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Dananananaykroyd

Interview publiée par Fab le 1er avril 2009

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Découverts ces deux dernières années lors des sorties d'une poignée de singles entousiasmants, Dananananaykroyd s'apprêtent à publier leur premier album, Hey Everyone, chez Best Before Records. De passage en France en première partie de Kaiser Chiefs au mois de janvier dernier, les écossais nous accordaient un entretien haut en couleurs...

Pouvez-vous commencer par me dire qui se cache derrière le nom de Dananananaykroyd ?

David : Nous venons de la belle ville de Glasgow en Ecosse et nous nous sommes rencontrés en 2006...
Paul : Nous avons tous baigné dans la musique durant des années avant que le groupe ne soit fondé. La scène musicale locale est très vaste et c'est grâce à elle que nous avons fini par être rassemblés sous le même nom. Notre chanteur initial est parti après environ un an et Calum, notre ancien batteur, l'a ainsi remplacé immédiatement. Nous avons en conséquence recruté John pour officier derrière les fûts, mais aussi Paul à temps plein. Il y a donc eu beaucoup de changements...

Calum, passer de la batterie au chant a dû être un vrai défi pour toi ?

Calum : Ce changement ne m'a jamais semblé tellement important, l'ensemble du groupe a toujours pris le pas sur l'individu. Certains d'entre nous sont très polyvalents instrumentalement parlant et j'ai toujours ressenti une impression de « shuffle » entre nous. Il n'existe pas de membre plus important que les autres, chacun contribue à sa manière et le fait que je sois devenu le chanteur était en quelque sorte un simple ajustement.

Une autre des spécificités du groupe est la présence de deux batteurs, comment cette idée vous est-elle venue ?

David : L'idée nous est venue lors de notre premier concert. Nous voulions surtout jouer fort et donc faire beaucoup de bruit... les deux batteries étaient donc une bonne solution ! Visuellement, le public est aussi souvent impressionné par le fait de voir deux kits sur la scène.
Calum : Nous étions jeunes et les idées ne manquaient pas, même s'il faut bien avouer que la plupart de ces idées étaient vraiment stupides. Et puis nous aimions jouer fort...

Votre but était donc de faire le maximum de bruit ?

Calum : C'était même le seul but ! [rires]
Paul : De jouer fort et de s'amuser aussi !

Votre nom est un véritable cauchemar à prononcer, que vous est-il passé par la tête le jour où vous l'avez choisi ?

Paul : Il faut le prononcer « Danananan... aykroyd ». Je ne veux pas trop en dire mais pour bien comprendre l'origine de notre nom il faut écouter la première chanson de notre album, Hey Everyone . Tout y est dit !
David : C'est en réalité une mauvaise blague qui a duré plus longtemps que prévu. Un soir nous étions saouls et nous nous amusions à déformer des noms d'acteurs, jusqu'au moment où nous avons pensé à Dan Aykroyd. A l'époque le rythme de beaucoup de nos chansons ressemblait à quelque chose comme « dananananananananana », et l'alcool nous a aidé à faire le lien entre ces deux idées. C'est assez évident, non ? [rires]

L'année passée vous avez signé un contrat avec Best Before Records, comment vous ont-ils convaincu ?

David : La signature date de l'été dernier. Anthony, la personne qui dirige le label, nous suivait depuis très longtemps et était venu nous voir en concert à de nombreuses reprises. Il nous connaissait donc plutôt bien et cela faisait déjà quelques mois qu'il nous avait proposé de rejoindre Best Before Records. Ce n'était bien entendu pas le seul à nous courtiser mais il a tellement insisté pour travailler avec nous qu'il a fini par nous convaincre. Nous avons conscience que Best Before Records est un petit label indépendant, mais nous sommes très heureux d'avoir fait ce choix jusqu'à maintenant.

Cette signature a-t-elle changé beaucoup de chose dans la vie du groupe ? Vivre de votre musique peut-être ?

David : En vivre, peut-être un jour, mais pas pour le moment malheureusement !
Paul : Nous n'avons plus besoin de nous lever tous les matins pour un job inintéressant, c'est déjà un très bon point. La musique rythme notre vie désormais, et en tant que musiciens c'est déjà une vraie chance. Dananananaykroyd n'a jamais été une histoire d'argent pour nous, c'est un cliché mais si notre musique est suffisamment bonne alors un jour nous gagnerons bien notre vie grâce à ça. Mais ce n'est pas une priorité...

Vous avez publié un certain de nombre de singles ainsi que l'EP Sissy Hits depuis vos débuts, pourquoi avoir choisi de faire figurer la plupart de ces chansons sur votre premier album ?

David : Je crois que ces chansons méritent une nouvelle chance d'être découvertes par le public, elles peuvent encore apporter beaucoup de plaisir. Nos premiers singles ne sont connus que par un nombre très limité de personnes du fait de leurs sorties en éditions limitées, le fait de les faire figurer sur notre album constitue une sorte de seconde jeunesse.
Paul : Elles symbolisent un chapitre de la vie du groupe et il nous a semblé intéressant de pouvoir documenter cela. Nous les jouons toujours avec autant de plaisir lors des concerts, elles méritaient donc tout autant que d'autres plus récentes de figurer sur l'album.

