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Laura J Martin

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 25 novembre 2016

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Laura J Martin nous revient cette année avec un nouvel album, On The Never Never, particulièrement réussi. Un disque de folk étrange à l’univers aussi original que décalé. Une bonne occasion pour aller à la rencontre de la jeune fille de Liverpool.

Tu viens de Liverpool. Est-ce que le background musical de la ville aide à devenir musicienne ?

Je pense que ça aide de venir d'une ville comme Liverpool qui est une petite ville comparée à Londres. A Liverpool, on se connaît tous à l'intérieur de la communauté musicale. J'ai de plus grandi dans un environnement musical. J'ai bien sûr écouté les Beatles quand j'étais petite, surtout Penny Lane que j'adore. Et par ailleurs, mon grand-père était pianiste.

A Liverpool, nous sommes des gens sentimentaux, attachés à l'âme de la ville.

Ton nouvel album, On The Never Never, parle des changements à Liverpool. c'est le thème central du disque ? C'est l'un des thèmes, mais ce n'est pas le seul. Le disque parle de la modernisation de la ville. Des buildings qui se construisent et qui remplacent des lieux historiques. A Liverpool, nous sommes des gens sentimentaux, attachés à l'âme de la ville. Ces nouveaux buildings détruisent les communautés, des lieux de musique disparaissent. Dans un sens, mon album est politique. En tout cas, c'est dans ce sens que j'ai envisagé le disque. Je n'habite plus Liverpool mais mes musiciens sont de Liverpool, ma famille aussi. Je suis attachée à cette ville.

On dit souvent que le troisième album est le plus dur à produire...

Oui et non. J'ai eu une approche totalement différente pour faire ce disque. J'ai été entourée de supers musiciens qui m'ont inspirée. Je pense que le disque n'est pas si différent que ça de mes précédents mais on a beaucoup joué live pour l'enregistrer.

Il y a de tout sur ce disque, même du reggae, de la musique gypsy...

J'écoutais beaucoup de styles de musique différents lorsque j'ai enregistré le disque. C'est venu avec les mélodies, les paroles. Rien n'était prédéterminé. Ça sonnait bien comme ça.

Tu joues de la flûte sur tes albums. Ce n'est pas un instrument commun dans l'univers pop/rock...

C'est l'instrument avec lequel j'ai commencé la musique. C'est un instrument que je maîtrisé bien. J'ai commencé par la flûte et le piano. Je me suis intéressée à la musique parce que j'adore Liverpool mais je viens d'un coin de la ville où il n'y avait rien à faire enfant, alors je me suis mise à la musique.

Le fait d'enregistrer aux Etats-Unis, c'était prendre une distance avec l'Angleterre ?

Oui, je voulais faire quelque chose de totalement différent. J'ai aussi voulu jouer avec les musiciens de Nashville comme Tony Crow qui était dans Silver Jews ou The Jesus Lizard. Cette ville est géniale pour la musique. Tu trouves des musiciens très professionnels. On a enregistré l'album en deux semaines et demies. Tu n'as même pas le temps d'avoir une pause déjeuner tellement le rythme est rapide.

Il y a aussi des membres de Lambchop sur ton album. Tu les as connus comment ?

Je les ai connus après un concert par un ami commun. Il y avait des morceaux dont je ne savais pas trop quoi faire mais je me suis dit que ce serait bien de bosser avec eux sur ces titres.

Souvent les critiques musicaux te comparent à une autre musicienne parce que tu es une fille.

On cite souvent Kate Bush à ton propos. Cela t'agace ?

Je respecte beaucoup Kate Bush mais souvent les critiques musicaux te comparent à une autre musicienne parce que tu es une fille. Après, je ne le prends pas pour une insulte. Kate Bush, c'est très bien musicalement.

Tu assures les premières parties de Cate le Bon. Vos univers musicaux sont assez proches...

Je trouve que c'est une super musicienne qui a son propre univers et ne se préoccupe pas de ce que les gens pensent. Je fonctionne pareil. Je ne fais pas attention à ce que l'on écrit sur moi, en bien ou en mal. Je suis ma voie sans faire attention à ça. Les bonnes critiques font toujours plaisir mais je n'y accorde pas tant d'importance. Ce n'est pas l'essentiel pour moi.

Tu te considères comme une musicienne folk ?

Oui et non. Ce qui est proche du folk, c'est que je raconte des histoires. Mais j'aime aussi l'électro et mettre des éléments d'électronica dans mes morceaux. Ma voix peut aussi parfois faire penser au folk, c'est vrai.

Tu as l'air d'être particulièrement heureuse sur scène...

Oui, j'adore jouer sur scène. J'aime le studio mais j'adore jouer live, changer de musiciens pour avoir de nouveaux challenges. J'adore être face aux gens, voir les réactions du public.

Tu vas bientôt rejouer à Paris ?

Oui, je vais faire la première partie de Teenage Fanclub en Février prochain. J'en suis très heureuse. C'est un plaisir que d'ouvrir pour eux.