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Klaxons

Paris, Cigale - 13 septembre 2010

Live-report par Anne-Line

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Devant la Cigale ce soir, c'est loin d'être la bousculade. Les portes ont été ouvertes vers 18h30, et sur les coups de 20h, la salle laisse encore entrevoir de grands espaces inoccupés. On se dit alors que, ce soir, ce sera tranquille. Un quart d'heure plus tard, un duo californien, apparemment nommé Baby Monster, monte sur scène, appuie sur des boutons et crie des sons inintelligibles noyés d'écho. Il fait un peu chaud. En regardant autour de soi on s'aperçoit qu'on n'est pas seul à réprimer un bâillement. Le temps s'étire mollement jusqu'à 21h passées.

Puis, quand on n'y croyait plus, les Klaxons entrent en scène. Alors qu'ils entament Flashover, issu de leur second album Surfing The Void, le public quelque peu amorphe d'il y a quelques instants se réveille en fanfare et fait un triomphe absolu aux musiciens. Ils sont au nombre de cinq, s'octroyant sur cette tournée les services de leur ami Anthony Rossomando, rescapé des Libertines et des Dirty Pretty Things, spécialisé dans les missions d'intérim de luxe. Les pogos démarrent d'emblée, et bien que les balcons soient loin d'être remplis, l'ambiance est immédiatement électrique dans le public.
Sans aucun répit les Klaxons enchaînent avec As Above So Below, les fans sont toujours à fond, participent en tapant dans les mains. Arrivé au troisième morceau, Same Space, de jeunes garçons dans les premiers rangs ont déjà ôté leurs t-shirts et pogotent comme si c'était le dernier concert punk avant la fin du monde. Se sentant tout-puissant avec ces parisiens qui lui mangent dans la main, Jamie prend des poses christiques et échange des sourires ininterrompus avec les autres membres du groupe. Avant d'entamer Gravity's Rainbow, Jamie déclare que jouer à Paris a toujours été très spécial pour les Klaxons, et à voir l'état dans lequel se trouvent les fluokids au premier rang, on veut bien le croire.
Juste après, ils s'accordent un petit répit avec Venusia, morceau plus calme extrait de ce fameux second album, ce qui permet de reprendre son souffle, dont on va avoir grandement besoin pour le prochain morceau : Golden Skans. Balancer son plus gros tube au beau milieu d'un set peut sembler téméraire, mais apparemment les Klaxons n'ont que faire des conventions. Et puis avouons-le, que ce soit au début ou à la fin, le plaisir de hurler les « Ooooh-Ahh » reste le même. Les Klaxons savent qu'ils ont d'autres tours dans leur sac.

Pendant ce temps, Rossomando, installé au fond de la scène à côté de la batterie de Steffan, ne chôme pas. Il jongle sans arrêt entre des claviers et des appareils plus sophistiqués tels que le Q-chord, mais bizarrement pas de guitare, qui semblait être jusqu'ici sa spécialité, démontrant par là une versatilité insoupçonnée. Quoiqu'il en soit, sa présence est plus que justifiée et apporte cohésion et solidité au son du groupe. Il n'y a que sur deux ou trois morceaux du premier album, comme par exemple Golden Skans, qu'il n'aura que peu de choses à faire et se contentera de secouer un tambourin.
Par la suite l'ambiance, loin de retomber, se maintient et, au contraire, par moments, atteint des sommets qui menacent de faire s'envoler le toit de la Cigale, notamment pendant Magick. Les Klaxons ne sont pas prêts d'oublier l'ovation que leur ont réservée les parisiens pour ce morceau. La dernière fois que la Cigale avait vu une hystérie pareille, c'était sans doute pour Gorillaz en 2001 !
Après le single Echoes repris en chœur par le public plus que conquis, le set se termine avec la fameuse reprise de It's Not Over Yet, tandis qu'une jeune fille extatique parvient à faire le tour entier de la salle en crowdsurf.

Un tout petit break, et les revoilà, cette fois pour asséner un Surfing The Void qui ne fait pas de quartiers, et c'est à ce moment-là qu'on se dit que l'appellation nu rave n'est en fait pas si usurpée. On se croirait réellement à une rave party du début des années 90, avec peut-être les Prodigy sur scène. Le final, en apothéose sur Atlantis To Interzone, ne fait que confirmer cette impression. Simon agite sa tignasse dans tous les sens, James fait l'amour à son synthé et Jamie s'exclame « It's amazing! ». Effectivement, on ne pourra pas nier que, ce soir, les Klaxons ont frappé très, très fort.
setlist
    Flashover
    As Above So Below
    Same Space
    Gravity's Rainbow
    Venusia
    Golden Skans
    Twin Flames
    Two Receivers
    Magick
    Valley Of The Calm Trees
    Echoes
    Future Memories
    It's Not Over Yet
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    Surfing The Void
    Atlantis To Interzone
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