L'arrêt des concerts et tournées n'aura finalement, pour beaucoup de musiciens, pas eu que des mauvais côtés. Certains, dont Beatrice Laus, en ont en effet profité pour enregistrer davantage. En résulte ainsi un nouvel EP – son cinquième en un peu plus de trois ans ! – nous parvenant seulement six mois après la sortie de son premier album Fake It Flowers.
Épaulée à l'écriture et à la production par le chanteur/guitariste Matty Healy et le batteur George Daniel de The 1975, beabadoobee reprend là où on l'avait laissée, dans une vibe encore plus ancrée nineties comme l'affirme le premier single Last Day On Earth. Tout comme la musique, le vidéo clip est également un bel hommage à cette époque, effréné et charnel, avec cet élan de modernité dans la mise en scène et le souci du détail acéré.
Le second single fraîchement débarqué, Cologne, amène à son tour cette nostalgie pop-rock des années 90, quelque part entre Garbage et The Cardigans, greffé d'un solo dissonant du plus bel effet. On a droit en cours de route à Animal Noises, une ballade au capital sympathie bel et bien présent mais sans grande originalité. On lui préfèrera le dernier titre, He Gets Me So High, que l'on croirait à son tour toute droit sortie d'une teen rom-com des années 90.
Plus doux et pop que Fake It Flowers, Our Extended Play EP n'apporte concrètement rien de neuf. On lui retiendra les deux premiers morceaux, entraînants et insouciants, que l'on ajoute à une discographie déjà très respectable de la part de la jeune artiste, parmi les d'ores et déjà classiques I Wish I Was Stephen Malkmus et autres Coffee.