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The Whip

Interview publiée par Kris le 18 mai 2008

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Nouvelle sensation électro-rock en provenance de Manchester, The Whip sort son premier album X Marks Destination, mélange de pop new-wave et et d'électro dansante. En pleine tournée, le groupe fait une petite halte par la France, où Bruce Carter et Nathan Sudders répondent à nos questions...

C’est votre troisième concert à Paris ce soir, le second également à Rennes hier soir, la France semble être l’une de vos destinations favorites.

Bruce : Oui, on adore venir ici. La France et le Japon sont les meilleurs endroits où aller. On aime la nourriture, et les gens tout simplement. J’aime discuter avec eux.
Nathan : Autour d’un bon verre de vin.
Bruce : Et d'une bonne fondue !

Vos premières chansons furent déjà réalisées en 2006, et votre premier album ne sort pourtant que cette année, qu’est-ce qui a vous pris tout ce temps ?

Bruce : Nous ne nous attendions pas à faire autant de concerts. On n’a jamais eu le temps de s’arrêter, faire une pause, et finir l’album. On a fini par écrire pendant la tournée, dans les coulisses ou autre, car nous n’étions pas près de finir autrement.
Nathan : Ce qu’il y avait aussi, c’est qu’à l’époque nous n’avions pas de maison de disques non plus. Nous avions juste nos chansons qui sortaient indépendamment sur des petites structures.

Comment est-ce d’enfin sortir cet album ?

Bruce : Cela fait du bien qu’il sorte depuis le temps. Maintenant on est impatient de faire le suivant, vu le temps que ça nous a pris de nous lancer. Nous n’avions jamais écrit et composé d’album auparavant, donc, c’est vraiment bien qu’il soit finalement disponible.

Vous avez signé sur Southern Fried Records, un modeste label, pourquoi ce choix ?

Nathan : Il y avait quelques personnes de ce label, avant l’album, qui faisaient déjà parti de notre entourage. Nous nous entendions bien avec eux, et nous aimions le fait que ce soit un petit label indépendant. Nous avons tous connu des expériences avec des plus grosses structures et ce n’était pas aussi stimulant et satisfaisant au niveau du travail. A Southern Fried, ils sont excellents et sympathiques, travaillent dur, et ont une véritable passion pour ce qu’ils font. Dès le début, ils ont manifesté à notre égard un réel soutien, en nous encourageant etc.

Vous décrivez votre musique, comme une musique dansante, mais avec une certaine perspective, c’est bien ça ?

Bruce : C’est exactement ça, nous aimons la dance, mais nous avons voulu y apporter plus de substance. Notamment en écrivant des paroles avec un format un peu pop, mais en permettant également de visualiser l’énergie de la basse ou de la batterie, tout en y ajoutant des rythmes dansants.

Pensez-vous que le riche héritage de Manchester, la ville d’où vous venez, a pu influencer votre identité musicale ?

Nathan : Oui, je ne pense pas que nous serions ce que nous sommes aujourd’hui, si nous étions originaire de Birmingham ou d’Ecosse. Non pas que ce soient de mauvais lieux. Mais il y a vraiment quelque chose concernant la musique à Manchester. Je ne pense pas que quiconque y fasse des efforts conscients pour avoir un son « Manchester », mais c’est juste quelque chose d’inhérent au fait d’y vivre.
Bruce : Cependant, on ne trouve pas qu’on sonne « Manchester ».

Votre devise est « I just want to dance », trouvez-vous que les gens ne dansent plus assez ?

Bruce : Non, pas vraiment, on veut juste encourager les gens à danser. Lors d’un concert, la chose la plus importante, est de mener le public. Même si c’est en début de soirée, qu’ils sortent de leur travail, qu’ils sont fatigués, nous voulons juste que quand ils viennent, ils se retrouvent et passent un bon moment. En dansant.

Comment se déroule le processus de composition et d’écriture de vos chansons ?

Bruce : Dès qu’on a un peu de temps avec Danny (Saville), on se concerte, on se met derrière un ordinateur et on note quelques mélodies, quelques idées. Ensuite, lorsqu’on assez de matériaux, on rassemble, puis je ramène le tout à Nathan et Fiona (Wilks) pour jouer et répéter tout ça en live.

Comment vous êtes-vous retrouvé à travailler avec le producteur Jim Abbiss (Arctic Monkeys, Editors, Kasabian) ?

