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BirdPen

Interview publiée par Olivier Kalousdian le 8 mars 2021

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Tous unis dans la pandémie ! Cela pourrait être, en substance la signification du titre du sixième album studio des BirdPen, All Function One. Dave Pen, confiné chez lui en Angleterre, Mike Bird, confiné chez son amie en Suède, l'interview en visioconférence, devenue l'alpha et l'oméga des outils de promotions artistiques, va relier trois pays, même plus européen pour l'un d'entre eux, par des câbles sous-marins entrés en surchauffe depuis début 2020. Si All Function One a été enregistré tout juste avant la mondialisation de la crise du COVID-19, il y fait quand même référence de manière détournée en questionnant sur le cyber monde qui nous entoure, l'isolement qui nous est imposé et l'avènement d'une société, peu engageante où celles et ceux qui ne prendront pas le train de la technologie seront, bien plus sûrement que sur l'autel du « pouvoir d'achat », laissés sur le bord de la route.
Car si, depuis leur premier EP Remote Control sorti en 2002, BirdPen dénoncent la technologie toute puissante dans nos vies, ils ont également appris à la maitriser à la perfection et s'en servent depuis longtemps pour imposer leur patte et leur indépendance dans l'industrie musicale.

Le premier confinement dû à la crise du virus COVID-19, c'était il y a presque un an. Comment allez vous, ainsi que vos familles respectives ?

Dave : Nous allons bien. Nous avons eu de la chance, d'une certaine manière. Personne n'a été malade autour de nous jusque là. Je crois que je commence à devenir un « confiné institutionnalisé », après presque une année sans être allé faire mes courses moi-même. Je ne sais même pas comment je réagirais aujourd'hui si je me retrouvais entouré de plus de cinq personnes en même temps (rires) ! Tout ceci est un peu surréaliste, mais paradoxalement, cette situation est également apaisante et révèle à nous d'autres aspects de la vie que nous avions peut être un peu oubliés.
Mike : Vu de la Suède, où je vis la plupart du temps depuis 2020, les choses sont un peu différentes. La crise semble moins sévère que dans les autres pays d'Europe ou du monde et, Dieu merci, toute ma famille en Angleterre va bien. Quand je vois l'intensité de la crise sanitaire là-bas comparée à la Suède, je me sens parfois mal de ne pas être avec eux. C'est étrange de voir autant de monde déambuler dans les rues de Stockholm sans avoir de masques sur le visage. Pour ma part, j'évite les rassemblements et j'évite aussi d'aller faire mes courses moi-même. Il faut savoir que les suédois viennent à peine de comprendre l'importance du masque, en 2021 ! Cela fait par exemple peu de temps que ceux-ci sont obligatoires dans les transports publics ici.

Comment se porte le mental dans cette période de « cancel culture », sans concerts, sans public et sans activités artistiques ?

Dave : Nous avions eu la chance de faire cette grosse tournée, achevée à la fin 2019 avec Archive qui, quoi qu'il en soit, demandait un break début 2020. Nous n'étions donc pas dans le cas d'autres groupes qui ont vu leurs tournées s'arrêter net ou être totalement annulées au dernier moment début 2020. Après les 25 concerts d'Archive donnés fin 2019, je n'ai pas ressenti cette coupure violente début 2020. Mais, avec la mise en route du nouvel album de BirdPen en janvier, j'ai vite compris que rien ne se déroulerait comme prévu. Qu'il n'y aurait pas de tournée après la sortie de l'album et que la promo se ferait sûrement en distancié. Or, le live après la sortie d'un album fait partie intégrante de la motivation et de l'excitation du travail que demande un nouveau disque. Lorsque tu reçois les disques pressés, cela sonne généralement l'heure du départ pour la tournée et un certain stock part avec nous pour le merchandising. Nous savons parfaitement que notre secteur d'activité sera le dernier à pouvoir reprendre une vie normale. Notre activité demande une liberté totale de chacun et entraîne les musiciens, les techniciens, comme le public à se côtoyer de près et à gueuler à la face de l'autre toute la journée ! Sans parler des embrassades, des engueulades, du partage des vans ou des loges souvent exigus...
Mike : D'un autre coté, lorsque cela va reprendre, ça va être hallucinant tant la frustration et l'envie auront été prisonnières de cette crise et calfeutrées dans nos corps et nos esprits. Personne n'avait prévu que cela durerait aussi longtemps et les artistes, comme le public sont tellement impatients de retrouver les salles de concerts et les festivals. Je n'ai aucune idée de quand ceci interviendra, mais ce sera un très gros soulagement !
Dave : C'est vrai. Et ça donne aussi la mesure de la chance que nous avons eue jusque là d'avoir cette vie d'artistes. C'est quand tout s'arrête que tu saisis combien tu es super chanceux d'avoir pu vivre cette vie là !

