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Dead Fly Buchowski

Interview publiée par Fab le 17 mai 2005

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Après une signature sur le label Beggars Banquet en fin d'année dernière et la sortie de deux singles ces derniers mois, Dead Fly Buchowski sortent ce mois-ci leur premier opus Land Of The Rough. Elevés à la bière et aux cigarettes, ces quatre écossais semblent bien décidés à décrasser les oreilles des amateurs de rock !

Qu'est-ce ça vous fait de venir en Europe pour assurer la promotion de votre premier album ? C'est une chose un peu nouvelle pour vous...

Roddy : Nous étions à Bruxelles hier pour faire quelques interviews et nous avons fait une session acoustique pour Studio Brussels, puis nous sommes arrivés ce matin à Paris. Nous nous sentons très chanceux d'avoir la possibilité de voyager en Europe grace à notre maison de disque qui est l'une des meilleures au monde. Nous allons aussi nous déplacer à Amsterdam et Hambourg pour les mêmes raisons.
Tom : Malheureusement nous ne restons pas très longtemps dans chaque ville et nous n'avons rien le temps de visiter, j'espère que nous pourrons nous rattraper prochainement.

Votre groupe existe depuis quelques années maintenant, comment s'est déroulée votre rencontre ?

Roddy : Dead Fly Buchowski existe depuis septembre 2001, une époque où beaucoup de mauvaises choses se sont passées dans le monde. Peut-être que ce n'est pas un hasard et que nous détruiront le monde entier dans le futur !
Tom : Je n'avais jamais vraiment pensé à cette coïncidence avant, j'espère que ce n'est pas un mauvais présage pour nous !
Roddy : La rencontre entre les membres du groupe s'est produite de façon très simple. Je connaissais déjà Tom pour avoir fait quelques concerts acoustiques avec lui dans des bars de Glasgow. C'est un songwriter très doué, il joue de la guitare mais ne chante pas donc j'étais la personne parfaite pour me produire avec lui sur de petites scènes. Simon, notre batteur, nous a ensuite rejoint lorqu'il est venu de Vienne pour s'installer à Glasgow.
Tom : Michael est arrivé avant Simon !
Roddy : C'est vrai je l'avais oublié ! Michael vivait avec Tom à cette époque, il nous a donc rejoint pour faire quelques essais et il est resté. Nous avions tous envie de faire de la musique et d'être dans un groupe à cette époque, c'est pour cela que nous avons formé Dead Fly Buchowski. Ce n'était pas une question d'argent ou de célébrité, juste de plaisir personnel ! Nous avons ensuite donné beaucoup de concerts à Glasgow qui a une grande scène musicale. Nous en sommes donc logiquement venus à enregistrer nous-mêmes notre album que nous avons vendu à nos concerts et dans quelques magasins de disques. Nous en avons aussi profiter pour envoyer quelques copies à différents label... et Beggars Banquet nous ont fait signer un contrat. La plupart des groupes envoient un CD avec deux ou trois démos mais nous avons voulu faire les choses à notre façon en enregistrant l'album puis en l'envoyant dans son intégralité aux labels. Nous avons eu de la chance que cela marche pour nous !

Vous ne trouvez pas que le nom Dead Fly Buchowski ne sonne pas vraiment anglais ?

Tom : C'est vrai ! Toute l'histoire derrière le nom du groupe est liée à Charles Buchowski. Lors d'une soirée un peu trop arrosée d'un bar, Roddy et moi avons discuté pendant un moment avec un homme un peu saoul. Je ne me souviens plus vraiment des détails, mais cet homme a commencé à parler de « dead fly Buchowski » sans raison apparente. Nous avons trouvé que ce nom était original alors nous l'avons gardé pour le groupe. La première fois que tu prononces ce nom devant une personne, soit elle ne le comprend pas soit elle l'oublie dans les minutes suivantes... puis à force de le répéter le nom te rentre dans la tête pour ne plus en ressortir ! Et puis si tu fais une recherche du nom sur Google, tu es certain d'arriver sur notre site officiel de cette façon !
Roddy : Je trouve que notre nom se différencie vraiment de celui des autres groupes, il n'y a pas de « the » dedans et tu ne peux pas mélanger avec The Strokes, The Music ou The Coral. Et puis je trouve que les TomMichael : Et si tu regardes un listing de noms de groupes, tu verras toujours le notre sortir du lot car il est plus long que celui de la plupart des formations !

Votre musique semble influencée par beaucoup de choses très différentes, comment est-ce que vous la définiriez ?

Roddy : C'est dur à dire. En tant que musiciens, nous venons tous de pays différents et nos goûts sont donc très différents, tu ne trouveras certainement pas les mêmes disques dans nos discothèques respectives. Notre musique est simplement la combinaison de différentes personnalités qui écoutent du rock, du punk, du blues, de la pop... Il y a tellement d'aspects différents dans notre musique que je ne peux pas tous te les citer. Certains morceaux sont très calmes, d'autres plus rapides et plus rock... tout est très varié.

De quelle façon composez-vous vos chansons ?

Roddy : De façon très « organique ». Nous écrivons les textes puis nous prenons quelques packs de bière avec des cigarettes, et nous nous enfermons en studio pour répéter et enregistrer les chansons. Nous nous tenons pas compte du fait que la chanson soit commercialement bonne, mais si nous ne prenons pas de plaisir à la jouer, nous ne la gardons pas. Notre plaisir est le principal, peut importe l'avis des autres personnes.

