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22-20s

Interview publiée par Fab le 7 février 2005

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Après avoir sorti leur premier album éponyme en 2004, les 22-20s semblent désormais en position de force pour conquérir la France. Leur concert à la Boule Noire le mois dernier, plus de deux ans après leur premier passage, n'aura fait que confirmer cette tendance. Rencontre avec Glen Bartup et James Irving, bassiste et batteur de la formation.

Vous commencez juste à vous faire connaître du public français, est-ce que vous pouvez me présenter un peu les 22-20s ?

Glen : Je connais Martin depuis très longtemps maintenant et nous jouons ensemble dans des groupes depuis que nous avons 14 ans. Nous nous sommes très vite orientés vers la musique blues dans nos différents groupes, même si on a eu du mal à se fixer jusqu'à environ 17 ans. On écrivait des chansons et on voulait jouer dans des concerts, la plupart du temps dans le nord de l'Angleterre. On a continué à jouer du blues jusqu'à nos 18 ans, tout en aimant Deep Purple, et c'est à peu près à cette époque qu'on a écrit nos plus vieux morceaux que sont Such A Fool et Devil In Me. James nous a ensuite rejoints définitivement au sein du groupe puis nous avons décidé de venir nous installer à Londres, nous ne voulions plus seulement faire des concerts bruyants pour les jeunes mais nous faire connaître comme un vrai groupe. A partir de là les choses se sont vites accélérées grâce au public et à notre nouveau management.

Comment s'est passée votre rencontre avec Charly ?

Glen : Charlie connaissait déjà James avant de rejoindre le groupe. Notre idée de départ était de créer un groupe classique sous la forme guitare/basse/batterie, de faire de la musique noisy et efficace, mais petit à petit Martin a commencé à écrire des mélodies différentes qui nécessitaient un musicien supplémentaire. Nous avons alors cherché une personne pour les claviers et nous avons finalement pris Charly qui a parfaitement joué son rôle.

Pourquoi avoir décidé de vous appeler les 22-20s ?

Glen : L'idée nous a été donnée par la chanson 22-20 Blues de Skip James. A un moment il nous a fallu un nom et nous aimions cette chanson, le riff de guitare avec le son blues nous plaisait beaucoup. On a juste pris un bout du titre du morceau et on en a fait notre nom, tout simplement.

Vous venez d'Angleterre mais vous jouez une musique typiquement américaine. Est-ce que vous vous sentez plus comme américains ou britanniques ?

Glen : Comme un groupe britannique ! On a passé toute notre jeunesse en Angleterre, et même si on a écouté beaucoup de musique américaine, on se sent avant tout britanniques. On a aussi été influencés par les Smiths et la carrière de Johnny Marr.
James : Les paroles de nos chansons sont purement britanniques. Peu importe la musique que tu peux jouer ou ce que tu as écouté en grandissant, c'est le lieu où tu as vécu qui t'influence.
Glen : La culture américaine ne te touche pas vraiment quand tu grandis tranquillement en Angleterre. J'ai commencé à écouter du Bob Dylan très jeune, et quand tu continues à le faire tout en vieillissant tu fais le lien entre cet univers musical et le blues. Je n'ai jamais vraiment été intéressé par la britpop durant mon adolescence mais j'ai toujours apprécié le blues jusqu'à maintenant, et cela se ressent dans notre musique.

La plupart des groupes sortent quelques albums avant de publier un disque live, pourquoi avoir fait l'inverse à vos débuts ?

Glen : La majorité des groupes sortent un EP après leur signature dans une maison de disque mais nous avons dû faire autrement. Nous aurions pu aller en studio, décider d'enregistrer quelques chansons puis les sortir en CD mais à cette époque nos concerts attiraient de plus en plus de monde, nous étions en tournée et nous avons trouvé judicieux d'enregistrer certains de nos concerts pour un CD live. Nous sommes ensuite entrés en studio pour enregistrer quelques chansons mais nous voulions les garder uniquement pour notre album donc nous avons sorti le live en premier.

Vos chansons les plus calmes, comme Hold On ou Friends, sont parfois décrites comme ennuyeuses, est-ce que vous pensez qu'elle font partie à part entière de votre musique ?

Glen : On nous a déjà fait ce genre de remarque !
James : Une chanson n'a pas besoin d'être rapide ou calme pour être réussie, il faut simplement que les paroles et la mélodie soit bien travaillées.
Glen : Je pense que c'est simplement une affaire de goûts.
James : Je suis sûr que beaucoup de gens attendent de nous des morceaux très rock, avec de gros riffs de guitare et un son très blues mais je ne suis pas d'accord avec ça. Une chanson est bonne qu'elle soit lente ou rapide, il n'y a pas de règle pour ça.

