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Stephen Fretwell

Interview publiée par Fab le 17 décembre 2004

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Son premier album à peine sorti depuis quelques jours, Stephen Fretwell se produisait le mois dernier en première partie de Keane à Paris, donnant à cette occasion son premier concert en Europe. Petite visite dans l'univers attachant de ce jeune songwriter...

Peux-tu te présenter à nos lecteurs pour commencer ?

Je viens d'une ville en Angleterre qui s'appelle Manchester, je joue de la musique, j'écris des chansons, je donne des concerts... ce genre de chose.

Que faisais-tu avant de te lancer dans la musique ?

J-ai fait pas mal de petits boulots tous plus horribles les uns que les autres, des trucs vraiment ennuyants comme travailler dans une usine.

Tu as déjà fait partie de groupes avant de te lancer en solo ?

J'ai commencé ma carrière de musicien dans le groupe Label, nous faisions de la bonne musique mais nous n'avons jamais eu la chance de signer un contrat. J'ai alors commencé à écrire des chansons de mon coté, même si j'aimais beaucoup faire partie d'un groupe, tout est beaucoup plus simple à plusieurs car tu es entouré d'amis, tu fais juste ce que tu as à faire...

On te compare souvent à des artistes comme Bob Dylan, Nick Drake ou Joni Mitchell, quelles sont tes véritables influences ?

Je dirais plutôt les Doves qui sont mon groupe préféré, mais aussi Leonard Cohen pour l'écriture des chansons. J'aime aussi beaucoup Feist que j'ai rencontrée il y a quelques mois, elle est très douée.

D'où tires-tu l'inspiration pour tes chansons ?

Principalement... des filles ! Plus généralement de toutes les choses qui arrivent dans la vie mais c'est une bonne question. Quand je fais des interviews en Angleterre on me demande plutôt des trucs comme ma couleur préférée... mais je parie que tu vas me la poser ensuite toi aussi !

Avant Magpie tu as sorti quelques EPs et un mini-album, tu penses que ta musique a évolué depuis cette époque ?

Sans aucun doute ! Ma vie musicale a évolué entre temps, j'ai pu signer un vrai contrat avec une maison de disque et je ne suis donc plus forcé d'avoir un job pour continuer à vivre. J'ai vraiment pu me concentrer sur la musique pour mon album, faire mon disque sans me soucier d'autre chose.

Ton mini-album, 8 Songs, contenait 9 chansons, tu peux nous expliquer la raison ?

Quand j'ai choisi les chansons que le disque allait contenir, j'étais avec un ami et nous préparions son artwork tous les deux. Nous voulions faire quelque chose de sympa et finalement nous avions simplement décidé d'écrire le titre 8 Songs sur la pochette, mais quand nous sommes revenus le lendemain pour finaliser le tracklisting nous nous sommes rendu compte qu'il y avait en fait 9 chansons ! C'est la véritable histoire mais j'aime bien laisser croire aux gens que la dernière chansons n'est pas réelle pour donner un coté mystique au disque.

Jay Sikora est à la fois ton batteur mais aussi le producteur de tes premiers disques, comment vous êtes-vous connus ?

Jay Sikora a produit mes EPs ainsi que 8 Songs, mais pour cet album nous avons décidé de travailler avec un ingénieur du son qui a fait autant de travail qu'un vrai producteur. Le fait de travailler de cette façon nous a permis d'impliquer tout le monde dans l'enregistrement et le mixage du disque.

Comment a débuté votre collaboration ? A-t-il d'abord été ton batteur puis ton producteur ou l'inverse ?

C'était un ami avant tout. Je le connaissais avant de venir vivre à Manchester et nous faisions déjà de la musique ensemble. Quand j'ai débuté ma carrière solo et que j'ai voulu sortir 8 Songs, je ne pouvais pas investir beaucoup d'argent et j'ai décidé de travailler avec lui à la production. Nous avons enregistré les chansons chez lui avec deux microphones.

Tu viens de sortir ton véritable premier album, pourquoi l'avoir intitulé Magpie ?

A Manchester il y a une sorte de tradition avec les pies (ndlr : magpie en anglais) je ne sais pas si cela existe en France mais un dicton résume un peu tout ça : "One for sorrow, two for joy, three for a girl, four for a boy". Si tu vois une pie perchée sur ta maison, cela signifie certaines choses, et comme il y a énormément de pies à Manchester le proverbe a même été rallongé. Les gens pourraient croire que j'ai choisi le titre Magpie parce que j'ai volé beaucoup de choses mais ce n'est pas vrai... ou alors je l'ai fait sans le savoir !

Comment le décrirais-tu ?

Je dirais que c'est une collection de chansons sur le fait d'avoir 22 ans, d'être jeune. Il comporte toutes sortes de réflexions sur la vie et la jeunesse.

Certaines des chansons de Magpie figuraient également sur tes premiers EPs, tu les as réenregistrées ?

Oui ce sont toutes des nouvelles versions. Les gens aimaient beaucoup certaines de mes premières compositions mais tous mes nouveaux morceaux étaient mieux travaillés et avaient été mieux enregistrés alors j'ai décidé de reprendre ce que j'avais fait dans le passé pour l'améliorer. Au final j'ai eu à choisir entre 25 chansons pour l'album et je n'en ai conservé que 12, celles qui semblaient sonner le mieux ensemble.

Tu viens de Manchester, une ville qui a une grande histoire musicale, tu as l'impression de faire partie de cette scène ?

Oui bien sûr, Manchester est une petite ville, et même si c'est la première fois que je viens à Paris aujourd'hui, j'ai vraiment l'impression que c'est beaucoup plus grand. A Manchester il existe certains quartiers, donc celui du Red Star District qui est très culturel, et d'où viennent tous les groupes connus comme les Doves, Elbow, Alfie, Badly Drawn Boy... La plupart des groupes se connaissent là-bas et j'ai vraiment l'impression de faire partie de cette scène. Tout le monde a tendance à se croiser et à passer du temps ensemble, il doit y avoir 3 ou 4 bars où vont les groupes qui composent cette scène.

De quels artistes de cette scène te sens-tu le plus proche ?

Je connais la plupart des groupes, on se dit bonjour et il nous arrive d'aller boire un verre de temps en temps, mais je suis surtout très ami avec les membres d'Elbow, je peux même dire ici que c'est mon groupe préféré musicalement parlant, ils ne liront pas l'interview de toute façon !

Ce soir tu donneras ton premier concert en France en première partie de Keane, comment les as-tu rencontrés ?

J'ai connu Keane à l'époque où aucun de nous n'avait de contrat. Ils n'étaient bien entendu pas connus comme ils le sont maintenant et nous cherchions à nous faire remarquer de la même façon. Ils m'ont d'abord proposé de faire leurs premières parties en Angleterre puis de les accompagner en Europe pour quelques dates, à commencer par Paris ce soir. Ils m'ont vraiment énormément aidé en me donnant une certaine exposition.

Peu d'artistes ont la chance de pouvoir jouer en Europe alors que leur premier album vient de sortir, je suppose que tu ne t'attendais pas à ce que les choses se passent si vite ?

C'est fou ! J'ai passé pas mal de temps à Vienne à une époque mais je n'ai jamais vraiment eu l'occasion d’aller en Europe en dehors d'Amsterdam pour des vacances, alors aller en Europe pour y donner des concerts c'est génial. C'est un vrai privilège d'avoir été invité à jouer ici.