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PINS

Paris, Flèche d'Or - 29 mai 2013

Live-report par Edina Tymp

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Mercredi, le jour consacré aux enfants : c'est certainement pour cette raison qu'il y en avait un ce soir là à la Flèche d'Or. Le programme s'est avéré ludique, avec des tas de lumières, des looks bigarrés, des paillettes et des guitares incongrues.

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April Was A Passenger ouvrent le bal sur un ton très underground et distordu, une musique avec des tours et des détours, des sons chargés de basses et de synthé. Une sacrée bonne surprise du groupes à trois têtes, avec Minouch Briot en meneuse acharnée, puisant dans tous les styles des Slits à Cindy Lauper. Ils finiront leur set avec beaucoup de panache, laissant une impression convaincue et convaincante.

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Débarquent ensuite les mancuniennes de PINS. Over-lookées, on les croirait fraichement revenues d'une lo sessionguen shopping à Camden Town. La chanteuse aux faux air de Dita Von Teese débute le concert sur un hurlement de rassemblement, digne d'une chef de meute, une alternative économique aux trompettes de chaillot. Le mot d'ordre est donné : ça va dépoter !
PINS, ce sont donc quatre filles comme ESG, un peu dark à l'image de Savages, aussi radicales que Sleigh Bells, agrémentées de quelques Woowoo 60's, réminiscence de The 5.6.7.8's, l’inénarrable groupe de japonaises de Kill Bill Volume 1.
Le set est très efficace, sans fioritures. Découpé en morceaux très succins, mais très enlevés. La batterie est glaciale et sans concession, les titres finissent souvent en queue de poisson. Les filles ne perdent jamais la cadence, enfilent les chansons comme une course contre-la-montre, passant de leur tube LUVU4LIFE à un Say To Me à peine plus apaisé. L'atmosphère va grandement se réchauffer, notamment grâce à quelques passages psychédéliques instrumentaux bien sentis, menés par la plus platine de la bande.
Ces quatre filles délurées ont autant d'énergie que les furies de Boulevard de la Mort. Quand le mot Rock'n'roll n'est pas galvaudé...

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Quel est l'exacte antonyme de PINS ? Réponse Vingt minutes plus tard avec The Besnard Lakes. Sans transition on passe à la catégorie poids lourds, option barbus/poilus. Le leader Jace Lasek, dont la coiffure est un croisement entre Doc Brown et Garth dans Wayne's World, et sa femme Olga Goreas, dont la basse est clairement disproportionnée par rapport à son petit gabarit, viennent de sortir un quatrième grand opus, Until In Excess, Imperceptible UFO.
Chez The Besnard Lakes, tout est grandiose, les lumières, les chansons, les textes. Les dinausores les plus cool de la scène actuelle. Les grands chantres du rock psychédélique/atmosphérique, en résumé de tout ce qui touche à de la musique planante, nous proposent ce soir de belles chansons et de belles ambiances, nous donnant ainsi l'opportunité de plonger en nous-mêmes. Le contraste avec les refrains surexcités de PINS est impressionnant. On pense à Fleetwood Mac, Yes et Jason Lytle pour les apartés stylisées hors du temps, comme sur The Specter dont les chœurs flirtent sans honte avec les Bee Gees.

Ne serait-ce pas simplement le fossé de générations entre ces deux groupes qui confrontent l'urgence du web 2.0 à des morceaux impressionnants de plus de cinq minutes ?