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Lloyd Cole

Guesswork

Lloyd Cole - Guesswork
Chronique Album
Date de sortie : 26.07.2019
Label : Absolute
5
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 23 juillet 2019
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Il nous l'avait promis, il l'a fait. A cinquante-huit ans, Lloyd Cole abandonne ses guitares acoustiques le temps d'un album de pop synthétique. Il fallait oser prendre un tel risque, même si par le passé il s'était déjà permis quelques escapades totalement électroniques avec Hans-Joachim Roedelius ou Wolfgang Seidel. Cependant, cette fois, le chant est également de mise et le résultat en vaut vraiment la chandelle.

En effet, Lloyd Cole a pris le temps de concevoir ce disque ; son précédent album studio Standards remontant à 2013. Pas question d'un disque de bidouille électro cheap, au contraire Guesswork contient huit compositions de très haute tenue. Débutant avec l'élégante The Over Under et son beat comparable à un battement de cœur, le disque nous entraine immédiatement dans une longue plage romantique. Les sept minutes qui la composent sont subtiles et délicates. Le son ne sera pas toujours aussi raffiné au cours des quarante-quatre minutes du treizième disque de l'artiste, mais on n'y perd pas au change.
Night Sweats se montre plus dansante. Dans celle-ci Lloyd Cole se définit comme un « complicated motherfucker », excusez du peu. Le wah-wah des guitares se conjugue avec merveille au rythme groovy de la mélodie. Addictive et très eighties, la chanson constitue une des plus belles réussites de ce disque.

A la différence de Don't Get Weird On Me Babe, son second disque solo où l'anglais flirtait avec un son plus électronique mais bien plus calibré FM, Guesswork pourrait constituer une forme de renaissance pour cet artiste qui reste malgré tout assez confidentiel en France. Violins et son intro ressemblant un peu à Pilot de The Notwist est une petite merveille pop. L'odyssée en trois temps presque dansante frôle les sept minutes et nous entraîne dans un voyage de pop synthétique jouissif aux accents Pet Shop Boys.
Bien entendu Guesswork ne contient pas uniquement des pop songs sautillantes. Lloyd Cole sait aussi nous séduire avec le son ambiant et posé de Remains. The Afterlife, bien plus tragique et mélancolique que les autres compositions de l'album, n'en demeure pas moins lumineuse. Kraftwerk semble avoir été une belle inspiration pour le britannique sur la bien jolie Moments And Whatnot. When I Came Down From The Mountain est un autre moment très réussi du disque avec son côté catchy et très pop. Enfin, le majestueux The Loudness Wars conclut l'album de la plus belle des manières.

Lloyd Cole réussit donc haut la main à nous enchanter avec ce disque atypique et surtout très réussi. Magnifique vocalement et bien plus ingénieux musicalement qu'on pourrait l'imaginer, Guesswork est très probablement son essai le plus abouti depuis une quinzaine d'années. Certains fans intransigeants habitués à un son plus électrique feront peut-être la fine bouche. On tient pourtant là le grand disque de l'été et probablement un des tous meilleurs albums de l'année 2019.
tracklisting
    01. The Over Under
  • 02. Night Sweats
  • 03. Violins
  • 04. Remains
  • 05. The Afterlife
  • 06. Moments And Whatnot
  • 07. When I Came Down From The Mountain
  • 08. The Loudness Wars
titres conseillés
    Night Sweats - Violins - The Afterlife
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