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Friendly Fires

Paris, Nouveau Casino - 29 février 2008

Live-report par Fab

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Invités par le Festival Génériq à se produire dans une poignée de villes de province, les prometteurs Friendly Fires, derniers rejetons d'une scène électronique anglaise en plein essor, ne pouvaient à l'évidence pas effectuer leur retour outre-Manche sans une escale parisienne. C'est ainsi au Nouveau Casino, accompagnés avec une réussite mitigée par Vortex Rex et Japanther, que le trio a pu faire valloir durant une courte demi-heure ses excellentes aptitudes scéniques.

Confiée aux autrichiens de Vortex Rex, l'ouverture de la soirée est purement et simplement calamiteuse, tant et si bien que l'on se demande encore si au moins une personne de l'assistance a pu trouver un quelconque intérêt dans la prestation bancale, approximative et au final désastreuse du trio. Mélodiquement faible, peu convaincant dans la construction de ses compositions, et clairement desservi par un chant irritant au possible, le groupe ne laissa qu'un vague souvenir aux plus tenaces. Fort heureusement, la débauche d'énergie de leur successeur sur scène, à savoir le duo Japanther, changea rapidement la donne et l'ambiance. Avec un punk lo-fi basé sur l'interaction d'une batterie puissante et d'une basse corrosive et l'utilisation de samples musicaux ou de dialogues tirés de films, la formation de Brooklyn a prouvé une fois encore la supériorité américaine dans le domaine de la musique noisy et abrasive, le tout non sans avoir déversé plusieurs litres de sueurs avec un entrain certain.

La faible affluence pressentie durant les deux premières heures écoulées est alors atténuée par l'arrivée d'un public nettement plus intéressé par l'électronique savante de Friendly Fires que les expérimentations bruitistes découvertes jusqu'à cet instant. A peine débarqués sur scène en compagnie d'un quatrième musicien, les trois anglais trouvent leur rythme en l'espace de quelques poignées de secondes.
Si leur musique n'est pas un exemple d'innovation, leur maîtrise des instruments est réelle quand bien même on ne pourra que regretter la décision de sampler tous les éléments électroniques dont leurs premiers EPs et singles semblaient pourtant se nourrir. Les titres découverts ces derniers mois sur disque prennent alors une ampleur nouvelle et franchement surprenante, le groupe parvenant à se placer en concurrents sérieux de Hot Chip pour la légèretés de certaines mélodies ou encore des américains de LCD Soundsystem et plus encore The Rapture dans leur volonté d'amener chaque individu à se laisser aller sur le dancefloor.
Tous deux tirés du Cross The Line EP, Strobe et bien entendu le très réussi On Board sont d'excellents exemples de ce constat, même si le titre salué avec un enthousiasme contagieux est au final sans surprise Paris, dédié par le groupe à son public et métamorphosé dans une version live pêchue et puissante que personne ou presque n'attendait.

Sans même avoir publié un premier album, Friendly Fires ont démontré durant à peine plus de trente minutes une solide expérience de la scène que la relative répétitivité de certains titres ne saurait remettre à question. Une excellente surprise qui ne demande qu'à être confirmée très rapidement...