Après les soeurs Casady de CocoRosie il y a quelques mois, c'est au tour de l'anglais James Chapman de suivre le producteur islandais Valgeir Sigurösson sur les terres de
Múm et
Sigur Rós.
We Can Create est le témoignage musical de son périple, depuis l'étroitesse d'une chambre britannique à un vaste studio de Reykjavik
.
Passons brièvement les influences que sont
My Bloody Valentine,
Thom Yorke,
Spiritualized et
Mercury Rev pour nous concentrer sur ce que cet album contient de plus intéressant : Maps. Car, outre un condensé exemplaire de tous ces groupes, ce sont avant tout les enchevêtrements electronica et pop croisant chacune des pistes de
We Can Create qui retiennent en priorité l'attention et en sont le fil conduteur.
Des routes sinueuses de
So Low, So High à l'espace limpide de
Lost My Soul, en passant par les remous paisibles de
Glory Verse et le planant
To The Sky, le parcours de James Chapman est long et répétitif. Mais comme tout voyage vers l'inconnu, c'est bien sûr l'excitation qui l'emporte au détriment de l'ennui. On se laisse porter par les mélodies passionnées où le lyrisme envoûtant de l'explorateur surprend à chaque détour, et ce jusqu'au départ pourtant prévisible d'un
When You Leave à la nostalgie ambiante.
Maps sait tempérer les divers agencements de ses chansons le long d'un
We Can Create ni chaud ni froid, ni optimiste ni pessimiste. Pondéré, il mêle avec autant d'ambition que les récents
The Electric Cinema une prétention à l'hyperbole et un dépouillement discret dans la représentation du paysage pour un rendu propre et sincère. À la manière d'une peinture abstraite, il parvient à reproduire la nature sans l'imiter, à la recréer sans tenir compte de ses défauts les plus apparents.
Empruntant les chemins les moins fréquentés mais les plus fréquentables, Maps s'approprie le shoegazing et le post-rock à l'aide de ses machines et va de l'avant, confiant, en direction du soleil et des autres comme il le chante sur
Don't Fear, une des plus belles prises de vue de ce panoramique
We Can Create.