Il y a vingt ans vous sortiez votre premier EP, Remonte Control. L'album All Function One, qui sort le 5 mars sur Jar Records, sera le sixième album studio de BirdPen. Mais quel est le sens de All Function One, un titre difficile à transcrire en français ?

Mike : Je crois que c'est tout aussi difficile à définir en Anglais (rires) !
Dave : C'est un titre qui dit « nous sommes tous les mêmes ». La même espèce avec les mêmes besoins vitaux. Et dans cette période particulière, nous avons tous à coeur de fonctionner ensemble pour survivre et pour vaincre cette crise. Toutes nos fonctions ne font plus qu'une. Une grande unité dans toutes nos différences. Ceci dit, très souvent dans le processus d'écriture avec Mike, les titres n'ont pas toujours un sens défini. Ils font partie de l'aspect créatif.

Est-ce cette grande liberté artistique, mais également de carrière (on se souvient que BirdPen ont financé leurs deux précédents albums via le crowdfunding) qui vous motivent encore, vingt ans après vos débuts ?

Dave : En priorité, c'est l'énergie et la motivation que la relation privilégiée entre Mike et moi anime. Et même si comme tu le dis BirdPen est toujours un groupe un peu underground qui possède, en échange, une grande liberté de création, le succès n'a jamais été notre finalité. S'il est là, c'est bien. S'il reste intimiste, cela ne changera rien au fait que nous avons le groupe que nous avons toujours voulu avoir et que, sur scène, grande ou petite, le public obtiendra toujours cent pour cent de notre énergie.
Mike : Ce « job » n'a jamais nécessité de volonté ou d'efforts de notre part. A partir du moment où on nous met tous les deux dans une pièce, la création musicale se met en route. On peut aussi se lancer dans de grandes discussions et c'est l'occasion de se faire de sacrés déjeuners (rires) !

Vous avez démarré l'écriture de All Function One au début de l'année 2020, quand, comme vous l'avez déclaré, le monde commençait à changer. Avec l'avènement du Brexit, le départ de Donald Trump et la pandémie naissante, vous ne pouviez pas avoir plus raison ! Quels changement majeurs avez vous observés durant l'écriture de l'album et l'année 2020 ?

Mike : Les changements ont été drastiques. J'ai noté plus de changements durant l'année 2020 que pendant tout le reste de ma vie !
Dave : Je pense qu'il n'est pas trop exagéré de dire que cette année 2020, pour nous, générations d'après après-guerre, fut ce qui se rapproche le plus d'un état de guerre, ou de siège. Nous avons perdu nos libertés, nous avons été confinés, nous avons été inquiets pour tous nos proches, chaque jour... et nous avons dû admettre que nous-mêmes étions et sommes à la merci d'un agent tueur que personne ne peut encore contrôler. C'est le plus grand évènement de notre vie, quelque part. Paradoxalement et très ironiquement, nos sociétés ont évolué et, malgré la terreur de la situation, nous avons pu continuer à nous plaindre, à faire des courses presque comme si de rien n'était, à prendre des drogues ou nous saouler pour certains et, pour d'autres encore, à verser dans le complotisme, alimentés par des réseaux qui eux, n'ont été touchés par aucun virus sauf celui de la bêtise. Cette courte période, dans une vie, nous affectera toutes et tous, et durablement. Personnellement, cela fait presque un an que je ne suis pas sorti de chez moi. J'ai beaucoup d'amis qui m'ont incité à aller me balader ou faire une sortie à la campagne, en comité restreint. Mais, jusque là j'ai constamment refusé et je suis resté chez moi. En attendant le retour à la normale. Mais il est clair que plus rien ne sera comme avant après ça.

