De passage à Paris pour la troisième fois de l’année, cette fois-ci serait la bonne. Je verrai enfin
Battant. Esquivant la première partie Sexual Earthquakes in Kobe (à raison me dira-t-on plus tard), je pensais arriver dans un Nouveau Casino vide, ou tout du moins très eu rempli. Tête d’affiche, mais encore relativement peu connus de par nos frontières, un seul album à leur actif et en pleine période estivale ; Battant se produira pourtant face à une salle presque comble. Beaucoup d’invités certes, mais Battant semble bien avoir conquis une certaine notoriété pour se produire face à un public curieux.
L’écoute de
No Head nous donnait déjà les grandes lignes de la musique de Battant. Énergique. Nerveuse. Post-punk. Scéniquement, cela donne plus ou moins cela. A la différence près, que cette canalisation se révèle être plus proche de l’exutoire que de l’évocation d’une rage sous-jacente. Chloé Raunet n’est ni habitée d’esprits, ni transcendée. Sa présence sur scène est tout ce qu’il y a de plus terre-à-terre. Elle ne se sublime pas, elle ne devient pas plus grande que ce qu’elle est. C’est tout la particularité de Battant : la rationalisation d’une vision toute singulière de leur musique et de leurs influences.
Bien sûr, Battant ne viennent pas de nulle part, et leurs influences sont tout ce qu’il y a d’identifiables. Entre
The Beat Happening,
Joy Division et
The Organ, la musique des anglais tient également compte d’un attrait pour la pop électronique rendant certains moments de ce concert très fortement appréciables. Du court set d’une petite heure que durera la prestation de Battant, on retiendra les titres les plus percutants comme
Highway Hopeful ou encore le très efficace single
Radio Rod, où parviennent à s’exprimer une énergie positive émergeante au sein de compositions généralement froides et beaucoup plus brutes.
Figure de pythie new wave, survoltée et à l’émotivité transparente – contrastant avec l’impassibilité de ses deux comparses –, Chloé est un spectacle à elle seule, se livrant sur scène, assez pour nous permettre de capter cette aura mystique qu’elle retient pourtant. Une petite heure pour couvrir leur unique album, mais gardons-les du coin de l’œil avant de les oublier ; sait-on jamais.