Rencontre avec Danny Saunders, leader peu connu du demi super groupe Correcto qui compte parmi ses rangs un ex The Royal We (le groupe à buzz de Glasgow qui a implosé avant un premier album) et un Franz Ferdinand. Danny s'est réveillé à Glasgow et se retrouve à Paris pour sa première interview en France. Il n'y a pas de jet lag mais il est un peu déphasé, pas (encore) habitué à cet exercice.
Bonjour, bienvenue à Paris. On t'a peut être posé la question à la Douane en arrivant, mais qui es-tu ? Je t'ai googlisé et rien n'est apparu à part Correcto.
C'est parce que je ne suis pas particulièrement ambitieux et que je ne me suis jamais dit « il faut absolument que tu fasses un groupe et que tu te fasses signer », même si j'ai toujours écrit des chansons. Au début j'avais un peu d'ambition, mais ça m'a vite lassé et c'est devenu quelque chose de très casual. Tu sais, s'assoire, jouer et juste y prendre du plaisir. Je faisais quelques concerts en solo pour des premières parties. J'ai enregistré quelques disques très lofi sorti sur des « labels de chambre ». Je travaille pour un sculpteur, mais je n'ai jamais pensé gagner de l'argent grâce à la musique.
Et Richard Wright ? [ndlr : l'autre inconnu du groupe]
C'est un artiste professionnel, c'est lui qui a fait la pochette, c'est important d'avoir une chouette pochette. Il expose beaucoup dans les galeries, mais il préfère dessiner directement sur les murs que sur des toiles. Il est même assez connu aux Etats-Unis, mais pas en Grande Bretagne je ne sais pas pourquoi. Les gens sont trop soupçonneux ici. Il est très inspiré par la musique folk irlandaise et il a fait beaucoup de concert acoustique dans des bars à Glasgow, mais il a surtout fait la musique de manière informelle.
Est-ce que Correcto est un projet ou un groupe de long terme ?
J'aime le fait que chacun dans Correcto chacun ait une activité à lui, même si j'espère que nous arriverons à faire durer le groupe. D'autres gens ont joué sur cette album, mais comme des invités, le noyau du groupe est solide et j'aimerais pouvoir le garder ensemble. Correcto n'est pas un collectif, c'est un groupe. Nous avons encore beaucoup de chansons qui n'ont pas été enregistrées. C'est un vrai groupe et j'espère que nous pourrons jouer en concert ensemble.
Justement, l'album sonne presque live, très spontané...
Oui, c'est parce que nous avons dû l'enregistrer très rapidement. J'aime bien faire les choses très rapidement, soit les choses fonctionnent bien tout de suite soit on ne les fait pas. L'enregistrement a pris trois semaines, même si elles ont été très morcelées et qu'ils nous a en fait fallu plusieurs mois pour nous réunir assez longtemps. Quand des gens me disent qu'il leur a fallu un an pour enregistrer et mixer un album je me demande vraiment ce qu'ils font. Nous avons tous une vie à côté de Correcto donc nous ne pouvions pas y consacrer beaucoup de temps et ça nous a aussi permis d'y prendre beaucoup de plaisir, un peu comme des vacances.
Et combien de temps vous a pris l'écriture des chansons ?
Les chansons ont été écrites au cours des trois dernières années. Les morceaux où je chante seul à la guitare comme New Capitals sont les plus anciens. Mais avec le fait de les jouer avec le groupe, chacun y apporte sa touche et au moment où nous les jouons, il y a une humeur commune qui fait le lien entre les différentes chansons. Heureusement, sinon l'album sonnerait comme un Best Of.
J'ai l'impression qu'il y a une progression tout au long de l'album. Les premiers titres sont plus rythmés et les derniers quasi acoustiques.
C'est amusant, je n'y avais pas pensé comme ça, mais tu as raison. [Rires] J'aime bien faire un acte artistique sans m'en rendre compte.
De quoi parlent les chansons, comment sont elles écrites ?
C'est une question d'espoir. Je m'assis seul avec une guitare en essayant des accords, et j'espère que quelque chose de bien en sortira avec une dynamique. C'est pareil pour les paroles, j'espère écrire quelque chose avec une phrase qui sera amusante ou qui sortira de l'ordinaire. C'est la partie la plus dure. Une fois que tu as un bon accord et une bonne rime, tu peux commencer à jouer avec et à l'enjoliver. J'aime les situation de quasi normalité avec juste un petit détail qui fait que tout n'est pas exactement comme il devrait l'être, que l'équilibre est rompu mais de manière quasi imperceptible. Walking into town qui est une de mes favorites de l'album est à propos d'une ballade dans la ville ou quelque chose cloche. C'est le
genre d'impression que te laisse une intoxication alimentaire, il y a un petit quelque chose qui n'allait pas. Le manque de sommeil peut faire ça aussi.
Qui a fait la video de Joni ? Elle ressemble à une vidéo que j'avais vu en backup d'un concert de Franz Ferdinand à la Brixton Academy en 2004 ? [NDLR : de vieilles vidéos de vacances]
Ah, je ne sais pas, je n'ai pas vu ce film. Pour Joni, ça a été fait très vite aussi. J'ai acheté sur eBay des vidéos de vacances en Super 8. Les couleurs sont toujours superbes. Quand je les ai commandé j'espérais avant de les recevoir que je pourrais en récupérer suffisamment de bouts. Mais Glasgow est une toute petite ville et il est possible que nous en ayons discuté et que les idées se croisent.
Eh bien, merci pour ces précisions. As tu un message à passer aux visiteurs de Sound of Violence ?
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OK, je transmets...