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You Me At Six

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 9 octobre 2018

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Stars outre-Manche où le groupe a réussi l'exploit de classer quatre de ses cinq albums dans le top 5 des charts, You Me At Six reviennent aujourd'hui avec VI. Un disque qui voit le groupe s'aventurer vers de nouveaux territoires avec un son plus électronique que par le passé. Un tournant musical réussi que nous explique le chanteur du combo, Josh Franceschi, qui malgré le succès s'avère être l'exact opposé de la rock star arrogante.

Pourquoi avoir appellé le nouvel album VI ? Tout simplement parce que c'était votre sixième disque ?

On s'appelle You Me At Six. On s'était toujours dit que si on sortait six albums, le sixième aurait le numéro six. C'est bien aussi afin de décliner ce numéro en merchandising. On est très heureux d'avoir réussi à sortir six disques. On ne pensait pas à cela après nos deux premiers...

Votre son a évolué sur VI...

Oui, nous avons intégré de nouveaux éléments musicaux sur ce disque. Des choses venant du hip-hop, de l'électronique ou de la dance music.

Vous avez grandi dans le Surrey. Comment était la scène là-bas à vos débuts ?

Il y avait beaucoup de groupes locaux non signés mais très bons. Le son était assez dur dans notre région avec de nombreux combos orientés metal ou hardcore. Il y avait peu de groupes qui jouaient des trucs pop punk comme nous. On a très vite commencé à jouer en dehors du Surrey. On est allés en Ecosse, à Manchester. C'est comme cela que le groupe a grandi. On avait un esprit DIY, on partait à l'aventure. On a joué à l'Astoria à Londres sans être signés ce qui était rare à l'époque. Seuls Arctic Monkeys l'avaient fait.

Cet album arrive seulement un an après Night People. C'est rare de nos jours dans l'industrie musicale...

C'est rare pour les groupes à guitares. Ça ne l'est pas dans le milieu hip-hop où les artistes sortent nombre de mixtapes. On a écrit cet album sur la route. On savait que ce serait un disque orienté dance. »

Vous n'écoutez plus de rock ?

On écoute toujours des trucs très rock ou pop comme les Artic Monkeys ou Queens Of The Stone Age mais on s'intéresse de plus en plus au hip-hop, jazz ou à la musique folk.

VI est un disque très mélodique...

Oui, on a essayé de se concentrer du mieux possible sur les mélodies. On a fait ce que l'on avait envie de faire sans le moindre compromis. On a créé notre propre label Underdog Records, pour nous mais aussi pour travailler dans le futur avec des artistes qui nous plaisent. On vit une époque créative où il est possible de composer une chanson dans ta salle de bain et la mettre sur Spotify ou Deezer. On ne veut plus être dans ce processus : un album/une tournée, un album/une tournée... C'était frustrant d'avoir un label qui, au sortir d'une tournée, te dit « Il est maintenant temps que vous enregistriez un nouvel album ! ».

Pourquoi avoir choisi Dan Austin comme producteur ?

On ne voulait pas enregistrer ce disque comme nos précédents albums aux Etats-Unis. Cela a été une bonne expérience de l'enregistrer dans les conditions du live. On a senti que c'était le bon moment pour travailler avec Dan. Il y a eu une excellente alchimie avec lui. On est allés dans une ancienne église près de Birmingham, aux studios BADA.

C'est la première fois que vous êtes co-producteurs de l'un de vos disques...

Dan voyait les choses exactement de la même façon que nous. Cela a été très bénéfique de bosser avec lui. On a beaucoup appris en co-produisant ce disque.

Pourquoi avoir choisi 3 AM et Fast Forward comme premiers singles ?

On ne voulait pas que les gens puissent penser l'album que l'album allait sonner d'une façon ou d'une autre. On a donc sorti ces deux titres qui sont presque à l'opposé l'un de l'autre. Fast Forward est très rock et 3AM très dance.

N'y aurait-il pas une tendance à ce que les groupes à guitares aillent vers des choses orientées dance ?

Quand tu es dans un groupe depuis longtemps comme c'est notre cas, tu as envie de trouver de nouvelles voies. Je pense que la musique orientée vers les guitares est en danger si elle ne se connecte pas avec des sons plus actuels. Je n'ai plus écouté de groupe à guitares depuis les Artic Monkeys. Les Beatles cherchaient des choses inédites à chaque nouvel album. Il est nécessaire de rester créatif. Si tu n'évolues pas en tant que songwriter, tu rates quelque chose. L'important est de toujours faire les choses avec authenticité.

Quatre de vos cinq albums ont atteint le top 5 anglais. C'est une fierté pour le groupe ?

Ce week-end j'étais à l'anniversaire d'un de mes oncles. Souvent lorsque tu dis aux gens que tu es musicien, ils te disent que c'est bien mais te demandent aussi ce que tu fais vraiment dans la vie. Lorsque quatre de tes albums ont atteint le top 5, on te prend davantage au sérieux. Après, tout le monde peut avoir un hit. Ce qui importe c'est la longévité.