Peggy Sue

Au tout début, on pense instantanément au « tube » rock’n roll délicieusement sixties de Buddy Holly : voila ce qu’inspire le patronyme de Peggy Sue, maintes fois utilisé dans l’univers artistique (il existe un personnage de BD pour enfant du même nom !). Alors comment donner un nouveau souffle, une nouvelle identité à ce blason ? Qui se cache désormais derrière Peggy Sue ?

A la première écoute, les supputations du départ s’envolent pour laisser place à un univers charmant, loin du « rock-à-billy » : deux jolies voix s’entremêlant à ravir tant leur timbre se complète, une orchestration originale et souvent minimaliste pour un folk atmosphérique proche des expériences phoniques de CocoRosie. A l’initiative du groupe, deux jeunes anglaises, Rosa Rex et Catie Klow. Afin de donner plus de relief à leurs titres, celles-ci ont à leur coté les « Pirates » du groupe : l’énigmatique Olly Olly Olly pour les touches de percussions ou de kazoo, ainsi que Becca Mears et Emma Kraemer quand il s’agit de rajouter la mélancolie des cordes d’un violon et d’un violoncelle.

Lover Gone, morceau éponyme qui ouvre cet EP, résonne comme une plainte douce amère à vous donner le frisson. En revanche, le titre qui suit, Milk And Blood, à la mélodie presque dissonante par moment, exacerbe le coté bluesy qu’elle revendique mais laisse un certain malaise quant au rendu musical de l’ensemble. Revision nous plonge de nouveau vers la portée des voix de Rosa et Catie, avec ce piano à la ritournelle japonisante, qui emporte le tout dans une ronde délirante. The Convervationist est sans conteste la perle de ce mini album. Ballade folk au début timide, qui d’un coup emporte les instruments et les voix dans un rythme joyeux et finit de vous convaincre tout à fait.

Peggy Sue apparaît certes dans l’univers musical folk du moment, plus qu’exploré par la multitude de petits groupes anglais florissants (Laura Marling, Noah and The Whales, Jay Jay Pistolet...) mais mérite une place de choix dans cette belle famille, tant par la pertinence et l’humour de leur textes, que par l’envoutement dans lequel nous plongent leurs chansons. Et si malgré tout vous n’êtes pas tout à fait comblés, allez jeter une oreille à l’excellente Superman, vous serez conquis !