En février dernier, c'est au Point Ephémère que Wire faisaient leur grand retour pour présenter leur nouvel album,
Red Barked Tree . Émotion au sein du public de voir les papys du post-punk délivrer avec autant d'énergie des compositions tantôt pop, tantôt plus rageuses.
Aujourd'hui, la question qui est sur toutes les lèvres est de savoir ce à quoi va ressembler le concert de ce soir à peine deux mois après leur dernier passage dans la capitale. Ont-il réservé quelques surprises qui expliqueraient deux sets presque coup sur coup ?
En attendant les Anglais, c'est un Français qui ouvre le show.
Lonesome Bulldog est un chanteur multi-instrumentiste, sorte d'homme-orchestre jouant de la batterie et de la guitare simultanément, le tout en chantant. Il dégaine un rock teigneux, noisy. Bien qu'y mettant beaucoup de bonne volonté, il n'est visiblement pas à la hauteur du rôle qui lui incombe. On peut admirer la prouesse, aussi imparfaite soit-elle, mais on ne peut s'empêcher de penser qu'aidé d'un batteur, ses compositions auraient mieux été mises en avant et la prestation ainsi canalisée n'en aurait été que meilleure.
Si en février les Belges de Madensuyu nous avaient bluffés, il n'en est rien aujourd'hui et le public suit la performance d'une oreille distraite, préférant faire état du temps estival.

Après un assez long moment à attendre, Colin Newman et sa bande montent sur la scène de la Machine du Moulin Rouge alors que la salle est désormais bien remplie. Ils sont, comme lors de leur dernier passage, très sages et statiques, rien n'a changé de ce côté. La setlist, a contrario, a été modifiée et remaniée pour permettre aux titres des différents albums d'être interprétés.
Red Barked Tree est ainsi moins mis en avant, contrairement à la dernière tournée promotionnelle, et une fois encore, ils alternent entre titres courts et rythmés et compositions plus pop et mélodiques. Malgré tout, l'ensemble est cohérent et permet au public de profiter de la fougue de Wire. Cependant, s'il fallait focaliser sur un problème durant cette soirée, ce serait bien les spectateurs, dans l'ensemble très calmes et ne se faisant pas entendre comme on l'aurait espéré. Les seules personnes capables d'attirer l'attention du groupe sont deux éméchés tentant de monter sur scène sous la colère de Newman, menaçant de les tuer s'il réitèrent leur tentative.
L'incident, bien que n'ayant pas altéré l'ambiance de la soirée, a tout de même pour conséquence de nous prouver que désormais, un concert de Wire est un spectacle bien rodé où des événements non prévus n'ont pas leur place. On déplore peut-être un manque de spontanéité, à moins que le problème ne vienne du fait que deux concerts en deux mois, avec trop peu de nuances, c'est une fois de trop ?

Nous n'en saurons rien mais sortons de la Machine moins enthousiastes qu'en février. La seule explication à ces deux concerts si rapprochés dans le temps est peut-être simplement l'envie des anglais de satisfaire ceux qui n'avaient pas eu la chance d'assister à leur show au Point Ephémère. Laissons donc passer un peu plus de temps avant leur prochaine venue !