The Crookes

Intitulé Dreams Of Another Day, ce nouvel EP de The Crookes lie une poignée de vielles chansons qui n’avaient pas vues la lumière du jour depuis leurs créations. Un éden pour le repos et pour se replonger dans une pop rétro.

A ceux qui ne connaitraient pas encore The Crookes, petit rappel historique façon Wikipédia : les quatre musiciens se sont rencontrés et se sont formés à l'Université de Sheffield, où ils étudiaient la littérature. Une influence qui résonne, non seulement à travers une écriture humble et savante, mais également dans leur complémentarité. Avec Sur La Route de Kerouac comme livre de chevet, The Crookes nous emmènent vers une démarche plus poétique que rythmique. Et pourtant ! Loin de se satisfaire des mots, l’ensemble des chansons est méticuleusement mélodieux dans la pure tradition anglo-saxonne. More Blitz Than Ritz est l’authentique preuve de cette volonté où chaque son est magnifié par un sens certain du détail, où chaque écoute renferme quelque chose de plus profond que l’écoute précédente.

Paradoxalement, eux ne se prennent pas la tête : « Pour le moment, l'EP est une célébration de notre jeunesse impétueuse et bordélique ! » clament-ils. Chanter le passé pour échapper à la vieillesse, tel pourrait être la devise de The Crookes qui livrent sur cet EP la première chanson que le groupe ai jamais écrite ensemble Backstreet Lovers. Un morceau qui, même s’il annonce classiquement les suivants, est déjà intéressant par delà son histoire et ce qu’il annonce : un Best Of nostalgique annoncé.
Les chansons plus posées de cet EP ont été enregistrées à la maison par le groupe utilisant un équipement d'enregistrement primitif. George, le chanteur, utilisa par exemple une botte de caoutchouc dans la cave pour créer une reverb naturel ! Comme sur la reprise de Born Under A Bad Sign de l’immense crooner en costume, Richard Hawley, où le groupe nous abandonne dans une expérience agréablement nostalgique et déchirante.

Pour un peu, on s’imaginerait au milieu du romantisme triste pop des années 60. Car le talent est là et même s’il n’incarne pas le changement il laisse briller une belle éclaircie.