logo SOV

Archive

Paris, Grand Rex - 4 avril 2011

Live-report par Julien Soullière

Bookmark and Share
On en aurait presque le vertige. La pente est aussi abrupte qu’elle parait interminable, et du haut du second balcon, la scène nous apparait comme bien lointaine ; là, tout en bas, remplie d’instruments, de chaises aussi, celles sur lesquelles va siéger l’orchestre qui accompagnera Archive ce soir et demain le temps de deux shows exceptionnels. Le public ne s’y est évidemment pas trompé, et si on ne savait pas ça impossible, on jurerait que la salle est sur le point d’imploser en présence de tant de monde.

Il était prévu qu’Archive monte sur scène dès 20h30, mais à l’heure dite, aucune trace du groupe. Rien d’anormal là-dedans, sauf qu’ici, la température commence à grimper dangereusement. Pas d’air. Foutue chaleur humaine. De part et d’autres, ça s’impatiente. Plus bas, ça s’active. On y croit à plusieurs reprises, mais force est de constater que seuls les roadies et une poignée d’illustres inconnus arpentent les planches depuis plusieurs minutes.
Jusqu’à ce que soudain, les anglais débarquent, tête baissée et mains tendu es vers le ciel. Le public exulte, certains se lèvent. Nul doute que les parisiens sauront encourager le groupe pour le premier round de cet Orchestral Tour 2011. Le plus important. Celui qui donne le ton, qui fixe les règles.

 

SOV

 

Le silence se fait et les yeux se tournent en un éclair vers le chef d’orchestre. Le bonhomme ne semble pas décidé à donner le « la » ; dans le public, certains s’amusent à beugler qu’ils n’entendent rien, bien décidés à extérioriser, par le biais de l’humour évidemment, une frustration qui commence à se faire trop pesante. Et puis se font enfin entendre les premières notes de Lights, l’habituel ; cuivres et cordes commencent alors leur ronde enchanteresse, bientôt rejoints par les vocalises puissantes et haut-perchées de Pollard Berrier. L’entrée en matière tape fort et juste : la voix est en place, le son intelligemment réglé, et l’orchestre au diapason. Ce soir, nul doute, les voyants sont d’un vert absolu.
On se remet à peine de la claque que l’on vient de prendre qu’Archive nous proposent de nous en mettre une autre : après Lights, c’est un bon de dix ans dans la discographie du groupe qui nous est infligé, puisque c’est au tour de Take My Head d’être mis à l’honneur (avec le trippant You Make Me Feel). Un euphorisant va-et-vient temporel qui ne s’arrêtera pas là, Dany Griffiths et sa bande ayant mis un point d’honneur à proposer une expérience à-même de satisfaire au mieux leurs nombreux fans. Quoi de mieux donc, pour un groupe aussi polymorphe qu’Archive, que de jouer avec les époques ?

 

SOV

 

Durant une bonne heure trois quart, le groupe va donc naviguer entre sa période la plus trip-hop, et celle, plus récente et progressive. Sur scène, c’est la valse des chanteurs, et si ce sont bel et bien Dave Penn et Pollard Berrier qu’on entendra le plus donner de la voix ce soir, celle, terriblement jazzy, de la brune Maria Q ne sera pas en reste. Du côté du public, on reste scotché, d’un calme olympien, complètement embarqué par la performance. De manière générale, et à titre de comparaison, l'ensemble est certes moins animal et nerveux que ce que nous ont livré les These New Puritans au Centre Pompidou en décembre dernier, mais c’est aussi plus universel, plus accessible. Le genre de prestation qui appelle à la communion, que l’on peut partager avec le plus grand nombre. Une forme d’accessibilité qui fait ici un bien fou.

Alors qu’il a occupé la scène pendant de très longues minutes déjà, le groupe revient gratifier son public, assez exemplaire, il faut bien le dire, dans sa propension à encourager, de trois nouveaux titres. Un rappel qui se conclura par l’inespéré Again, morceau phare du non moins emblématique You Look All The Same To Me ; un titre sous forme d’ultime cadeau adressé aux fans et aux autres avant que le rideau ne se ferme définitivement. La cerise sur le gâteau. Un gros gâteau, par contre, et du genre bon pour la santé. Aussi fou que ça puisse paraître, ça existe.
setlist
    Lights
    You Make Me Feel
    Headlights
    The Feeling Of Losing Everything
    Blood In Numbers
    To The End
    (Unknown – Instrumental)
    Finding It So Hard
    I Will Fade
    Collapse/Collide
    Words On Signs
    Slowing
    Fold
    Black
    Pictures
    Bullets
    ---
    Dangervisit
    Controlling Crowds
    Again
photos du concert
    Du même artiste