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Richard Hawley

Interview publiée par Olivier Kalousdian le 18 mai 2012

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Sheffield, ses mines, ses quartiers très populaires et même dangereux si l’on se tient « At The Sky’s Edge », qui n’est rien d’autre que l’un des quartiers mal famés de la ville natale de Richard Hawley. Né juste après les luttes, sur-médiatisées des mouvements de Mods et de Rockers dans les villes balnéaires du Kent où l’ennui conduisit aux affrontements pour un style, une musique et des idoles, Richard Hawley est la belle synthèse entre le rock pris à sa source et les modernistes qui ne veulent plus être des graisseux aux looks identiques.

Trop souvent vu comme un dandy du rock qui aurait pêché son style du côté des crooners, suralimentés par une marmite de potion magique d’un rock pur issu du début des 60’s, Richard Hawley est en réalité un sauvage comme on n’en fait plus. Un rocker plus underground qu’il n’y paraît, plus volontiers nourri des racines à même la terre que de la fleur sucrée à l’écoute de Joy Division, The Stooges ou The Cramps.

Que cache Richard Hawley derrière ses vitres fumées et sous ses cheveux de jais, gominés tel un greasy de Coppola dans Outsiders ? Un artiste humaniste venant d’écrire un septième album plus rude que les précédents et ne reniant ni ses penchants pour le style garage, ni sa conscience à fleur de peau qui le pousse à dénoncer le saccage de notre environnement et le cynisme de certains dirigeants. Il est de ce métal rouillé qu’il a observé sur les chaudières des métallos anglais dans les régions les plus populaires de la blanche Albion ; il ne porte dans son cœur, ni l’establishment de son pays, ni la célébrité qui tue la créativité, ni les comparatifs trop rapides.

Ouvert à toutes les musiques et à toutes les cultures, cet homme sage parle plus qu’on ne le questionne et prend plaisir à cela.

Standing At The Sky's Edge est ton septième album, soit presque un album tous les dix-huit mois. Comment fais-tu pour écrire et enregistrer si rapidement et avec autant de brio à chaque disque ?

J'apprécie que tu dises ça. Je crois que je n’y ai jamais pensé en fait. J’ai besoin d’écrire, c’est naturel pour moi et j'enregistrerais des disques jusqu’à ma mort. J’écris depuis que je suis un tout petit garçon.

Tu as formé ton premier groupe, Treebound Story, alors que tu étais encore à l’école, tu as ensuite débuté avec les Longpips puis tu as été guitariste pour Pulp. Combien de temps a duré l’aventure Pulp et comment as-tu rencontré Jarvis Cocker ?

J’ai commencé avec Pulp en décembre 1997. Mais nous sommes tous amis depuis que j’ai quatre ans il me semble. Ça ne s’est jamais arrêté. Il y eu a un départ, il y a longtemps maintenant, mais je ne pense pas qu’il y aura une fin. Nous jouerons à nouveau ensemble si une idée germe. J’ai joué avec Pulp, récemment, au Royal Albert Hall de Londres. J’ai parlé à Jarvis hier soir au téléphone. Il vit à Paris une partie du temps et nous devions nous voir pour dîner, mais mon avion a été retardé.

Le rock est pour certains un moyen d’être différent, une autre vision de la vie. Tu étais un adolescent à part ? Un peu rebelle ?

J’aime bien avoir des amis. Mais c’est vrai que la musique est un truc de solitaire. Il n’y a que peu de personnes avec qui j’ai pu, un jour, m’asseoir et écrire de la musique. Sept, pour être précis, depuis que je suis enfant. Mais, il en existe sûrement plus que je n’ai pas encore rencontrées. Les plus jeunes recherchent souvent la célébrité mais moi, surtout avec l’age, pas du tout. Si certains ne m’aiment pas, qu'ils aillent se faire f... ! Mais avec gentillesse, qu'on me laisse juste tranquille dans ce cas.