Au final vous ne ressemblez à aucun autre groupe de Glasgow...

Roddy : Glasgow est une ville parfaite pour faire de la musique. Il y a énormément de groupes et de courants musicaux différents, et j'ai vraiment l'impression que personne ne se soucie de que peuvent dire les pseudo journalistes de Londres. Nous sommes si éloignés de tout ce business et des maisons de disque que nous pouvons vraiment nous focaliser sur nos chansons. A Glasgow tu peux trouver des groupes de musique électronique, de folk, de heavy metal... vraiment de tout. Je ne crois pas qu'il existe beaucoup de villes avec une telle diversité musicale, où tous les mois tu peux voir apparaître dix nouveaux groupes ! Les gens ne se prennent pas la tête ici, ils forment des groupes, se séparent, jouent de la musique... peu importe ce qu'il peut arriver !

Y a-t-il des groupes dont vous vous sentez proches dans cette ville ?

Roddy : Tout le monde se connaît à Glasgow ! Nous avons des amis un peu partout... dans Sluts Of Trust, Lapsus Linguae, Aereogramme, Mother & The Addicts... L'atmosphère de cette ville pousse les groupes à s'entraider constamment pour réussir, les salles sont le plus souvent très amicales et conviviales, les gens vont tous dans les mêmes bars... tout cela contribue à rapprocher tous ceux qui font de la musique.
Tom : Je n'ai pas l'impression qu'il y ait vraiment de groupe à la mode à Glasgow, du moins pas autant qu'à Londres par exemple. Chacun fait sa musique sans gêner les autres et tout le monde s'entend très bien. Les meilleurs concerts que j'ai pu voir à ce jour sont ceux de personnes que je connaissais déjà en tant qu'amis, et c'est une chose fantastique. Nous nous sentons vraiment chanceux d'appartenir à cette ville et de participer à toutes ces choses.

De la même façon je pense que cela doit vous faire plaisir quand un groupe comme Franz Ferdinand obtient un succès si impressionnant ?

Roddy : C'est une chose géniale que les groupes venant d'Ecosse obtiennent beaucoup de succès actuellement. La plupart font une musique très vivante et variée et c'est une bonne chose pour tout le monde. Je ne pense pas que nous seront un jour des stars, je ne sais pas encore combien de disques nous enregistrerons dans notre carrière, ni combien nous en vendrons, mais nous continuerons à faire de la musique de notre mieux. Nous allons agir comme un groupe non signé, tout le reste ne sera que du bonus !

Votre premier album sort dans le courant du mois de mai, est-ce que vous pouvez m'en dire un peu plus ?

Roddy : Nous l'avons appelé Land Of The Rough à cause de notre batteur venu d'Autriche. Quand sa famille l'appelait au téléphone à Glasgow, ils lui demandaient toujours si tout se passait bien pour lui dans le « land of the rough ». Les gens en dehors de l'Ecosse et du Royaume-Uni ont une vision très différente des choses de nous. Ils pensent que nous passons notre temps à nous saouler et à nous battre dans les pubs... mais ce n'est pas vrai !
Tom : En fait le titre de notre album est né d'une simple blague téléphonique.

Et musicalement ?

Roddy : C'est un album très rock, peu produit car nous avons voulu garder un son très brut, mais avec d'excellentes mélodies.

D'où avez-vous tiré l'inspiration pour les chansons le composant ?

Roddy : Il n'y a pas de sujet particulier, chaque chanson est vraiment différente même si l'album regroupe quand même certains thèmes. J'écris la majorité des paroles, et même si beaucoup sont improvisées, certaines naissent aussi dans mon subconscient. Je pense que la philosophie et la littérature sont importantes dans nos chansons. Les paroles de chacunes ont des fonctions particulières, parfois raconter une histoire ou juste créer une atmosphère. J'essaye toujours de pousser l'auditeur à réfléchir !

Une des chansons du disque, Hope Is Treasure, est déjà sortie il y a quelques temps en bside de Blackout. Pourquoi l'avoir reprise sur l'album ?

Roddy : Il est très important pour nous d'avoir de bonnes bsides sur nos singles. Ce ne sont pas des chansons écrites uniquement dans ce but, elles sont aussi bonnes que celles de notre album mais juste un peu plus rares ! J'aimerais pouvoir sortir un album de bsides un jour...

La pochette de l'album, à l'instar de celles des singles, est assez étrange. Y a-t-il une signification particulière ?

Roddy : Pas vraiment, nos pochettes sont ouvertes à toutes sorties d'interprétations ! Il faut regarder nos artworks avec intérêt car ils représentent notre musique de la meilleure façon possible à travers une image. Même si la musique prédomine, c'est une bonne chose si les gens apprécient nos pochettes !

Vous avez été très rapides pour le sortir, juste quelques mois après votre premier single !

Tom : Pas vraiment... il nous a fallu plus de deux ans pour réussir à le sortir ! L'enregistrement a été assez long mais nous avons toujours eu confiance en nos chansons, nous savions qu'un jour nous arriverions à les enregistrer pour les sortir sur un bon label. Je suis content d'avoir attendu tout ce temps, le jeu en valait la chandelle.
Roddy : Nous n'avons pas créé le groupe dans le but d'avoir un contrat et d'en vivre, c'est une chose qui est venue petit à petit avec le temps. En tant que musicien, j'espère que nos chansons vont plaire aux gens car nous avons dépensé beaucoup d'énergie durant toutes ces années pour atteindre ce résultat.