Peggy Sue

Des Pipettes ou de Vincent Vincent and the Villains aux Raconteurs, en passant par les excellents Sugars, le rétro à le vent en poupe. S'il n'est parfois que complaisance nostalgique, dans ses meilleures avatars il dessert une atmosphère joyeuse et/ou une mélancolie bien moderne. C'est à cette dernière catégorie qu'appartiennent Peggy Sue, deux filles et quelques notes de guitares débarquées de Brighton à Londres.

Le syncrétisme rock-folk-jazz-pop fonctionne à merveille. Ainsi sur le premier morceau, Spare Parts, tout commence par un son rock très sec, âpre, et une voix accusatrice. On pourrait presque être chez des Kills première manière. Et soudain, on passe à du jazz vocal des plus classique, un refrain à violons avec deux voix qui se font écho, et des " du-dum du-dum " qui font l'effet d'un bonbon acidulé.

Escargot va voir du côté du folk, il y a quelque chose de Feist dans ce joli duo, surtout dans l'engagement que les deux chanteuses mettent dans leurs partitions: c'est sincère et touchant, même si ça n'a rien de neuf. Elles savent faire évoluer les pistes, avec un talent de narratrices dans leur musique.

Gettysburg, lent, romantique et douloureux, évoque à un film noir avec Rita Hayworth. La voix commence presque comme un murmure, puis se fait chaude et se fond avec les violons pour une très belle réussite aux refrains obsédants et charnels.

Enfin, Pupils Blink fait l'effet d'un happy-go-lucky, le chant devient scandé et l'enrobage définitivement pop; c'est à Lily Allen qu'on pense cette fois. C'est peut-être d'ailleurs pour ça que cette chanson est celle qui convainc le moins: ce coup-ci, elle perd un peu de fraîcheur à courir après la mode. Mais il n'empêche, c'est tellement entraînant qu'en écoutant ça on ne rêve que d'une chose, aller voir Peggy Sue en concert, car il y a tout à parier que leurs live sont plus que sympathiques.