Plus jeune, toi qui étais déjà musicien au début des années 80s, à quel genre de musique t'intéressais-tu ?

J’étais un « Mockabilly » (ndlr : contraction de Rockabilly et Mods) ! On dit que je suis influencé par les Etats-Unis dans ma musique mais je me suis toujours senti proche des Mods et du rockabilly venant d’Angleterre. Tous ces groupes d’adolescents qui avaient un style, un look et une musique en commun et qui créaient leur truc à partir de rien, dans les quartiers les plus populaires. Cela m’a toujours impressionné parce qu’à l’époque, ce n’était pas encore un produit marketing. Quand j’étais jeune, c’était l’époque des individualités. Même s'il y avait des gangs comme les skinheads ou les rockeurs… Je pense que nous avons perdu cette individualité, au moins dans les looks. Nous sommes tous habillés par les mêmes franchises ou presque. A l’époque, nous construisions notre look et cela reflétait notre mentalité ou notre esprit.

De ce fait, pour toi, est-ce que le rock doit être engagé, politiquement même ?

Non. C’est comme le blues, il intègre déjà assez de ressentiments et de complaintes à l’intérieur pour qu’en plus il parle de politique.

La sempiternelle question : étais-tu plus Beatles ou Rolling Stones quand tu étais jeune ?

Ni l’un, ni l’autre ! Moi c’était The Stooges (rires) ! Bien sûr, j’aime ces deux groupes mythiques, mais je préférais les trucs obscurs et garage. Une musique plus élémentaire au sens primaire de la chose.

Que penses tu de la relève du rock qui émerge depuis quelques années, qu’elle soit chorale et joyeuse avec Arcade Fire ou plus rude et sombre avec The Libertines ? Tu as par exemple déjà collaboré avec un groupe comme les Arctic Monkeys...

Arcade Fire sont fantastiques ! Ce sont de vrais génies du son et des orchestrations. The Libertines, je ne les connais pas vraiment. J’ai vu Peter Doherty seul sur scène récemment, et je pense que c’est un grand compositeur. En solo, il a une vision vraiment à part que j’aime beaucoup. Je ne peux pas vraiment parler objectivement des Arctic Monkeys car ce sont des amis depuis longtemps. Je les observe depuis qu’ils sont très jeunes et j’ai toujours aimé leur musique et leur personnalité. Ils sont arrivés à un certain niveau de succès mais ils ont aussi su grandir pour ne pas se faire avaler tout cru par ce dernier. La célébrité tue, c’est pour cela que je reste en retrait de celle-ci, je veux rester en vie (rires) ! Ces jeunes-là sont de bonnes personnes et c’est le principal pour moi.

Est-il vrai que tu avais écrit une chanson avec Robbie Willams ?

C’était il y a très longtemps, à Berlin. Nos esprits étaient complètement alcoolisés et détournés de la réalité par la cocaïne. Nous nous sommes mis autour d’un piano et avons composé un titre que nou avons appelé Mister Clean (rires) ! C’était une rencontre hasardeuse à un niveau éthylique très avancé , la seule et unique.

Quel est ton disque culte ?

Je suis trop vieux pour avoir une liste de disques favoris ! Il y en a tellement... Mais peut-être un album live d’un groupe de Seattle, The Sonics. J’achète beaucoup de compilations de garage qui se nomment Help Me Get High mais c’est un pressage plutôt confidentiel. J’écoute beaucoup A Saucerful Of Secrets de Pink Floyd ou le premier album de Franck Zappa. Tout ce qui peut mettre mon esprit en émoi. Et aussi ce fabuleux coffret de six disques de Little Walter chez Chest Records. C’est le premier à avoir eu l’idée d’amplifier son harmonica. Et c’était un sacré fils de p... (rires) !

Quand et comment as-tu appris à jouer de la musique ?

