Tim Burgess

Au-delà d'être le leader de The Charlatans, Tim Burgess est devenu le roi du cool avec ses listening parties lancées à l'occasion du premier confinement lié à la COVID-19. Celui-ci nous faisait (re)découvrir de manière interactive soir après soir les meilleurs albums UK en y ajoutant des anecdotes souvent relatées par les auteurs de ces disques. Cela ne l'a pas empêché de préparer un nouvel EP intitulé Ascent Of The Ascended.

Le vinyle est composé de six titres : deux inédits enregistrés peu après son dernier album, I Love The New Sky, paru à la fin du mois de mai dernier, et quatre morceaux joués en live à New York pour le magazine Paste en mars, juste avant la pandémie. Le moins que l'on puisse dire c'est que le titre principal qui donne son nom à l'EP est une épopée en plusieurs phases qui ne ressemble en rien à ce que le Mancunien a pu sortir jusque-là, que ce soit en solo ou avec son groupe. La chanson longue de sept minutes débute avec un solo de guitare assez inhabituel chez l'anglais, sur lequel des chœurs lancent plusieurs « Hey Hey Hey » avant de changer plusieurs fois de tempo au cours de la chanson pour se terminer dans un dédale noisy encore une fois en parfait décalage avec le reste. Si vous ne voyez pas ce que j'essaye de vous expliquer, je vous invite à vous faire votre propre idée en l'écoutant.
Le second inédit est quant à lui plus conventionnel. Délicat et ensoleillé Yours. To be est une ballade semi-acoustique très plaisante à l'image de ses paroles : « I thought I liked you, but I love you. That's how things can go”. Elle se rapproche un peu de chansons telles que Oh No, I Love You.

La session pour Paste Magazine est également un moment d'intimité que nous offre Tim Burgess. Reprenant un des plus grands tubes de son groupe, l'anglais apporte une nouvelle mouture totalement inédite à The Only One I Know, trente ans plus tard. Dépouillée et sans reverbe vocale, la chanson se retrouve littéralement revigorée par cette transformation. Les trois autres compositions sont extraites de I Love The New Sky et faisaient office à l'époque de promotion pour l'album. Entre piano, synthétiseur et mouvements de batterie délicats, The Mall, Laurie et surtout Undertow nous enchantent avec leur esprit presque bohème. D'une incroyable simplicité et follement touchantes les quatre chansons ainsi retravaillées apportent un vrai plus à la discographie du britannique et ne constituent pas du tout une quelconque forme de remplissage.

Tim Burgess réussit une fois encore à nous enchanter cette année avec six titres quasiment indispensables pour ses fans. On ne peut qu'apprécier la démarche, et savourer trente minutes de bonheur qui, dans une telle période, font vraiment du bien.