Je suppose que vous avez eu la possibilité de les retravailler lors de votre passage en studio à New York ?

Paul : Oui, toutes sans exceptions sont proposées dans de nouvelles versions. En dehors de Black Wax, notre nouveau single, nous avons pris le temps d'améliorer ce qui devait l'être pour chacune d'entre elles. Totally Bone et Some Dresses n'étaient pas parfaites, tout comme Pink Sabbath.
Calum : Globalement, le son de ces enregistrements dégage plus d'énergie et est plus sexy...
David : Et le niveau sonore a été augmenté au passage...

Pourquoi être allé jusqu'à New York pour enregistrer votre album ?

David : C'est une idée de notre maison de disques qui nous a présentés à un producteur local, Machine, qui avait travaillé quelques mois plus tôt sur l'album de Johnny Foreigner. Nous aurions pu rester dans un studio au Royaume-Uni mais il est aurait été stupide de renoncer à une telle opportunité... les quelques semaines passées aux Etats-Unis ont plus ressemblé à des vacances qu'à autre chose ! Et pourtant nous passions environ treize heures par jour à triturer nos instruments...
Paul : Nous nous sommes installés dans le New Jersey durant cette période. C'était une expérience un peu bizarre de vivre dans une région que nous ne connaissions pas mais nous avons travaillé très dur pour en arriver là où nous le souhaitions avec ce disque. Nous sommes fiers de ce que nous avons produit.

Le résultat est-il conforme à ce vous espériez créer au départ ?

Paul : Je pense qu'on peut le dire. Nous nous attendions à ce que le ton du disque soit heavy avec un côté garage assez prononcé et il me semble que c'est bel et bien le cas quand j'écoute l'album...
Calum : Et noisy ! Très noisy !
Paul : Nous avons beaucoup insisté sur le son des guitares pour dégager de la puissance. Machine a vraiment compris ce que nous cherchions à faire et son travail a été parfait en ce sens. Les différentes voix peuvent être distinguées très facilement, c'est aussi un point de satisfaction.

Le sens de vos chansons n'est pas toujours simple à comprendre... quels sont vos sujets de prédilection ?

David : Lorsque les chansons sont écrites nous partons souvent d'une idée un peu stupide autour de laquelle nous construisons les éléments autour... et généralement, nous allons beaucoup trop loin ! Il n'existe pas de thème commun à toutes nos compositions car il existe une part importante d'improvisation et de rêverie dans notre manière de travailler. Le fait que nous aimions aussi rester ambigus et vague dans ce que nous décrivons ne simplifie pas non plus les choses.
Paul : Tout cela pour que la personne qui écoute notre musique soit encore plus perdue qu'elle ne l'était au départ ! [rires]

Vous êtes actuellement en plein milieu d'une tournée européenne en première partie de Kaiser Chiefs, c'est une surprise tant vos styles musicaux respectifs sont différents...

Paul : C'est un peu bizarre oui... Je n'aurais pas imaginé qu'un groupe comme Kaiser Chiefs veuille de nous mais c'est une belle opportunité dont nous profitons tous les soirs.
David : D'autant plus que c'est la première fois qu'une tournée nous permet de jouer en Europe. Il est intéressant d'observer la réaction du public chaque soir, et jusqu'à maintenant je suis surpris de voir que beaucoup de gens apprécient nos prestations et veulent écouter nos chansons ensuite.

Vous serez de retour à Paris le 18 février pour un concert en tête d'affiche au Nouveau Casino, c'est une date un peu différente des autres...

Paul : Le fait de jouer dans des petites salles devant notre public me manque un peu. Je pense que le concert au Nouveau Casino ne ressemblera pas à ce que nous vivons actuellement avec Kaiser Chiefs, l'ambiance sera plus intimiste et nous pourrons jouer des chansons un peu plus heavy.
David : Nous sommes quelque peu forcés de jouer nos chansons les plus pop pour le public de Kaiser Chiefs, cela me semble plus judicieux en tout cas.

La sortie de votre album au mois d'avril va certainement vous offrir une exposition plus importante, quels sont vos objectifs désormais ?

David : L'objectif est d'abord de se consacrer au Royaume-Uni lors de la sortie de l'album, et ensuite de voir quelles sont nos possibilités. Nous irons aussi jouer aux Etats-Unis pour le festival SXSW et je pense qu'il sera possible de nous voir dans quelques festivals européens cet été.
Paul : Nous allons simplement jouer dans le plus de lieux possibles. Je sais que des concerts sont prévus au Japon et j'ai bon espoir qu'une nouvelle tournée en Europe soit programmée à un moment ou un autre. Sans doute cet automne ! (11"30)