Cela veut dire que, selon vous, le monde va changer pour de bon... mais en mieux ou en pire ?

Mike : En mieux, je l'espère vraiment. Un seul exemple se situe je pense dans la manière de voyager, constamment et pour un oui ou pour un non quand il s'agissait de business. Le télétravail est venu chambouler tout ça, amplifié par la prise de responsabilités de nos gouvernants et concitoyens pour le changement climatique. A mon sens, une grande partie des voyages aériens étaient inutiles avant la pandémie. Et il se pourrait fort que la tendance actuelle perdure à l'avenir et que le transport aérien diminue fortement.
Dave : J'approuve totalement ce que dit Mike. Une des mes craintes, néanmoins, est de ne pas voir toute la planète vaccinée de la même manière. Il ne faut pas que les pays riches soient pas les nouveaux privilégiés de la santé au détriment des pays pauvres. Il y avait un doute, au départ avec des laboratoires privés en charge de la vaccination mondiale. Mais, j'ai l'impression que ça ne se passe pas si mal et que nos pays ont assez bien géré cette phase. Personnellement, j'avais peur de voir une guerre des vaccins ou quelque chose comme ça. Mais avec le départ de Donald Trump de la Maison Blanche et le retour des USA dans l'OMS ou les accords de Paris, la fin 2020 a été un peu moins dramatique que le début.
Mike : Depuis le départ de Trump, le monde semble être un endroit plus sûre à vivre...

Avez vous remarqué que si vous ôtez le « r » de Bird et le « p » de Pen on obtient Biden ? (Rires) Depuis un an, la vie est extrêmement difficile pour les artistes. Pensez vous qu'à la suite de cette crise ou même que pendant cette crise certains artistes ou groupes de musique sont amenés à disparaitre ou à changer de carrière ?

Dave : Je le pense. Je crois que certains groupes de la petite surface de BirdPen par exemple auront du mal à s'en relever. Sans compter nombre d'artistes de tous bords qui ont déjà modifié leurs carrières ou leurs ambitions, simplement pour survivre à cette crise. Survivre dans cette industrie du disque par exemple c'est un combat de tous les jours et c'est un travail quotidien pour rester à flot. Et tous les pays n'ont pas eu la chance d'avoir le soutien financier que la France ou l'Allemagne ont apporté à leurs secteurs artistiques. Au-delà, je pense que certains qui viennent de gouter au télétravail, au temps élargi passé avec leurs familles plutôt qu'en tournée, à une vie différente non par choix mais par obligation vont rester dans ce cadre. Ce sera peut-être l'occasion de découvrir que nous n'étions pas seulement fait pour une seule carrière...

L'écriture de All Function One a démarré dans un train et au début de ce qui n'était pas encore une pandémie. Celle ci a-t-elle inspiré l'écriture de l'album ?

