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Danny George Wilson

Interview publiée par Alice le 12 juillet 2005

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Quelques jours avant la sortie de The Famous Mad Mile, son premier album solo, Danny George Wilson était de passage à Paris pour le concert anniversaire des 5 ans du label Fargo. On profite donc de l'occasion pour découvrir un peu plus ce chanteur/musicien talentueux qui mérite bien que l'on s'attarde sur son cas !

Qu'est-ce que ça te fait de jouer ce soir avec Neal Casal, Richard Buckner et Crooked Fingers ?

Je suis très excité de faire partie de cet évènement, d'autant plus qu'on refait le même concert à Londres dans quelques jours. Vraiment je suis plus que content de jouer avec des musiciens comme Neal, Richard et Eric (de Crooked Fingers).

Tu sembles avoir toujours été un peu en marge du courant musical du moment. Grand Drive avait ce côté country-rock psychédélique au moment où la britpop battait son plein et encore maintenant, ton album ne sonne pas du tout comme ce qui se fait actuellement au Royaume-Uni. Comment expliques-tu cela ?

C'est vrai que le climat musical d'aujourd’hui n'est pas vraiment parfait pour la sortie de The Famous Mad Mile, et qu'aux débuts de Grand Drive, on était en pleine britpop, mais ça ne me dérange pas. Quand on a formé Grand Drive avec mon frère Julian, on n'envisageait pas du tout d'en faire une carrière. On avait juste envie de faire ce qui nous plaisait et d'écrire des chansons qui correspondent à ce qu'on aimait. Je suis fier de ce qu'on a réussi à faire, même si s'était à contre courant d'avec ce qui marchait bien. J'aime ces chansons, j'aime leur style et leur son mais le reste, je m'en fous.

C'est mieux comme ça et quelque part, le fait que vous vous démarquiez de cette manière a dû jouer en votre faveur...

Oui c'est possible, mais en tout cas, je sais que je ne me sentirai jamais embarrassé par l'aspect traditionnel de ma musique. C'est le son des disques que j'aime écouter donc moi ça me va.

Tu as enregistré The Famous Mad Mile, il y a quelques temps déjà, pourquoi le sortir maintenant ?

Je ne me suis jamais dis « bon, maintenant je vais enregistrer un album solo ». A l'époque, Simon Alpin (de Willard Grant Conspiracy) tournait avec Grand Drive, et un jour, je lui ai dit que j'avais quelques chansons assez différentes du style de Grand Drive et il proposé de les enregistrer. Donc on a fait ça chez lui, il a ajouté quelques petites choses par-ci par-là et sans qu'on s'en rende compte, on était entrain de faire un disque. En général, je n'aime pas du tout écouter ma propre musique mais là, je n'arrêtais pas d'écouter mes chansons dans la voiture et je dois dire qu'elles me plaisaient assez ! Mais je n'avais aucune idée de si elles étaient vraiment bonnes ou pas car quand on est dans un groupe, on nous dit en permanence « oui, c'est pas mal » ou « non, c'est pas terrible... ». Mais je ne sais pas, j'avais quand même envie de tenter le coup. J'ai envoyé le disque à très peu de monde car je me disais que si Simon avait raison, et que Michel Pampelune (directeur de Fargo), avec qui j'avais vraiment envie de travailler, était d'accord pour sortir l'album, alors on pourrait faire quelque chose. Mais si ça n'avait pas plu, j'aurais simplement continué à écouter les chansons dans la voiture ! Quoiqu'il en soit, je suis vraiment content que le disque n'ait pas été enregistré dans un esprit d'enregistrement d'album justement. The Famous Mad Mile est un album totalement organique, fait par une bande de copains, sans stress ni pression. Un vrai plaisir !

Est-ce que tu t'es senti plus à l'aise en travaillant sur ton propre disque que sur un album de Grand Drive ?

Oui, c'est clair que ça a été plus facile pour The Famous Mad Mile puisque je n'étais pas vraiment en train de faire un album !

Oui mais dans ta façon de travailler et de composer les morceaux par exemple, est-ce que tu as ressenti une différence ?

