Massive Attack

Après n'être apparus que très sporadiquement sur les scènes européennes ces deux dernières années, c'est à l'occasion de la période estivale que Massive Attack ont marqué leur retour ces dernières semaines avec un nouveau line-up. En effet, si Grant Marshall et Robert del Naja demeurent plus que jamais aux commandes de la formation, ce sont désormais Stephanie Dosen et Yolanda Quarty que le public retrouve sur scène derrière les micros aux côtés du fidèle Horace Andy alors que Deborah Miller a quant à elle cessé de collaborer avec la formation de Bristol.

Après avoir vu se succéder Grand Corps Malade puis IAM durant la soirée, c'est sur le coup de minuit que la scène principale du Paléo Festival accueille Massive Attack à la suite d'une longue attente. Quand bien même aucune annonce concernant la sortie éventuelle d'un nouvel album n'a jusqu'à maintenant été effectuée, près de la moitié des compositions interprétées demeurent parfaitement inédites pour la majorité d'un public très calme tout au long de la soirée. En misant sur All I Want puis Marooned en ouverture de leur set, les anglais semblent quelque déstabiliser les novices en dépit de la qualité évidente et très au-dessus de la moyenne de ces deux nouveaux titres, avant que Risingson, sur lequel Robert del Naja et Grant Marshall s'illustrent immédiatement, ne rassure les plus sceptiques. Vient alors le tour, sans surprise, du succès populaire du concert, Tear Drops, chanté avec beaucoup de justesse et d'émotion par Stephanie Dosen.

En retrait jusque là, la légende Horace Andy, comme introduit par Robert Del Naja, effectue une entrée en fanfare pour 16 Seeter avec un chant saccadé dans un premier temps puis une explosion instrumentale jouissive. Las, le vieux sage quitte après ce titre une scène qu'il ne retrouvera qu'à une seule occasion en fin de soirée... De retour en front de scène avec un décevant Kingpin, Stephanie Dosen semble quelque peu perturbée, alors que Harpsichord, chanté par Yolanda Quarty, et Red Light peinent à convaincre un public n'ayant à l'évidence d'yeux (et d'oreilles) que pour les classiques du groupe. La qualité des effets visuels est toutefois à saluer. Si les différents vocalistes se produisent en pleine lumière, la section rythmique et les différents musiciens sont le plus souvent placés à contre-jour alors qu'un écran digital installé au fond de la scène diffuse de nombreux messages de natures diverses. De retour au premier plan, Robert del Naja contente les attentes de la foule avec un Inertia Creeps exceptionnel avant de provoquer le véritable réveil du public en compagnie de Yolanda Quarty sur Safe From Harm.

La dernière demi-heure du concert est sans l'ombre d'un doute des plus intenses et jouissives. Alors que la première partie du set est achevée avec beaucoup de rythme par Marakesh, ce sont Angel et Unfinished Sympathy que le groupe propose dans un premier temps pour son premier rappel. Deux titres chaleureusement salués et applaudis, avant une explosion sonore sur un Dobro mené d'une main de maître par un Robert Del Naja gesticulant et possédé. Une poignée de minutes d'applaudissement sont alors suffisantes pour pousser le groupe à effectuer un second retour avec Karmacoma, vainqueur à l'applaudimètre; alors que l'ensemble de la formation salue une dernière fois, le sourire aux lèvres, le public du Paléo Festival.

Si la qualité des nouveaux titres de Massive Attack semble, au premier abord, inégale, le talent et la maîtrise de la formation, ainsi qu'une poignée de classiques inégalés, ont fait de ce concert l'une des attractions du festival.