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White Rose Movement

Interview publiée par Fab le 14 juillet 2006

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Après deux concerts annulés à la Route du Rock puis au Printemps de Bourges, les londoniens de White Rose Movement ont donné le mois dernier leur second concert en France dans le cadre du Furia Sound Festival. Une performance attendue depuis la sortie de leur premier album, Kick.

Pouvez-vous tout d'abord présenter le groupe en quelques mots pour les personnes qui vous découvrent ?

Jasper : Notre histoire est assez simple... nous nous sommes pour la plupart rencontrés durant notre jeunesse puis nous avons grandi ensemble. Nos envies et nos motivations ont évolué de la même façon et nous avons alors décidé de monter notre groupe.

J'ai cru comprendre que vous n'étiez que quatre à vos débuts... vous avez alors cherché une fille pour jouer du clavier ?

Finn : Chercher une fille c'était une blague, rien de sérieux ! Nous avions envie de trouver un musicien supplémentaire pour jouer du clavier, et la coïncidence a voulu que ce soit une fille qui réponde à nos appels.
Jasper : Beaucoup de groupes masculins ont une fille derrière les claviers, et personne au sein de White Rose Movement ne s'en plaint. Sa présence compense en quelque sorte l'excès de testostérone ! (rires)

Que signifie votre nom, White Rose Movement ?

Finn : C'est un mouvement politique allemand qui date de l'époque de la seconde guerre mondiale. Je crois qu'il a été fondé par des étudiants allemands qui désiraient se rebeller contre le régime nazi au pouvoir à cette époque.
Jasper : Son existence a été très courte, uniquement le temps de la guerre, puis il s'est éteint rapidement. Nous avons trouvé que son histoire était très intéressante, et c'est pourquoi nous en avons fait notre nom.

La plupart de vos singles, ainsi que votre album, sont sortis chez Independiente. Comment en êtes-vous venus à travailler avec cette maison de disques ?

Finn : C'est une coïncidence sans en être vraiment une... certains employés du label nous ont vu jouer lors d'un concert dans une petite salle de Londres devant à peine une dizaine de personnes alors qu'ils n'avaient fait le déplacement que pour notre première partie.
Jasper : Le concert de ce groupe ne leur a pas plu mais ils ont décidé de nous regarder jouer ensuite. Le lendemain nous avons reçu un appel de leur part pour nous proposer un contrat, je crois qu'ils ont aimé notre prestation ! Tout est parti de là...

Vu de l'extérieur, tout est allé très vite pour vous...

Jasper : Ce n'est qu'une impression, il nous a fallu beaucoup de travail pour percer puis du temps pour trouver une maison de disque, un producteur...

Justement, comment en êtes-vous venus à travailler avec Paul Epworth sur Kick ?

Jasper : Ce n'était pas notre premier choix... nous avons dans un premier temps essayé de travailler avec deux autres producteurs mais tout allait de travers et nous avons dû renoncer. Par chance, Paul Epworth travaillait à cette époque dans le même batiment que nous, nous lui avons alors donné un CD avec quelques démos pour avoir son avis et il a accepté d'en assurer la production.
Finn : Nous l'avions déjà rencontré à quelques reprises dans des soirées à Londres lorsqu'il travaillait comme ingénieur du son. Ce n'était pas un inconnu pour nous mais nous ne savions pas qu'il était devenu producteur par la suite ! C'est une opportunité que nous avons su saisir.

Paul Epworth a produit de nombreux jeunes groupes ces derniers mois, comme The Rakes ou Maxïmo Park. N'avez-vous jamais craint que votre son puisse devenir trop formaté à cause de cela ?

Jasper : Pas vraiment car je pense que tous ces groupes sont différents musicalement. Le producteur apporte une touche personnelle évidente mais la musique reste l'élément principal. La plupart de ces autres groupes misent beaucoup sur les guitares, beaucoup plus que nous. Nous étions tout à fait conscients que notre album serait différent des leurs car l'électronique et les claviers sont très présents au sein de notre musique.

