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The History Of Apple Pie

Interview publiée par Xavier Ridel le 19 janvier 2015

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Après un album acclamé par la critique, le groupe de noise pop au nom le plus crétin de Londres a sorti Feel Something : pas de changement notable dans ce nouvel opus, les chansons du quintet sont toujours ciselées dans une veine pop bruyante et colorée. Nous rencontrons Stephanie Min, la chanteuse, à l'occasion de leur concert à Paris. L'entrevue se déroule dans leur petit van, une petite heure avant leur entrée en scène.

Pourquoi vous êtes-vous appelés The History Of Apple Pie ? Vous conviendrez qu'il s'agit là d'un nom étrange...

J'en conviens. Mais voilà, nous considérons que la musique est plus importante que l'image donnée par un groupe. Aussi avons-nous choisi ce nom pratiquement au hasard en regardant simplement dans un dictionnaire. Ça sonnait bien, on s'est mis d'accord dessus et nous sommes passés à autre chose.

Quand avez-vous commencé à jouer de la musique ?

Certains membres du groupes ont baigné dans la musique depuis leur enfance et en ont pratiquement toujours joué. Pour moi c'est venu plus tard. Même si j'ai toujours écouté beaucoup de groupes différents, j'ai mis pas mal de temps à sauter le pas et à me mettre à chanter réellement. Depuis, c'est devenu une drogue.

D'où vient votre line-up actuel ?

Jerome et moi sommes amis de longue date. Ensuite, nous avons rencontré les autres membres à divers concerts. Par exemple, Kelly est avec nous depuis un live de The Pains Of Being Pure At Heart. Nous avons recruté James par internet et Aslam, qui jouait avec lui dans un groupe, nous a rejoints après avoir été auditionné.

Nous avons commencé comme un groupe punk avant d'affiner notre style.

Avez-vous directement commencé par jouer votre style de musique actuel ? D'où vous est venu votre amour pour la distorsion et les voix aériennes ?

Non, nous avons commencé comme un groupe punk avant d'affiner notre style. Cet amour s'est ensuite imposé de lui-même. Puisque ma voix ne me permet pas de crier, je me suis mise à chanter doucement. C'est cela qui donne cette impression. Et puis je dois avouer que la découverte de Loveless nous a pas mal influencés.

En parlant de Loveless, que pensez-vous de la scène shoegaze actuelle et du renouveau que connaît ce genre ?

En fait, et je vais parler au nom du groupe, nous n'avons pas trop d'avis sur la question. Je veux dire, il y a de très bons groupes dans cette nouvelle scène, mais nous n'avons en aucun cas l'impression d'en faire partie. A vrai dire, nous nous considérons plus comme un groupe de pop qu'autre chose, à l'instar des Ramones à l'époque du punk.

Vous avez quand même une atmosphère assez rêveuse qui s'exhale de votre musique, que l'on verrait assez bien comme la bande-son d'un film de Gregg Araki...

Oui, c'est vrai, même si je ne pense pas que nous soyons assez mélancoliques pour lui (rires). Mais nous adorons ses films, c'est un compliment que tu nous fais là. Et puis, c'est important le rêve.

Surtout en période de crise, non ?

Euh, sûrement...


Travaillez- vous beaucoup sur les textures de vos instruments ?

Ce n'est pas à moi qu'il faut poser cette question, je ne suis que la chanteuse. Mais oui, Jerome travaille pas mal sur ses sons de guitare, à ma connaissance.

Comment transposez-vous vos titres du studio aux concerts ?

Et bien, étrangement, lorsque nous avons commencé, nous travaillions pas mal nos concerts en nous posant des tas de questions un peu inutiles sur la conduite à adopter, le tempo de la chanson et cætera. Aujourd'hui, nous y allons totalement au feeling, pour proposer au public une version brute de nos chansons et, ainsi, de nous- mêmes.

Avez-vous à nouveau travaillé avec Joshua Third, des Horrors ? Comment l'avez-vous rencontré ?

Oui, nous avons à nouveau travaillé avec lui, il nous a beaucoup apporté. Pour ce qui est de la rencontre, Jerome l'a rencontré en bossant sur le son du dernier album de The Horrors, Skying. Joshua nous a beaucoup apporté, il nous a conseillés, aiguillés, c'est un mec génial.

Et Jerome a t-il encore produit cet album ?

Oui et ce, pour une raison assez simple. Nous étions très contents du travail effectué sur le premier opus. Car en plus d'être un excellent musicien, Jerome est un bidouilleur, et il fait vraiment du bon boulot à la production.

D'où vient ce titre en français, « Jamais Vu » ?

Je ne sais plus. Enfin si, je me souviens vaguement que j'avais discuté avec des amis de la sensation de déjà-vu avec des amis. Et ce concept un peu étrange et difficile à expliquer m'a inspiré. Du coup j'en ai fait une chanson, mais en l'inversant !

Chacun arrive avec les idées qu'il veut et les propose aux autres en répétition.

Quel est votre processus d'écriture ?

Nous n'en avons pas vraiment. Chacun arrive avec les idées qu'il veut, les propose aux autres en répétition et voilà. Ensuite, on construit la chanson à partir de ce riff, ce rythme ou qu'importe. Puis viennent en dernier lieu les paroles et la partie chant.

As-tu des influences littéraires, en particulier pour les paroles ?

Pas vraiment. En fait, les paroles doivent venir naturellement. Je sais que si je me pose trop de questions et essaie de faire trop compliqué, ce sera trop obscur pour l'auditeur, pas assez direct et, assurément, un peu nul.