Mon grand-père était un homme très fin. Il insistait pour que j’apprenne, en premier, à jouer aux échecs ! Il me disait que si tu sais comment placer des pièces d’échecs, même si tu n’es pas un bon joueur, tu peux mieux comprendre les mathématiques du solfège. Il se trouve que j’avais, en plus, cette facilité cognitive pour les échecs. Il était métallo lui aussi, mais il jouait également très bien du violon et du piano. À l’époque, j’étais obsédé par la guitare. Aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir plus suivi ses conseils et avoir mieux appris le piano. Je peux jouer, lamentablement, des claviers mais pas assez pour composer. Maintenant que je suis plus vieux, j’aimerais savoir jouer du piano comme lui. C’est lui qui m’a ouvert l’esprit en termes de musique. Quand les gens âgés sont malades et atteints de pertes de mémoire, c’est la musique qui part en dernier dans l’esprit. Pour moi, c’est la première mémoire de ma vie ! C’est un langage universel magnifique. J’ai joué avec un guitariste espagnol ou un pianiste français avec qui nous ne partagions pas un seul mot de nos langues respectives, mais la musique nous a permis de nous comprendre sans même nous parler ! Arabes, Africains... nous sommes tous reliés par la musique.

Tu te souviens du premier album que tu as acheté ?

Oui. C’était un disque de Little Walter, un double album. C’était avec mon père qui travaillait pourtant constamment mais se faisait un devoir de passer une heure par jour avec moi, souvent à jouer de la guitare. Il m’a emmené au magasin de disques qu’il fréquentait.

C’est de là que viennent tes principales influences musicales ?

Je ne fais pas de catalogage d’influences ou d’inspirations... que ce soit pour la géographie, l’histoire, les mathématiques ou la musique. Nous nous influençons de tout, tout le temps. C’est un savoir horizontal, pas vertical. Nous avons inventé l’iPod qui nous permet d’écouter un titre une fois et de le mettre en mémoire pour toujours ou presque. C’est assez similaire au mécanisme de l’esprit humain. Nous stockons beaucoup plus que nous l’imaginons. Quand j’écris de la musique, l’idée doit être primordiale. Ce n’est pas qu’un arrangement de notes et de mélodies. Rien que d'en parler, tu me donnes vraiment envie de prendre ma guitare et de jouer (rires) !

Quelle est la vraie histoire autour de ton départ, qui n’en est pas réellement un, de Pulp ? Est-il vrai que Jarvis t'a encouragé à entreprendre ta carrière solo ?

C’est vrai qu’il m’a encouragé, mais beaucoup d’autres personnes l’ont fait à cette époque. J’avais déjà trente ans, ce qui est déjà tard pour un musicien, et j’ai eu le sentiment qu’il ne fallait pas attendre plus pour tenter l’aventure. Mon père m’avait dit : N’attends pas d’avoir soixante ans pour regretter des choses dans ta vie. Au départ, je l’ai peut-être fait simplement pour démontrer que c’était possible, mais je n’avais jamais imaginé que je serais encore là, aujourd’hui, à te parler de mon septième disque.

Dans tes compositions, tu aimes rendre hommage aux fantômes du rock comme Roy Orbison ou Elvis Presley. Tu as grandi avec leur musique ?

Oh oui ! Ils ont toujours été autour de moi. Comme des centaines d’autres, d’ailleurs.

Ce sont ces artistes qui t’ont poussés à choisir la musique dans ta vie ?

Non. Ce sont mon père et mon oncle. Ils sont mes vrais héros ! Ce sont eux qui m’ont introduit à la musique. Ils étaient des travailleurs de l’acier, des métallos, mais également des musiciens amateurs très doués et des personnalités aux multiples facettes.

Tu parviens depuis toujours à te préserver de l’exposition médiatique et tu fais partie de ces artistes aussi discrets que prolifiques, comment gères-tu cela ?

