Tall Ships

Sortis de nulle part avec un remarquable premier EP en mars dernier, Tall Ships nous reviennent six mois plus tard avec cinq nouveaux titres sous le nom de There Is Nothing But Chemistry Here. Si l'effet de surprise ne pourra cette fois-ci plus être mis en avant, l'aptitude de la formation à conserver un même niveau d'exigence dans un intervalle de temps réduit se traduit ici par une belle réussite.

A l'époque bluffant de par leur inventivité et une aptitude certaine à explorer les différentes directions s'offrant à eux, Tall Ships semblent être parvenus à affiner leur univers durant les derniers mois. L'ensemble paraît ainsi moins foutraque et mieux maîtrisé, le tout avec un son plus poli qu'il ne l'était auparavant. Plus simplement, les nouvelles compositions sont les meilleures preuves que le groupe pouvait apporter quand à sa capacité à confirmer son potentiel. Plus importantes que jamais, les guitares portent à elles seules l'EP, parfaitement secondées par un chant désormais considéré comme une pièce centrale du puzzle constitué.
Titre phare de ce There Is Nothing But Chemistry Here, Plate Tectonics mêle en effet toutes les caractéristiques mentionnées comme des éléments de la marque de fabrique du groupe : un chant limpide, des effets savamment dosés et de nombreux changements de rythme toujours très à propos. Techniquement, le groupe a franchi un cap, ce que le titre Chemistry confirme si un doute pouvait encore subsister, et même si l'outro Bear And Blitz est trop courte pour être jugée, elle ne laisse augurer que le meilleur. Seules semi-déceptions du disque, tant et si bien que ce mot puisse être utilisé ici, Snow et Ode To Ancestors, sans doute pas aussi aboutis que leurs prédécesseurs pouvaient le laisser espérer.

En l'espace de deux EPs, Tall Ships se sont imposés à l'unanimité comme l'un des jeunes groupes britanniques les plus audacieux et inspirés de l'année écoulée. Combien peuvent en dire autant ?