Non pas vraiment, il y a même une chanson de l'album que j'ai écrite avec mon frère. Donc je n'ai pas vraiment senti de différence.

Explique moi, comment un disque peut-il sonner si américain quand il a été enregistré dans la banlieue londonienne ?

C'est parce que c'est tellement authentique (rires) ! Disons que ça correspondait bien à ce qu'on recherchait avec Simon, un son assez traditionnel et folk...

Et aussi, le fait que ce soit la plupart du temps juste toi avec une guitare acoustique renforce encore plus ce côté country/folk américain. Est-ce que tu as volontairement recréé cette atmosphère ou est-ce venu naturellement ?

Je crois que tout ce que j'ai enregistré depuis que je fais de la musique a toujours eu ce côté country/folk. Mais ce qui me différencie peut-être, c'est que je parle toujours du sud de Londres. Je n'ai jamais cherché à chanter à propos de l'Amérique et de choses que je ne connais pas.

Parle moi un peu du titre, The Famous Mad Mile, c'est un endroit que tu connais bien justement non ?

Oui, il s'agit d'une route près de laquelle j'ai grandi dans le Sutton qui fait environ un mile de long. Quand j'étais petit, il y avait une autre petite route sur laquelle j'allais souvent faire du vélo qui s'appelait Track 40. La chanson The Famous Mad Mile parle de ces gamins qui, lorsqu'ils grandissent, arrêtent d'aller sur la route où on fait du vélo pour jouer aux « boy racers » avec des grosses voitures sur la « mad mile », qui est d'ailleurs connue pour ça. Mais d'une manière générale, toutes les chansons de l'album parlent de Sutton, de Londres et des gens qui m'entourent, donc « The Famous Mad Mile » me semblait être un bon titre.

Il y a d'ailleurs un côté très nostalgique dans ce disque, comme si tu regardais le passé de manière romantique. Est-ce que The Famous Mad Mile pourrait être une sorte de rétrospective du passé ?

Oui, une bonne partie du disque est une un peu une rétrospective et justement, le titre de l'album fait référence à l'époque où j'étais gamin avec la Track 40 et tout le reste. Mais ce n'est pas quelque chose que j'ai recherché volontairement... je dois juste être quelqu'un de très nostalgique !

Des musiciens comme Simon Alpin et la chanteuse Jess Klein ont travaillé avec toi sur l'album, comment ces collaborations se sont-elles passées ?

Simon a pas mal joué avec Grand Drive et c'est un bon copain. On a quasiment les mêmes goûts musicaux donc c'était vraiment facile avec lui. Il vient d'ailleurs avec moi pour la tournée que je fais cet été, avec Josh Hillman aussi qui joue du violon. Jess quant à elle nous rejoint en juillet pour la tournée Britannique. Elle a chanté sur l'album Regard The End de Willard Grant Conspiracy que Simon a produit. Lorsqu'on a commencé à réfléchir sur les harmonies pour The Famous Mad Mile, Simon a suggéré qu'une femme chante sur certains morceaux. Je connaissais la voix de Jess au travers de Regard The End et du coup, je lui ai demandé de chanter sur mon disque. On lui a envoyé quelques chansons, elle était d'accord et elle a enregistré aux Etats-Unis. Elle a vraiment une voix magnifique... en fait j'aimerais avoir sa voix !!

Tu es sur le point d'entamer une tournée britannique, mais est-ce que tu prévois des dates en Europe après ça ?

Oui, je devrais tourner en Europe à l'automne j'espère. On est en train de voir avec Michel si on peut organiser quelque chose avec d'autres musiciens qui sont chez Fargo.
C'est la 2ème fois que je joue à Paris ce soir donc je commence à connaître un petit peu. On doit commencer à travailler sur le prochain album de Grand Drive à partir du mois de décembre donc j'ai vraiment en profiter d'ici là pour tourner un maximum. C'est vraiment facile de faire des concerts comme ça quand on joue en acoustique donc je pense que je vais sauter sur toutes les occasions !