Il ne faut jamais croire les conneries que l'on raconte ou céder aux sirènes de la célébrité ! Ni s'impliquer là-dedans. Je suis dans la musique depuis que je suis enfant, j’ai donc un certain recul aujourd’hui. Et, de nos jours, la musique est devenue un vrai cirque ! Tout ce que je veux, c’est mériter le droit de faire un autre disque. C’est tout. La célébrité et tout son cortège de vanités ne veulent rien dire. Il faut les fuir. Personnellement, je me sens mal quand elles me rattrapent...

Standing At The Sky’s Edge est ton album le plus percutant, le plus psychédélique aussi. Pourquoi ?

Il était l’heure de prendre cette voie ! Ce qui arrive en Angleterre depuis quelques années, politiquement parlant, m’a poussé dans cette direction. Après le dernier disque, j’ai fait un long break. Cela faisait trente ans que j’étais sur scène. J’ai réfléchi et je me suis dit que, jusque-là, j’avais fait des disques assez pastels et doux. Puis, les Torys (ndlr : parti conservateur Anglais, proche de la monarchie et des aristocrates) sont arrivés au pouvoir en Angleterre... Tu sais, tous les jours je sors mon chien dans un parc qui est un endroit public magnifique et devine quoi ? Ces bâtards s’apprêtent à vendre cet endroit public ! Et pas qu’à Sheffield, dans tous le pays c’est la même chose. Cela m’a mis hors de moi ! C’est pour cela que la première chanson de l’album que j’ai écrite est Down In The Wood. C’est un poème dédié aux forêts. Personne ne devrait posséder cela. Le ridicule tue quand on pense à posséder les arbres ! Parce que j’étais en colère, j’ai enregistré un album plus agressif.

Une sorte de reflet du monde actuel ?

Absolument. Je suis un géant endormi et le géant s’est réveillé (rires) ! A moins que je ne sois peut-être un nain endormi... mais, quoiqu'il en soit, je suis bien réveillé maintenant (rires) !

Ce disque ne renferme que peu ou pas de cordes comparativement aux précédents...

C’était un désir que j’avais depuis quelques temps et qui a été conforté par l’époque que nous vivons. Je voulais jouer de la guitare ! J’ai voulu, peut-être, faire mentir ceux qui pensent que tous mes disques jouent sur la même veine mais surtout parce que mon humeur a un peu changé. Le monde ne va pas bien.

Tu parles aussi d’amour et de rencontre ou de la perte de proches, notamment dans Don’t Stare At The Sun...

J’ai vécu cela, il n’y pas si longtemps (ndlr : le décès de son ami et musicien Tim McCall) et puis le temps passe et tu es à nouveau prêt à croire à la beauté des choses et surtout, à l’amour. Celui que je porte à ma femme par exemple. Par les temps qui courent, c’est important !

The Sky’s Edge est un lieu de Sheffield où les gangs sévissaient quand tu étais jeune, et peut-être encore maintenant ? Le titre de l’album et même la majorité des titres sont-ils un hommage à ta ville ?

En quelque sorte. Je viens de là et mes parents et grands parents y ont vécu et travaillé dans les conditions les plus dures. L’Angleterre peut sembler tranquille aujourd’hui vu d’ailleurs, mais c’est un pays sauvage et encore dangereux par endroits. Thatcher et ses descendants y sont pour beaucoup ! La pauvreté et les galères de la vie font partie de son passé et de son avenir, mais je m’efforce de voir le beau et le positif malgré tout en les dépeignant parfois.

Tu travailles toujours avec Colin Eliot à la production. Cela fait un moment maintenant...

C’est un frère lui aussi. Une âme pure. Si talentueux et si bon dans ses choix...

Dans ton processus d’enregistrement, suis-tu les avancées technologiques ? Est-ce que tu utilises des machines ou samples sur scène ?