Comment se déroule le processus de composition au sein du groupe ?

Jasper : Nous n'avons pas de recette miracle, mais généralement tout se déroule en studio. Nous procédons à quelques essais puis nous essayons de garder une ligne directive tout en trouvant une cohérence dans le morceau. Lorsqu'une chanson nous semble bonne, nous enregistrons les instruments puis nous réfléchissons aux solutions pour l'améliorer par la suite. Il nous arrive aussi de trouver une idée de base à la guitare acoustique puis de l'étoffer petit à petit.

Votre chanson Deborah Carne raconte par exemple une histoire assez spéciale, est-ce que vous pouvez m'en parlez un peu ?

Jasper : Cette chanson a été écrite après que l'un de nous ait lu un article vraiment horrible dans un quotidien anglais. Une histoire d'amour ordinaire qui a dérapé après qu'une fille ait trompé son copain... il l'a retrouvée et l'a brûlée vive pour se venger. Nous avions été tellement choqué par le récit que l'histoire nous a hanté durant plusieurs jours, et c'est ainsi que nous avons fini par écrire une chanson sur le sujet.

D'où tirez-vous votre inspiration en général ?

Finn : De sujets et d'événements très variés. Le plus souvent nos chansons traitent de choses que nous avons vécues ou que nous avons découvert d'une manière ou d'une autre. Les informations, la vie de tous les jours, les relations avec les gens... tout ce qui nous entoure.

Votre album est finalement sorti il y a quelques semaines après plusieurs reports. Avez-vous profité de cette attente pour travailler sur de nouvelles compositions ?

Jasper : Exactement... nous n'écrivons pas seulement des chansons lorsque nous devons enregistrer un disque, c'est quelque chose de beaucoup moins planifié. Ces dernières semaines nous avons pu passer un peu de temps en studio et nous en avons profité pour enregistrer quatre nouvelles chansons. J'espère que nous aurons la possibilité de faire de même entre nos concerts en festival cet été, nous aimerions pouvoir enregistrer notre second album assez vite.

On peut donc considérer que Kick est en quelque sorte derrière vous ?

Jasper : Pas tout à fait car nous allons sortir un nouveau single le 24 juillet, une double face-A comprenant London's Mine et Testcard Girl. Quelques festivals sont ensuite prévus durant l'été et je pense que nous rééditerons Love Is A Number avant la fin d'année. Ensuite seulement nous nous concentrerons sur l'écriture de nouvelles chansons.

Votre album n'est toujours pas sorti de façon officielle en France mais vous avez déjà eu l'occasion de jouer en France en novembre 2005 dans le cadre du Festival des Inrockuptibles. Quel souvenir en gardez-vous ?

Jasper : C'était notre premier passage en France mais nous avions beaucoup apprécié ce concert, le public avait vraiment bien réagi à nos chansons.
Finn : Pour notre première fois dans votre pays, la réaction des gens avait été très bonne. Ce n'est jamais facile de jouer quand personne ou presque ne te connaît.

Vous aviez également prévu de donner deux concerts dans des festivals en début d'année, mais ces deux dates avaient été annulées pour diverses raisons...

Jasper : Je ne m'en souviens plus bien, mais je crois que la première fois nous avions annulé car les Strokes nous avaient proposé de faire leur première partie à Londres, ce qui ne se refuse pas. En avril nous étions sur le chemin pour nous rendre à Bourges mais notre van est tombé en panne et nous n'avons pu venir. Ce genre de contretemps est assez frustrant.

Peut-on espérer un concert en tête d'affiche en France prochainement ?

Jasper : Peut-être, à condition que notre album soit distribué en France. Nous aimerions donner quelques concerts en Europe à l'Automne.

Pour terminer, avez-vous un message à passer aux français ?

Finn : Je voudrais remercier toutes les personnes qui ont pris le temps de nous écouter et qui apprécient notre musique. La plupart de nos fans français nous ont connu grâce à internet en téléchargeant notre musique ou en visitant notre page Myspace, et je suis très heureux de voir que certains suivent notre actualité de près.