Vous avez travaillé avec Brendan Lynch pour votre premier album, pourquoi l'avoir choisi ?

Glen : Principalement à cause de ce qu'il a fait avec Primal Scream. Nous avions eu l'occasion de le rencontrer et il semblait avoir une bonne idée de ce qu'il pourrait faire avec nos chansons. Lorsque nous sommes allés en studio, nous avons simplement enregistré nos chansons et nous avons laissé toute la partie technique à Brendan. On ne lui a pas demandé de faire certaines choses en particulier, il avait carte blanche.
James : Son travail avec Primal Scream nous avait vraiment plu, c'est la principale raison pour laquelle nous avons travaillé avec lui.

Vous avez déjà tiré plusieurs singles de votre album, est-ce que vous envisagé de travailler sur de nouveaux morceaux prochainement ?

Glen : On retournera en studio pour préparer de nouvelles chansons prochainement, on veut vraiment enregistrer notre prochain disque assez rapidement.
James : On sortira peut-être un dernier single avant de passer à notre second album, il y a encore plusieurs chansons que nous aimons beaucoup sur 22-20s.
Glen : Il est prévu que l'on parte en tournée prochainement et il n'est pas impossible qu'un single sorte à cette occasion mais rien n'est encore fixé.
James : On souhaite quand même pouvoir passer le plus rapidement possible à notre second album. Sortir un premier disque est un long processus, tu dois te faire connaître, écrire de bonnes chansons, avoir un contrat... ensuite tout est plus rapide.
Glen : Nous donnons des concerts depuis des mois et des mois maintenant, nous avons déjà écrit quelques chansons sur la route et dans quelques semaines nous iront les enregistrer pour notre second album. Je suis assez impatient.

Il y a maintenant un peu plus de deux ans, vous aviez accompagné Supergrass sur l'ensemble de leur tournée européenne alors que vous n'aviez pas sorti le moindre disque. Ce devait être un incroyable pour vous ?

James : Il faisait très froid à cette époque ! Quand tu es dans un groupe qui aime faire des concerts et qu'on te propose de partir en tournée en Europe, de ne plus penser à la presse et de prendre du plaisir... tu acceptes et c'est vraiment fantastique. Supergrass est un très bon groupe et on avait passé de très bons moments avec eux.

Ce soir vous revenez à la Boule Noire en tête d'affiche avec Nine Black Alps en première partie, vous les avez choisis vous-même ?

Glen : Avant de partir en tournée nous avons dû trouver un bon groupe pour nos premières parties. Martin les avait déjà vus en concert et il avait beaucoup aimé leur musique. Parfois tu ne peux pas choisir avec qui tu feras les concerts, mais comme nous avons eu cette chance nous en avons profité pour prendre un jeune groupe talentueux.
James : En Anglettere nous avons fait notre dernière tournée avec Willy Mason, il n'est pas encore très connu mais il était vraiment bon. Les tournées donnent souvent l'occasion de jouer avec de bons groupes et de passer du bon temps.

En fin d'année dernière vous avez également donné quelques concerts au Japon. Les fans ont beaucoup aimé d'après ce que j’ai pu lire...

Glen : J'en garde de très bons souvenirs. Les japonais sont toujours un peu fous quand un groupe anglais ou américain vient donner des concerts dans leur pays. C'est aussi pour cela que tu fais partie d'un groupe, pour pouvoir donner des concerts en Europe, au Japon... un peu partout en fait. La tournée japonaise s'est vraiment bien passée, il n'y a eu que quelques dates, et même si au début nous étions un peu angoissés, cela nous a permis de jouer dans des endroits totalement inédits.

Votre maison de disque japonaise envisage de sortir un DVD de ces concerts, vous avez des informations supplémentaires ?

James : Tu me l'apprends ! Je pense que c'est actuellement en discussion...
Glen : Le Japon est un endroit un peu particulier pour les sorties de disques. Les maisons de disque ont beaucoup de liberté et peuvent sortir un peu tout ce qu'elles désirent. Je ne serais pas étonné que ces concerts puissent faire l'objet d'un DVD live.

Quand peut-on espérer vous revoir en France ? Pour une tournée éventuellement ?

Glen : Je l'espère ! On doit d'abord retourner jouer en Angleterre mais peut-être qu'après on aura envie de revenir !
James : On a vraiment aimé jouer en France jusqu'à maintenant. Il est évident que c'est génial de faire des tournées au Royaume-Uni mais j'adore jouer en Europe !