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The Strange Death Of Liberal England

Interview publiée par Johan le 9 septembre 2010

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Trois années se sont écoulées depuis la sortie de leur premier mini-album, mais c'est avec un véritable premier effort studio que The Strange Death Of Liberal England s'apprêtent à effectuer leur retour en cette rentrée 2010. Voix de la formation, Adam Woolway revient pour nous sur une genèse pour le moins difficile...

Qu'avez-vous fait ces deux dernières années, depuis la sortie du single Angelou ? Vous aviez presque disparu pendant quelques temps !

La promotion de Forward March s'est étalée jusqu'en 2008, mais après cela nous avons été contraints de trouver de petits jobs pour payer nos factures. Faire partie de The Strange Death Of Liberal England ne nous a jamais permis de gagner suffisamment d'argent, c'est pour cela que nous devons mener une double vie... et en conséquence la progression du groupe n'est pas aussi rapide que nous le voudrions. Nous avons quand même continué à écrire des chansons en parallèle, mais aussi donné un concert spécial avec le Richard P Horn Wind Orchestra et poursuivi notre collaboration avec David M Allen.

Angelou était une chanson assez différente des compositions de vos deux albums : a-t-il été une envie passagère d'essayer autre chose ? Ou une étape importante ds l'évolution du groupe ?

C'est une étape de l'évolution du groupe. Angelou est une chanson assez technique mais aussi plus pop que la majorité des chansons de Forward March. Pour Drown Your Heart Again nous sommes revenus à quelque chose de plus simple dans l'écriture, mais la musique possède selon moi plus de caractère et dégage des sentiments plus forts. La profondeur que l'on peut ressentir sur notre nouvel album n'existait pas encore sur Forward March ou Angelou.

Forward March, votre premier mini album, était sorti en 2007. Le considères-tu comme votre premier album ou plus comme une étape de votre développement ?

Encore une fois, c'était une étape nécessaire de notre développement. Forward March contenait seulement huit titres enregistrés sans véritable préparation. Je le vois plus comme un EP qu'un véritable album.

Comment s'est déroulé l'enregistrement de Drown Your Heart Again ?

David M Allen nous a découverts il y a quelques année en écoutant Forward March un peu par hasard, et depuis il est devenu le sauveur de cet album. Nous étions à l'époque sans argent et sans espoir, mais il nous a proposé de collaborer avec nous... ce que nous avons bien sûr accepté. Il nous a aidés à nous concentrer sur des chansons simples mais efficaces plutôt que de chercher à produire du bruit, il n'a jamais hésiter à critiquer nos idées quand il le pensait nécessaire. Lorsque nous sommes allés enregistrer les chansons aux studios Old Blacksmiths de Southsea, David ne nous a rien demandés, il dormait même dans un camping car pour économiser l'argent. De la même manière, les musiciens du Richard P Horn Wind Orchestra ont joué gratuitement en studio. Drown Your Heart Again est une histoire de communauté et d'amour de la musique.

Quelles ont été vos inspirations, vos motivations et vos ambitions pour cet album ?

Notre inspiration est venue de David M Allen. Il nous a apporté une énergie nouvelle et a simplifié notre façon de travailler. Je pense que Richard P Horn nous a aussi poussés à considérer les orchestrations autres que les instruments de base que sont la guitare, la basse et la batterie. Les textes traitent quant à eux de la mer. Nous habitons tous à Southsea, une petite ville proche de l'eau, et chaque soir je prends le temps de regarder les vagues. Quand tu es debout, face à la mer, tu ressens un sentiment très fort et presque spirituel. J'y vois les contradictions de la vie : la vie et la mort, la tranquillité et la violence, l'espace plutôt que la ville... C'est une frontière infranchissable mais aussi une vitrine de tous les aspects de la vie.

Pourquoi avoir choisi le titre de Drown Your Heart Again pour cet album ? Que signifie ce titre pour vous ?

Drown Your Heart Again est un titre plus stoïque que Forward March. La mer et ses métaphores sont accablantes : comme dans la vie, tu ne peux pas toujours conserver le contrôle. Ce titre, c'est une manière de capituler face à toutes ces choses que nous ne pouvons pas comprendre. « Get Drunk And Drown Your Heart Again », c'est la volonté d'oublier, d'être mené par la marée jusqu'à être perdu dans l'immensité de la mer.

L'album est-il resté fidèle à l'idée que vous vous en faisiez dès le départ ou y a-t-il eu des modifications ou complications durant son enregistrement ?

Il y a eu des complications bien sûr. Notre batteur Andrew Summerly est parti et mon frère Sam, de Melodramas, est venu le remplacer pour finir l'enregistrement des chansons. Depuis cette époque, Dave Lindsay est notre batteur à temps plein. David M Allen nous a aidés à traverser cela... pour lui un album est une chose vivante et les personnes lui donnant naissance peuvent être amenées à changer. Il faut que le projet s'adapte sinon la créativité peut se perdre.

Comment composez-vous une chanson au sein du groupe (aussi bien l'écriture que la musique) ? Est-ce un travail collectif ou chacun soumet-il ses idées aux autres ?

Cela dépend des chansons. J'écris toujours les textes mais les mélodies sont parfois l'œuvre de Wil. Le travail devient collectif à partir de cette base jusqu'à obtenir la chanson finale.

Comment avez-vous imaginé ce disque ? Aviez-vous joué des chansons en live ou ont-elles toutes été travaillées en studio uniquement ?

Pour moi, il n'y a qu'en live qu'il est vraiment possible de tester une chanson. En studio il est bien sûr possible d'améliorer les choses, mais il n'y a que sur scène qu'une idée peut prendre corps et déployer son énergie.

Ta voix était souvent comparée à celle d'Efrim Menuck à vos débuts, alors qu'elle est maintenant très différente à l'écoute de Drown Your Heart Again. Comment expliques-tu l'évolution de ton chant ?

Je chante maintenant de cette manière car je veux que mes paroles soient entendues. Nos chansons sont meilleures maintenant et je pense que le chant est peut-être devenu plus subtil. Une forme de maturité...

Avez-vous rencontré de la pression (entre vous, de la part de la maison de disque ou de votre manager...) pour l'enregistrement de cet album ou le processus s'est-il fait naturellement ?

La création d'un album est un processus très intense, et cela crée parfois des disputes et des tensions. Mais tout est oublié très rapidement dans la plupart des cas !

Comment vous est venue l'idée du packaging de votre nouveau single, Rising Sea ? Pourquoi ce drapeau ?

C'est pour pousser le public à s'intéresser aux vinyles et aux formats physiques en général pour la musique. Aujourd'hui il faut de la nouveauté pour vendre des disques !

Le second album est considéré comme une étape importante pour un groupe, quel est ton ressenti sur le sujet à quelques semaines de sa sortie ?

Je suis tellement content que résultat que nous avons obtenu pour Drown Your Heart Again que cette réflexion ne me vient même pas à l’esprit. Je ne le vois pas plus comme un premier ou deuxième album.

Ce nouvel album sort chez un nouveau label, Republic Of Music. Pourquoi les avoir choisis ?

C’est assez simple : Fantastic Plastic, chez qui était sorti Forward March, n'existe plus. Republic Of Music est un label indépendant de Brighton, près de notre ville de Southsea, qui s'intéresse à la musique. Cela nous convenait.

Quelles sont vos attentes concernant votre prochaine tournée qui débute en septembre ? Des dates dans d'autres pays sont-elles prévues ?

Nous voulons que les tournées à venir soient plus longues que les précédentes. Au mois de novembre avons prévu de jouer en Europe et notamment en France !