Dogs Die In Hot Cars

Pour commencer, est-ce que vous pouvez rapidement présenter le groupe ?

Lee : Nous sommes Lee et Laurence des Dogs Die In Hot Cars. Aujourd'hui Craig n'est pas disponible car il est en train de revenir d'Espagne, il aime une fille qui vit là-bas. Il a disparu l'autre jour et on l'attend encore, il a raté la balance et il a l'air mal parti pour arriver... Le reste du groupe est composé de Ruth au clavier et Gary à la guitare. On se connaît pour la plupart depuis très longtemps, on a grandi ensemble depuis qu'on a trois ans, de l'école jusqu'à aujourd’hui.
Laurence : Ruth nous a rejoint il y a deux ans je crois...
Lee : Il y a trois ans même. L'histoire du groupe est vraiment classique : grandir à l'école, jouer dans différents groupes... ce genre de choses. Nous avons tous poursuivi nos études tout en faisant de la musique le week-end. On a ensuite fini par prendre la décision de tout lâcher pour se consacrer à plein temps à la musique et c'est ainsi que nous avons déménagé à Glasgow.

Dogs Die In Hot Cars est un nom vraiment étrange, comment l'avez-vous trouvé ?

Laurence : C'est un secret !
Lee : En fait il n'y a aucune raison particulière, c'est juste un nom facile à retenir, il reste facilement dans la tête. Quand les gens l'entendent ils réagissent tout de suite, c'est un peu une façon pour eux de retenir notre musique à travers notre nom. Et puis avec cinq mots dans le nom on a pu créer des t-shirts différents pour chacun des membres du groupe... même si le sur le mien figure le mot « Hot » et que je me suis senti vraiment stupide quand je l'ai porté dans un club pour une soirée ! Plus sérieusement on aime beaucoup notre nom, cela fait environ sept ans qu'on le porte et on a décidé de le garder même si notre label était réfractaire au moment de nous signer.

Vous êtes actuellement sur le label V2 mais vous avez sorti votre premier single chez Radiate Records. L'histoire de votre signature est un peu spéciale, vous pouvez me la raconter ?

Laurence : A l'époque où nous cherchions un manager, Craig connaissait déjà John de chez Radiate depuis un petit moment et un jour il est venu nous voir. Nous avions l'habitude de répéter dans ma chambre alors nous l'avons fait venir sur place et nous avons fait une sorte de showcase pour qu'il nous découvre. Après quatre ou cinq morceaux qu'il a beaucoup aimés il a donc décidé de nous faire signer.

Est-ce que le fait de vous connaître depuis si longtemps et d'avoir vécu ensemble vous apporte une cohésion supplémentaire ?

Lee : Oui sûrement. Se connaître depuis si longtemps a créé une sorte de connexion entre chacun des membres. Quand nous répétons où que nous partons dans des impros, il n'y a pas besoin de se regarder ou de se parler, chacun sait de quelle façon il doit suivre l'autre. Ce n'est tout de même pas facile de bien se rendre compte car nous n'avons jamais joué dans un autre groupe, mais quand tu es pendant deux semaines en tournée dans un bus avec des amis d'enfance, tu as l'impression de partir en vacances ! Tout cela se répercute sur scène quand nous donnons des concerts, chacun sait exactement ce qu'il a à faire.

Votre premier album est sorti au début de l'été, pourquoi avoir choisi de l'appeler Please Describe Yourself ?