Dave : Il était encore trop tôt pour qu'on s'aperçoive de la gravité de la situation, mais inconsciemment, la situation d'alors en Chine a sûrement influencé notre inspiration. La crise sanitaire s'est immiscée, presque malgré nous, dans notre écriture. Nous avions un titre nommé Pandemic qui était fini de mixer et prêt à intégrer l'album. Mais la situation s'est tellement aggravée entre le moment où nous avons écrit ce titre et le moment du mixage, que nous avons préféré abandonner toute idée de parler directement du virus dans cet album. Je me souviens que le frère de Mike s'inquiétait grandement que Mike prenne l'avion de Suède pour se rendre en studio en Angleterre début 2020. Nous, nous étions concentrés sur notre album, dans notre studio à la campagne. C'est lui qui, en ville nous a plus ou moins alertés et tenus au courant de la gravité de la situation. Paradoxalement, nous avions déjà écrit plusieurs textes sur l'isolation et l'enfermement, mais nous n'imaginions pas à quel point ces titres seraient en prise avec la réalité à venir ! Quant à la pochette du disque, elle parle d'elle-même, c'est la symbole du monde extérieur qui nous a été enlevé, supprimé par cette pandémie. Sans avoir une vision claire de la situation sanitaire et sans réellement le vouloir, cet album est un reflet miroir de l'année 2020 et de toutes les angoisses, les peurs et les privations de liberté qu'elle a imposées à la planète entière.

Beaucoup de vos textes, une fois de plus, parlent de l'enfermement provoqué par les nouvelles technologies, les réseaux sociaux, tout ce que vous appelez « le monde moderne et froid ». Néanmoins, ne pensez vous pas que, sans cette hyper connexion et cette technologie les confinements auraient été bien plus difficiles ?

Dave : Je pense surtout que, sans tout cela, il y aurait plus de livres achetés et lus ! Ce que nous dénonçons à travers tout cela c'est aussi et surtout la portée politique et intellectuelle de ces réseaux. Que ce soit à travers les deepfakes, le sexe virtuel ou les complotismes. Mais, oui, ce monde technologique nous a sauvés dans un sens. Cette ultra dépendance aux GAFAMs nous a permis d'en maitriser le fonctionnement et presque tout le monde, jusqu'à nos plus anciens, a pu rester connecté à ses proches « grâce » à eux. Mais, c'est triste de se dire que, au final ce sont les réseaux dont nous avons le plus besoin en cette période !
Mike : Comme toujours, certains risquent de se rendre accroc à cette sociabilité virtuelle. Certains vont se trouver encore plus isolés, paradoxalement en étant ultra connectés. Il faudra sûrement beaucoup de temps encore pour que la majorité retrouve confiance dans les rapports humains sans distanciation et, a fortiori, dans les concerts.
Dave : Nous avons fait un concert virtuel en 2020 que nous avons mis en ligne et de prendre conscience de tous ces gens confinés qui se connectaient pour nous voir jouer m'a semblé une des plus belles choses que cette technologie puisse nous apporter. Nous savions que ces gens allaient trouver un moment de réconfort dans ce concert virtuel.

Dans le vidéo clip du titre Function, on voit apparaitre tout un tas de personnes anonymes qui se succèdent à l'écran. Qui sont elles ?

Dave : Ce sont des fans du groupe. Nous avons envoyé des tas de mails et d'alertes sur nos réseaux sociaux leur disant qu'ils n'avaient pas encore entendu ce titre, mais que s'ils voulaient contribuer à celui-ci, nous leur proposions d'apparaitre dans le vidéo clip. Encore une fois, pour nous c'était une manière de mettre tout le monde à la même enseigne dans cette crise mondiale et de faire prendre conscience que nous sommes tous « fonction » de nos sociétés et de cette pandémie. L'idée étant de capter les émotions et les visages de tout ces gens confinés chez eux. C'était une idée très simple, mais qui fonctionne très bien pour ce titre et ce clip.

Vous mêmes avez écrit et composé cet album dans une grande d'une ferme, isolée en Angleterre ? Un endroit nommé The Barn et qui avait déjà servi pour la réalisation de O'Mighty Vision il me semble ?

