Lucy Rose

Un rien peut parfois faire un tout, un riff amener un tube, quelques arpèges une mélodie en béton, une production léchée un titre carrément jouissif. Ces petites constatations conviennent parfaitement au cas de Lucy Rose, jeune femme londonienne qui en a dans la tête et dans les doigts.

Avec son single Scar, la demoiselle a déjà tout d'une grande : emmené par un ryhtme groovy exécuté à la guitare acoustique, illustré par une voix en or, cristalline et sexy (que l'on jurerait appartenir à la canadienne Feist)et posée délicatement sur une mélodie fraîche comme un soda sorti du frigot, ce single est ainsi idéal pour rebooster le plus déprimé des mélomanes. Sobrement arrangée de violons et de chœurs aériens, cette ritournelle printanière offre à la chanteuse une porte d'entrée impeccable dans le milieu de la pop (sophistiquée) internationale.

Autre bonne nouvelle : ses remixes sont tout aussi alléchants, chacun d'eux mettant un caractère bien singulier des différentes ambiances pouvant, si l'on tend bien l'oreille, imprégner ce titre qui sent bon le soleil.
Ainsi, la version livrée par Iambic, Scar (Iambic Remix), épure le côté organique du morceau, évince les guitares pour se focaliser plutôt sur une couleur electronica. La mélodie originale de la guitare remplacée par du piano et les basses accentuées, il pourrait même appartenir a un cru de Lali Puna ou de The Album Leaf.
Scar (Hugh Major Remix), lui, se situe dans une sphère beaucoup plus électro et robotique, ses batteries filtrées pouvant éventuellement rappeler de loin un remix de Radiohead ou un titre lointain de Gold Panda. Quant à la version Scar (Bronze Medalists Remix), voici l'exemple du remix aux multiples contours, qui joue sans cesse au yoyo : il offre d'abord une entrée dans les méandres profonds d'un dubstep sous cannabis et extasy rappelant parfois les explorations pesantes, saccadés et réverbérés de James Blake, puis s'amuse à rebondir en prenant le contre-pied de ce à quoi on s'attend, soit en nous remettant une bonne dose d'énergie synthétique.

Pour finir de convaincre, Scar (Bearman Remix) , version joyeuse, enfantine, groovy et funky du single original, finit par prouver que ce dernier regorge, en somme, de potentiel.