Bruce : Il me semble que c’est Southern Fried qui nous l’a présenté.
Nathan : En effet, un gars du label avait déjà travaillé avec lui sur un autre groupe, et encore une fois sur un autre projet, ils s’entendaient assez bien, et il nous recommandait auprès d'Abbiss. On a accepté. On leur a fait confiance pour ce genre de chose, ils savent ce qu’ils font.

Le titre de votre album est X Marks Destination. Est-ce une sorte d’indice pour les auditeurs ou juste un rappel personnel pour savoir où vous en êtes ?

Bruce : C’est une sorte de déclaration, surtout avec cette longue durée qu’a prit l’album avant de sortir. Ce serait pour dire que l’on est arrivé désormais. Le titre est un extrait de Sirens qui figure sur l’album. On a failli l’appeler « Femano », qui veut dire « magie » en japonais, mais on nous a dit que les gens ne comprendraient pas ce que ça signifierait. Seulement les Japonais (rires).
Alors finalement on a gardé X Marks Destination. Mais pour trouver ce titre, on a dû passer en revue tous nos lyrics pour trouver un titre, c’était embarrassant.
Nathan : On avait une feuille avec des bouts de lyrics dessus, quand le « X marks destination » a été relevé, on a tous fait « ouais, c’est bon, celui-là ». Je pense que pour nous-mêmes au sein du groupe, cela signifiait quelque chose de différent pour chacun de nous.

Comment se passe actuellement votre première tournée mondiale ?

Bruce : Tournée mondiale ! J’aime l’expression (rires) Bien que pour le moment, c’est surtout en Europe. En tout cas c’est génial, pouvoir visiter, on a vraiment de la chance. L’an dernier on a fait le Japon, en juin, on va en Australie. C’est super de pouvoir voir d’autres lieux et de rencontrer de nouvelles personnes.

Comment est votre relation avec votre public ?

Bruce : On essaie de les inviter, du genre « venez, mettez-vous à l’aise ».
Nathan : Nous ne sommes pas le genre de groupe à vouloir nous séparer des gens. On aime toujours rencontrer des nouvelles personnes, avant et après les concerts. On ne sent pas plus spéciaux qu’eux, il se trouve juste qu’on joue devant eux, c’est aussi simple que ça. On considère tout le monde sur un même pied d’égalité, juste être tous ensemble et danser.
Bruce : Un concert, c’est juste louer une salle, créer des liens avec le public et passer du bon temps.

Vous avez collaboré avec des nombreux groupes pour des remixes ou des demandes de remixes.

Bruce : Oui, c’est tellement bien de voir ce que l’on peut faire d’une chanson avec un autre point de vue. J’aime beaucoup faire ça oui.
Nathan : Beaucoup de ces groupes, nous les avons connus en partageant la même scène ou en les rencontrant en festival, et on devient amis et puis « ah, vous faites des remixes ». C’est très sympa de pouvoir se faire des liens comme ça en toute amitié, que des groupes s’entendent bien entre eux. Ce n’est plus Blur et Oasis aujourd’hui.

Maintenant que ce premier album est sorti, travaillez-vous sur le prochain ?

Nathan : On y travaille dans nos têtes… (rires)
Bruce : On espère pouvoir le sortir à la même période l’année prochaine pour enchaîner. On va laisser le temps au public de digérer celui-ci. Puis on va arrêter les remixes pour le moment, et se concentrer sur l’enregistrement de nouvelles chansons, en espérant pouvoir finir pour la fin de l’année, pour sortir un nouvel album l’année prochaine.

Selon vous, quelles seraient les meilleures chansons pour danser ?

Bruce : (silence) Bullet In The Head de Rage Against The Machine.
Nathan : Into The Groove de Madonna. Il y a aussi pleins de trucs évidents, genre de l’IDM.
Bruce : J’aime bien aussi ce nouveau groupe français, The Shoes. Je ne sais pas si tu connais. On aime pas mal de trucs différents, par exemple Rumors de Fleetwood Mac. En fait, on était venu à Paris une fois, et l’Eurostar ayant pris feu, on était coincés pendant quatre ou cinq jours à l’hôtel et on a passé une nuit à danser sur Fleetwood Mac.
Nathan : Soûls. Avec du vin pas cher.
Bruce : Vin pas cher, coincés à Paris.

Comment ça se passe pour vous sur scène, pour ce soir ?

Bruce : C’est la meilleure chose au monde. Etre libre pendant une heure dans une salle, ne plus penser à autre chose, et simplement se laisser aller. C’est le principal. Conseil estampillé The Whip (rires).