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Wolf Alice

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 27 septembre 2017

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Deux ans après l'énorme succès rencontré dès la sortie de leur premier album, My Love Is Cool, Wolf Alice reviennent avec un Visions Of A Life ambitieux et destiné à les couronner comme l’un des fers de lance de la nouvelle vague indie britannique. Rencontre avec le quatuor.

Vous avez eu du succès très vite lors de la sortie de votre premier album. Cela vous a surpris ?

En partie, oui, même si on savait que notre album était bon. De ce fait, on a certes été un peu surpris mais pas tant que cela.

Vous êtes devenus très vite « hype ». Cela vous a mis une quelconque pression ?

Cela peut effectivement t'en mettre lorsque les gens parlent beaucoup de toi mais on ne l'a pas vécu ainsi. La pression, nous ne l'avons ressentie que pour être de meilleurs musiciens, de meilleurs compositeurs. Nous nous sommes dit que nous devions bosser beaucoup pour offrir un second album encore meilleur que le premier. Cela nous a aidés en fait.

Est-ce que le fait de recevoir des éloges de la presse comme le NME a boosté le groupe ?

Oui, bien sûr que cela a été positif pour nous. Il y a des groupes qui ne se préoccupent pas des critiques mais nous, nous y faisons attention. Le NME touche dans les trois millions de personnes. Avoir de bonnes critiques de leur part peut vraiment aider un groupe qui débute.

Nous ne sommes pas influencés par un seul type de musique.

Ellie, tu as dit l'an dernier que tu écoutais beaucoup de hardcore américain et que votre second album serait peut-être un disque avec uniquement des morceaux courts d'une minute trente. Finalement, le disque est bien plus varié que cela...

Nous ne sommes pas influencés par un seul type de musique. C'est vrai qu'à cette époque j'écoutais du hardcore américain mais je m'intéresse à tout. Quand j'ai commencé à jouer de la musique, j'avais envie d'être dans un groupe qui joue des morceaux rapides, un truc très rock.

Il y a même sur ce disque un morceau de huit minutes, Visions Of A Life...

On a exploré à travers ce titre une structure nouvelle pour nous. Cela a été excitant de créer ce genre de morceau, très loin des standards rock traditionnels.

Visions Of A Life, c'est votre propre vision de la vie ?

En partie mais en partie seulement...

Le premier single tiré de l'album était très punk. Les deux suivants sont quant à eux très pop...

Avec cet album, nous avons pris plein de directions différentes. Nous sommes influencés par un grand nombre de styles musicaux. Nous sommes d'une génération de musiciens qui écoutent de nombreuses choses qui peuvent aller de Can à Underworld. Nous sommes tous fans de musique et en écoutons constamment...

Vous avez déjà sorti trois singles avant même la sortie de l'album. Pourquoi ?

Il faut demander au label...

La vidéo de Beautifully Unconventional qui vient de sortir me fait penser au travail de David Lynch. D'où vient cette influence ?

La chanson possède cet aspect. C'est un morceau qui a un côté vintage. Un morceau pop classique de deux minutes. Cela collait bien avec le titre, cet univers...

Il y a toujours eu ce mélange chez vous entre rock sauvage et pop classique...

Nous aimons le shoegaze mais nous ne ferons jamais un album uniquement shoegaze. Nous sommes très éclectiques dans nos goûts musicaux. Dans le nouvel album, tu peux entendre des trucs très rock, d'autres très pop et des trucs influencés par le krautrock ou le psychédélisme.

Il est devenu plus facile aujourd'hui que des labels signent des groupes à guitares.

En Angleterre, il y a depuis des années un retour du rock à guitares, une vague dont vous faites partie...

Il est devenu plus facile aujourd'hui que des labels signent des groupes à guitares, des groupes garage. C'est un aspect rafraichissant de l'industrie musicale.

Pourquoi avoir choisi Justin Meldal-Johnsen pour produire cet album, pour son travail avec Beck ou Nine Inch Nails ?

On parlait justement d'éclectisme dans la musique. Lui aussi est très éclectique dans ses choix de productions. Elles sont très diverses. On a pensé que c'était la personne parfaite pour nous. Il nous a donné le son que nous voulions. On souhaitait trouver un crossover entre un gros son et une approche plus pop. Il était le producteur idéal pour cela.

C'est vous qui l'avez choisi ?

Oui.

Vous avez enregistré à Los Angeles chez lui...

Oui, c'est très différent d'enregistrer là-bas plutôt qu'en Angleterre. Cela a été un processus long. Nous sommes restés trois ou quatre mois en studio. Nous y avons passé beaucoup de temps même si à notre arrivée, tout était déjà écrit.

Cet été vous avez joué dans de petits clubs en Angleterre. C'était pour tester les nouveaux titres ?

Avant cela, on avait un peu tourné aux États-Unis. Nous aimons jouer dans de petites salles. C'est un challenge excitant. Et en plus, cela a été effectivement une bonne manière de tester les nouveaux morceaux.

Vous partez pour une très longue tournée en Europe et aux États-Unis à partir d'Octobre...

On a hâte de partir pour cette tournée et de jouer live les titres du nouvel album. On part sur la route pour dix-huit mois. Cela va être long mais nous sommes très enthousiastes de vivre à nouveau cela.

Au final, les choses ont été très vite pour vous. C'est rare aujourd'hui dans l'industrie musicale...

On n'a jamais vraiment eu le temps d'y penser parce qu'à chaque étape, on était déjà dans l'étape suivante. On a bossé extrêmement dur pour arriver là où nous en sommes aujourd'hui et ce dès le début du groupe.