Dave : Ce n'est pas une grange au sens où on l'entend avec des vaches et des moutons (rires). C'est une ferme anglaise, située à vingt kilomètres de chez moi, et qui a pour destination la location de nuitées touristiques et dont nous avons transformé la grange en studio. Dans la situation que nous traversions, aucun studio n'était en mesure d'accepter plusieurs musiciens enfermés pour plusieurs jours de travail. Mais ce propriétaire, lui, a tout de suite dit oui et était très excité par notre projet.
Mike : Nous avions déjà loué cette grange du New Hampshire pour nos précédents albums. L'environnement proche est juste enchanteur avec beaucoup de forêts autour, des chevaux dans les prés... Nous avions eu pas mal de refus dans notre recherche d'un lieu entouré de nature les années précédentes, et ce propriétaire a été le seul à accepter l'installation de tout notre matériel dans sa grange en pleine nature.
Dave : C'est parce que nous nous suffisons à nous-mêmes que nous pouvons nous passer d'un vrai studio avec ingénieur du son et son tarif à l'heure pour enregistrer en pleine nature avec notre propre matériel. Et nous voulons garder cet avantage. Car vu la situation depuis 2020, c'est réellement un avantage ! Notre fort penchant pour le DIY va nous permettre, je l'espère, de déménager notre matériel en Suède, où nous avons compilé All Function One, dans les mêmes conditions pour le prochain album. Et cela, nous le devons à nos vingt années passées ensemble avec Mike à nous débrouiller seuls pour tout la plupart du temps.

Qui sont les musiciens additionnels sur l'album ?

Dave : Nous avons travaillé avec Rob Lee (ex-Friendly Fires) qui était déjà là sur nos albums précédents et Raphaëlle, une multi-instrumentaliste rencontrée lors de notre tournée en Belgique et qui a assuré toutes les parties de cordes. Pour la première fois, tous nos musiciens additionnels ont travaillé en distanciel.
Mike : C'était très intéressant de travailler à distance. Nous envoyions des premières idées par internet à Raphaëlle et elle nous proposait, en retour, des partitions de violons pour les accompagner.

Avez-vous une visibilité ou des informations concernant les concerts ou festivals à (re)venir pour BirdPen en 2021 ?

Dave : Zéro à ce jour ! Nous n'avons même pas encore parlé à notre agent cette année... Nous gardons espoir pour l'automne prochain, mais nous ne voulons pas nous mettre en tête des possibilités de live que nous devrions annuler par la suite. De plus, pour nous anglais, c'est la double peine avec le Brexit qui est entré en vigueur et va considérablement compliquer nos vies de musiciens. Personne ne sait, à ce jour, quelles seront les mesures contraignantes que ce Brexit va imposer aux groupes en tournées européennes ou mondiales.
Mike : Nous réfléchissons à un palliatif en distanciel pour le moment avec des concerts sur internet pour 2021.

Puisque, en un sens, All Function One est le premier à traiter involontairement de cette crise, doit-on attendre un prochain album positif et optimiste de la part de BirdPen ?

Mike : Mais tous nos albums sont optimistes, au fond (rires) !
Dave : (rires) Notre musique est toujours positive. Il y a toujours de l'espoir... (rires)

Comment vont les autres membres d'Archive ? Avez-vous des nouvelles récentes ?

Dave : Ils vont bien. Danny Griffith travaille depuis plusieurs mois à son projet solo (D. Gee Mono), un très beau projet, très éloigné de l'univers d'Archive. Darius est au travail et écrit beaucoup en ce moment. Ce qui donnera pas mal de nouveaux matériel à exploiter pour Archive dans les années qui viennent. De ce que j'en sais, Archive est programmé dans certains festivals à l'été 2021 et ceux-ci n'ont pas encore été annulés. Nous croisons donc les doigts car, si ceux-ci sont maintenus pour BirdPen cela sonnera l'heure du retour et nous pourrons nous servir de ces live pour nous préparer aux nôtres, avec, c'est certain, de nouvelles règles de jauges et de distanciation sociale !