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Youthmovies

Interview publiée par Fab le 29 juin 2004

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Avec un nom pareil, Youthmovie Soundtrack Strategies sont difficilement oubliables, et ce n'est pas leur excellente musique qui y changera quelque chose. Rencontre avec ce quatuor prometteur...

Comme vous n'êtes pas très connus en France, est-ce que vous pouvez présenter le groupe ?

C'est vrai qu'on n'est pas vraiment connus en France même si on a quelques fans à Aix-En-Provence parce qu'on avait eu l'occasion de jouer dans quelques châteaux alors qu'on était en vacances dans la région. En fait on n'est pas très connus en Angleterre non plus ! De plus en plus de personnes commencent à se rendre compte qu'on est bien là cachés dans les plus sombres recoins du terrain de jeu, même si personne ne vient encore jouer avec nous.

Comment s'est déroulée votre rencontre ?

On s'est tous rencontrés à la fac. Al, Graeme et Ham étudiaient la musique tandis qu'Andrew étudiait l'écriture. On habitait dans une ville horrible, il n'y avait absolument rien à faire et le groupe n'était rien d'autre qu’une distraction au départ. Petit à petit c'est devenu plus sérieux sans qu'on s'en rende compte et maintenant ça occupe tout notre temps. La première fois que Graeme a rencontré Andrew ils se sont battus : Graeme avait frappé Andrew à la figure puis Andrew l'avait envoyé dans une armoire !

Comment avez-vous choisi le nom du groupe ?

C'est tiré d'un livre sur l'industrie de la musique qui décrivait une certaine technique d'intégration verticale selon laquelle les groupes sont sélectionnés pour des bandes originales de films pour jeunes de façon à booster les ventes de CD des groupes mais aussi les visites du film. Une vraie stratégie marketing en fait. C'est plutôt cynique mais au départ on en avait fait un titre de chanson et c'est devenu le nom du groupe par accident, aucun de nous ne sait vraiment pourquoi.

En écoutant vos morceaux je pense à des groupes comme Mogwai, Godspeed You ! Black Emperor et même Radiohead pour certains riffs de guitare. Qu'est-ce que vous en pensez ?

On est assez hésitants concernant les références à Mogwai, c'est un groupe qu'on aime beaucoup mais on n'a pas l'impression de leur ressembler. C'est flatteur ou tout ce que tu veux, mais ils sont différents de nous, beaucoup plus patients et réservés.

Quelles sont vos influences ?

C'est assez dur, il y a les groupes classiques comme Sonic Youth ou King Crimson mais aussi tout un tas de trucs stupides qui nous influencent. On aime jouer des morceaux qui touchent au jazz, à la musique latine, au folk, au prog-rock, au metal et à la pop. En fait ça n'a pas grande importance, on aime faire de la musique tant qu'on le fait bien. On aime aussi la musique électronique et ce que fait Aphex Twin, on a même déjà essayé d'intégrer certains éléments dans nos chansons. A une époque Graeme jouait des percussions dans un orchestre classique et Andrew a participé à quelques opéras, on aime tous la musique classique et ça a été une de nos influences dans la structure de nos chansons et dans la recherche des détails.

Vous vous sentez le plus proche de quel style musical ? Post-rock ? Post-hardcore ?

On n'a pas envie de choisir, les autres personnes sont libres de le faire mais on a le sentiment qu'une fois qu'on met un nom sur quelque chose ça ne peut plus être autre chose ensuite. Une table est une table non ? On ne veut pas être une seule chose, on finirait par s'ennuyer et les gens attendraient toujours la même chose de nous.
Les classifications de genre existent seulement pour faciliter le marketing des maisons de disque et on préférerait bien sûr être appérciés pour notre musique plutôt que pour notre appartenance à une certaine catégorie. On nous a demandé il y a quelques jours lors d'une interview comment on ressentait le fait d'avoir un coté punk et pun coté prog rock, les deux étant supposés être compatibles, ce à quoi on a répondu qu'on ne considérait pas ces deux genres comme opposés, il est tout à fait possible d'avoir une attitude punk et de combiner ça avec une discipline musicale ! On pense la même chose pour tous les styles de musique qui ne vont pas ensemble, c'est juste une question de façon dont vous les marriez.

