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The Luka State
CARSICK

Paris, Les Etoiles - 31 janvier 2024

Live-report par Adonis Didier

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Y a comme un goût de punk quand je marche dans ma ville, comme un goût de Supersonic quand je passe la porte des Etoiles. CARSICK en première partie et The Luka State en tête d'affiche d'une soirée regroupant deux groupes de punk bien nappé de pop et de rock, deux groupes déjà relatés par votre chroniqueur préféré lors de leurs passages respectifs au Supersonic Club, chacun dans des conditions assez particulières. CARSICK devant pas plus d'une quinzaine de personnes, The Luka State après pas plus d'une quinzaine de shots chacun, alors allons-y en cette dernière soirée de janvier pour voir si les uns ont plus de public, et si les autres sont moins imbibés.


Une première partie à 20h alors qu'au Supersonic il y a Pogo Car Crash Control en concert gratuit, l'affaire semble mal embarquée, mais les affaires mal embarquées ça connaît CARSICK, quatuor formé dans un pub par des fans de pop-punk, de Mike Skinner, et de Stella Artois. Alors ça chante à trois en harmonies pour contrer la sono crado des Etoiles sur Anaconda Frank, Joe descend chauffer la foule pendant Pub Watch, les lads posent, sautent, parlent un français approximatif entre les chansons, des chansons aux incessantes relances qui commencent vite à faire leur effet. Le gars à côté de moi se dandine et a déjà la moitié de sa bière sur les pieds, ça lance des pogos à trois personnes et demie, le groupe fait monter un français pour demander à sa place d'acheter des t-shirts et des vinyles, pas chers pas chers, et voici Nothing To Do qui se termine en mêlée générale dans une ambiance de fin de soirée ivre à Leicester. Un concert court qui aura su emporter les plus turbulents dans sa tempête, alors retenez-bien le nom de CARSICK, et baissez la vitre avant de vomir dans les virages.


Autre nom que vous pourriez avoir envie de retenir si vous aimez un tant soit peu le rock anglais, il est l'heure de parler des Clash ! Alors oui, la voix de Joe Strummer ne servira encore une fois que d‘intro à l'entrée de The Luka State, mais le fait est qu'on en a parlé, et ce avant même de mentionner les quatre boys de Winsford, dont le dernier concert en date avait présenté leur nouvel album More Than This dans un mélange de problèmes techniques et d'alcool, combo rock n'roll et candide dont on attendait rapidement un épisode 2 de la maturité et de l'expérience. Chose faite question rapidité, mais fallait-il pour autant choisir le théâtre-club des Etoiles pour ça, salle la moins adaptée à accueillir un concert d'à peu près tout Paris et sa banlieue ? Vous le savez déjà, la réponse est non, enfin contre mauvaise fortune bon cœur, et c'est parti pour ne pas entendre le solo de [Insert Girls Name Here] en même temps que l'on se récupère toute l'énergie du groupe dans la face. Stick Around enchaîne question puissance de feu et son inaudible, les voix sont assommées par tout le reste, la batterie trois fois trop forte, on a mal aux oreilles tout en s'entendant chanter parce que la salle n'amplifie rien. Bref, si vous êtes déjà allés aux Etoiles, vous savez de quoi je parle !


Heureusement pour tout le monde, le public ne s'arrêtera ni à ça ni aux deux cons qui se jettent dans tous les sens dans la foule ivres morts, et lancera des claps pour accompagner la sublime montée finale de la déjà très belle Room's On Fire. Dans la foulée, le concert prend une petite pause douceur, tout le monde sort son briquet, pardon son téléphone, pour Movies, seule et unique ballade du dernier album, avant de repartir se casser la voix sur Feel It. Conrad se donne à fond pour faire chanter le public, la timidité et la salle sans acoustique ruineront un peu ses efforts, mais pas grave, car le plus lourd est à venir. L'enchaînement final fera la part-belle aux chansons les plus brutales de la bande, Tightrope en tête, suivie de la violence sociale de More Than This, avant l'explosion de rage du nouveau single Liar.
Petit break sous forme de rappel pour les cordes vocales de Conrad, et petit répit avant l'escalade de bordel suivant la traînée de poudre nommée Oxygen Thief. Le guitariste de CARSICK se joint aux chahuteurs, le public se coupe en deux entre les inconscients et les gens qui pensaient venir passer un mercredi soir tranquille, puis Bury Me enterre le peu de retenue encore présente au centre de la fosse. Trois mètres de distance, c'est ce que laissera le reste de la foule entre elle et la dizaine de bagarreurs suant et puant, et quelle meilleure manière de finir un concert dont le son aura été comme attendu lamentable, mais que l'énergie et la gouaille auront au moins sauvé pour nous faire passer un vrai bon moment dans une période un peu creuse de l'année.

Alors maintenant, The Luka State, il s'agirait de revenir jouer dans une vraie salle, et de nous poser le bon gros concert parisien qu'on attend depuis au moins deux ans ! A bon entendeur, salut !
setlist
    CARSICK
    Anaconda Frank
    Muzzle
    Pub Watch
    Local Legend
    Runner
    10 Stellas Down
    Nothing To Do
    Is What It Is

    THE LUKA STATE
    Bring Us Down
    [Insert Girls Name Here]
    Losing Streak
    Stick Around
    Two Worlds Apart
    Room's On Fire
    What's My Problem
    Movies
    Feel It
    Tightrope (Walking On A Wire)
    More Than This
    Liar
    ---
    Oxygen Thief
    Bury Me
photos du concert
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