Oui. Je n’ai aucun problème avec ça, mais cet album est celui qui intègre le moins d’électronique ou de technologie de tous mes albums. Il y a que moi et mes musiciens jouant ensemble, ce sont mes frères... Sur le disque précédent où l’orchestration est importante, il m’était difficile de faire appel à un orchestre entier donc nous avons du utiliser plus d’électronique et de machines en live. Ce nouvel opus est plus honnête à mes yeux, plus basique, plus rock !

Que penses-tu des musiciens qui, maintenant, parviennent à jouer seuls sur scène avec une seule guitare et des machines ?

Toute musique est valable. Je ne juge jamais. Il y a des musiques sublimes dans tous les genres et avec tous les moyens. J’adore l’électronique comme j’adore la musique acoustique, pourvu qu’elle soit basée sur les sentiments humains.

Tu es d'une autre génération que celle de l'Internet, mais quel est ton point de vue sur ce média ?

Internet est mauvais pour les musiciens. Nous devons gagner notre vie avec notre art. D’un côté, c’est du vol. D’un autre coté, quand nous étions jeunes, nous faisions des cassettes avec les titres que nous aimions pour nos amis. C’était déjà une sorte de partage de musique. Ce que je ne comprends pas du tout, ce sont les mp3 ! Les majors doivent se frotter les mains. Tu te rends compte qu’elles vendent quelque chose de complètement immatériel ? Ce n’est qu’un fichier informatique ! Quand tu achètes quelque chose, un disque ou un vinyle, tu as quelque chose de matériel dans tes mains. Tu as travaillé dur pour pouvoir t’acheter cela. Tu es en droit d’avoir un objet physique pour ton argent ! C’est peut-être lié à mon age. J’adore mon iPod, il me permet de ne pas emmener ces centaines de disques avec moi quand je voyage mais j’aime par-dessus tout la cérémonie qui entoure le choix d’un disque, l’étude de sa pochette, le fait de le mettre sur une platine. J'espère que le téléchargement illégal n’ira pas jusqu’au point où les artistes ne pourront plus se permettre de faire de la musique et d’en vivre.

Ne penses-tu pas que c’est tout de même être une opportunité pour les plus jeunes groupes de se faire découvrir grâce au réseau Internet ?

Non. Nous n’avons qu’une vie et il y a tellement à découvrir que tu n’as pas le temps de toute façon. Il faut que tu manges, que tu dormes, que tu fasses autre chose parfois. Au final, en avoir plus, c’est écouter moins. Je n’aime pas lancer iTunes en aléatoire et laisser faire. Les cérémonies, spécialement celles qui entourent la musique, sont importantes. Mais, suis-je vraiment bien placé pour répondre à cette question ? J’ai quarante-cinq ans, même si je ne me sens pas spécialement vieux, tout cela est nouveau pour moi.

C’est justement un point de vue intéressant et différent des plus jeunes formations qui, elles, sont nées avec...

J’espère vraiment que les jeunes formations vendront assez de disques pour pouvoir en vivre. Sortir un disque, c’est énormément d’énergie et il est important que le public continue de payer pour cet art. C’est comme un échange de bons procédés. Dans les villages, avant, il y avait le barde ou le troubadour qu’il fallait garder motivé par une rémunération, quelle qu’elle soit. Il y aura toujours des gens qui voudront tout pour rien, c’est comme ça. Il n’y a qu’une seule chose que tu peux avoir sur terre, gratuitement et pour toujours, ou presque, c’est l’amour !

Quel rêve de musicien n'as-tu pas encore réalisé ?

Simplement, continuer comme ça. La vie peut être si aléatoire... Quand j’ai eu quinze ans puis vingt cinq, je me suis dit : « Combien de temps vais-je pouvoir continuer à faire de la musique ? ». Aujourd’hui, j’ai quarante-cinq ans et je réalise à quel point c’est fantastique de pouvoir encore jouer de la musique. J’ai eu la chance d’avoir une vie si remplie à ce niveau que je suis certain que beaucoup d’autres belles choses vont encore arriver dans ma carrière.