Votre dernier EP, Let's Get Going... You're Fracturing Me With This Misery, a eu d'excellentes chroniques dans la presse, vous vous attendiez à une telle réaction ?

Non pas du tout, ça a vraiment été une année étrange. On ne s'attendait pas à ça parce que tout en étant très fiers du disque, on savait qu'on pouvait faire bien mieux. Alors quand les gens ont commencé à en dire du bien, ça a été un vrai choc !

Vous avez utilisé des extrait de discours de Winston Churchill sur Certainly If Anything Is Going To Be Falling From The Sky It Ought To Be Rain. Il y a un message caché derrière ce morceau ?

Winston Churchill a fait pas mal de choses assez folles, comme beaucoup de premiers ministres anglais... ma grand-mère l'avait même vu frapper un chien une fois. Le titre de la chanson vient d'un communiqué météorologique que nous avions vu le jour où les bombardements ont débuté en Afghanistan, le reporter avait fait cette annonce et on avait trouvé ça vraiment très approprié...

Votre prochain disque va sortir cet été chez Fierce Panda, un label qui a lancé des groupes comme Ash, Supergrass ou Coldplay. Vous imaginez que vous pourriez être la prochaine sensation musicale ?

Non vraiment pas ! On aimerait obtenir un peu de succès mais rien de massif, on espère juste pouvoir continuer à faire de bons disques.

Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur ce mini-album ?

Il s’appelle 'hurrah! Another year, surely this one will be better than the last; the inexorable march of progress will lead us all to happiness, même si bien sûr on pourra raccourcir ça par hurrah!. Il dure exactement 31 minutes et 31 secondes et contient les 4 morceaux suivants : The Pitch And Yaw Of Satellites, A Little Late He Staggered Through The Door And Into Her Eyes, Recovery Speak et Spooks The Horse. Le dernier morceau sera aussi disponible sur un split 12” qu’on va sortir avec le groupe Redjetson, ce sera disponible sur le label Drowned In Sound. Il a été enregistré dans son intégralité avec Ant Theaker de Hope Of The States qui a fait un boulot fantastique. On est très heureux du résultat, ça sonne exactement comme on doit sonner.

Il y a une sorte de connection entre votre groupe et Hope Of The States, vous pouvez m’en dire plus ?

On est simplement amis !

Vous pensez continuer à travailler avec Ant dans le futur ou essayer avec une autre personne ?

On travaillera avec lui tant que ce possible, Ant a fait un travail fantastique sur le nouveau disque et il nous connaît comme un groupe tout en sachant exactement ce qu'on veut. C'est génial de pouvoir travailler à chaque fois avec un tel ami !

Vous envisagez d'enregistrer un premier vrai album dans le futur ?

On aimerait mais c'est surtout une question de pouvoir se le permettre pour le moment. On a dépensé beaucoup d'argent pour enregistrer notre nouveau disque et on va devoir attendre un peu je crois.

On peut espérer vous voir jouer en France prochainement ?

Là aussi on aimerait beaucoup mais ça nous coûterait vraiment beaucoup d’argent de le faire et on va devoir attendre un moment je pense...

Qu'est-ce que vous faisiez tous avant de former le groupe ?

Ham : Le groupe m'a permis de me révéler, je n'avais aucune vraie occupation avant, parfois je passais ma semaine au lit parce que je n'osais pas affronter le monde. Ca m'effrayait vraiment mais maintenant je n’ai plus peur.
Graeme : Je travaillais pour un atelier où j'apprenais aux enfants à jouer de la batterie, j'aimais beaucoup faire ça. J'espère pouvoir m’y remettre un jour mais j'ai vraiment très peu de temps libre...
Al : J'étais sponsorisé par la marque de skateboards Toocool mais un jour je me suis fait une grave blessure au bassin et j'ai dû tout arrêter. Je me suis mis à la guitare à la place.
Andrew : J'essayais de ne pas faire trop d'erreurs mais c'était souvent le cas.