il y a plus de cinq ans déjà, en mai 2018, nous n'avions pas revu la formation sur scène. A 21h15, les cinq musiciens démarrent leur set contre toute attente avec Circa 1954. Après ce début tout en délicatesse, le groupe bascule radicalement vers un univers musical beaucoup plus sonique et illustrant à merveille leur identité en interprétant Strawberry Glue, morceau figurant déjà derrière Circa 1954 sur leur premier disque The Album Paranoia.

Il faut dire que, sur scène, ce sont pas moins de trois guitares qui se répondent en live. En conséquence, les montées électriques se font furieuses tout en restant très sexy. Dans une Maroquinerie copieusement garnie, Rhys Edwards salut son public d'un "Bonsoir Paris" avant d'enchainer sur un tout premier extrait de leur nouveau disque : It Will Come Sometime. Le morceau gagne encore de la matière sur scène avec notamment ce son brut évoquant inévitablement Sonic Youth. Ulrika Spacek enchaînent les morceaux sans concession en piochant dans les différentes sorties de leur discographie, à l'image de Full Of Men ou Freudian Slip et leurs boucles imparables de krautrock hypnotique.


Mais le groupe n'oublie pas non plus de replonger par moments vers des choses plus expérimentales, lentes et progressives comme le très bel interlude To France With Snow. Les cinq musiciens sont parfaitement coordonnés et prennent littéralement leur pied sur scène entre cet entracte et la grande messe sonique prodiguée sur la plupart de leurs morceaux à coups de guitares rugissantes, d'une batterie claquante et d'un son de basse bien lourd. Le public paraît conquis et le temps passe trop vite. On approche déjà de la fin du set, avec l'étouffant The Sheer Drop, plage d'ouverture de Compact Trauma, suivi d'une version incroyable de Mimi Pretend, en guise de final ébouriffant qui vient vous prendre aux tripes.

Le groupe quitte la scène mais revient quasiment dans la minute qui suit sur la scène de la Maroquinerie pour un unique encore avec No Design, conclusion de leur dernier album et épitaphe d'un concert joliment mené et rempli d'émotions. On regrettera un peu la durée, pour le moins courte, de leur prestation, même si elle fut réussie de bout en bout. On espère qu'il ne faille pas de nouveau attendre cinq ans pour avoir la chance de retrouver ce groupe sur une scène française !
setlist
    CIRCA 1954
    STRAWBERRY GLUE
    IT WILL COME SOMETIME
    FULL OF MEN
    FREUDIAN SLIP
    THROUGH FRANCE WITH SNOW
    IF THE WHEELS ARE COMING, THE WHEELS ARE COMING OFF
    EVERYTHING, ALL THE TIME
    No. 1 HUM
    SAW A HABIT FORMING
    THE SHEER DROP
    MIMI PRETEND
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    NO DESIGN
photos du concert
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