Lee : Et pourquoi pas ? Plus sérieusement il y a beaucoup de raisons qui nous ont poussé à choisir ce nom mais la principale est qu'on te demande constamment de te décrire, que ce soit quand tu cherche un job ou quand tu vas voir une maison de disque. Et pourtant il n'y a aucune vraie réponse à cette question, les choses sont ce qu'elles sont et quand on me la pose je réfléchis mais je ne sais pas quoi dire. Please Descrive Yourself est aussi une bside du single I Love You Cause I Have To que nous avons sorti il y a quelques temps en Angleterre. La chanson parle de la façon dont les gens se décrivent dans les petites annonces, ils disent toujours les mêmes choses mais ne précisent jamais leurs défauts... tu ne verras jamais quelqu'un dire dans une annonce qu'il n'a qu'une jambe par exemple !
Laurence : Il y a aussi une autre raison pour expliquer quand ce titre. Quand nous cherchions un label à nos débuts on nous demandait aussi souvent quel type de musique nous faisions, quelles étaient nos influences... Dexy's Midnight Runners, The Smiths, Madness, Red Hot Chili Peppers, The Police, The Proclaimers... et beaucoup d'autres groupes. A force d'avoir à se décrire pour les gens on a fini par trouver une façon de symboliser ça avec notre album. Je crois qu'on ne devrait pourtant pas être forcé de se décrire tout le temps.
Lee : Et pourtant personne n'a encore jamais dit qu'il est indescriptible !

Le disque a été enregistré avec les producteurs Clive Langer et Alan Winstanley, qu'ont-ils apporté à votre musique ?

Lee : Nous avons travaillé avec plusieurs producteurs avant de trouver la bonne formule, et au final nous avons vu que Clive avait les idées et Alan une bonne oreille. De plus ils avaient aussi une grande expérience après avoir travaillé avec des groupes comme Dexy's Midnight Runners ou Madness, et après avoir écouté nos chansons ils savaient tout de suite ce qu'il fallait ajouter ou enlever. La première fois que nous avons travaillé avec eux ce fut pour l'enregistrement de l'EP Man Bites Man.
Laurence : C'était vraiment simple de leur faire confiance après car nous avions déjà une expérience avec eux.

Un de vos morceaux s'appelle Paul Newman's Eyes, vous êtes fan de l'acteur au point de lui avoir écrit une chanson ?

Lee : En fait oui, qu'est-ce que je pourrais répondre d'autre ! C'est une chanson que Craig avait écrite en tournée. Il trouvait qu'elle sonnait bien mais il n'était pas content du nom originel car nous avions déjà un autre titre du nom de Celebrity Sanctum. Je me souviens qu'à force de l'entendre travailler le morceau j'ai eu le refrain dans ma tête pendant des mois, et un jour il a décidé de lui trouver un titre original pour ne pas avoir deux chansons en rapport avec les stars...
Laurence : Tout le monde aimerait avoir les yeux de Paul Newman !
Lee : C'est exactement ça !

Celebrity Sanctum avait aussi un autre nom quand vous l'avez écrite (ndlr : Heat Magazine Makes Me Feel Like A Diamond-Encrusted Potato), pourquoi ne pas l'avoir conservé ?

Lee : C'était un nom vraiment très long et stupide. En fait le Heat Magazine traite des célébrités, et on voulait montrer le coté stupide et exhubérant de ce genre de presse en le comparant à une « diamond-encrusted potato ». Finalement nous avons trouvé que Celebrity Sanctum sonnait beaucoup mieux tout en représentant la même chose et nous avons donc choisi ce nouveau nom.

Vous avez déjà tiré plusieurs singles de Please Describe Yourself, peut-on s'attendre à des inédits prochainement ?

Laurence : Après ce concert nous allons partir en tournée aux Etats-Unis pendant deux semaines puis nous allons nous reposer et nous remettre à écrire de nouvelles chansons pendant environ deux mois.
Lee : Nous avons déjà pas mal d'idées et nous allons pouvoir répéter tranquillement de nouveaux morceaux avant de repartir ensuite en tournée.

L'an dernier Craig avait été électrocuté durant un concert à Dundee, et trois jours plus tard vous étiez déjà de retour sur scène ! C'est assez incroyable...

Lee : Ce fut assez horrible en fait... A cette époque nous n'avions pas encore signé de contrat et plusieurs maisons de disques étaient intéressées par notre musique, sans parler du fait que certaines de nos familles étaient également présentes ce soir-là. Au moment de débuter le concert, Craig a saisi le micro et a commencé à être secoué dans tous les sens par l'électricité, personne ne savait quoi faire tandis que lui ne voulait surtout pas qu'on le touche. On a fini par réussir à le faire lâcher le micro en donnant des coups de pieds dedans puis on l'a emmené directement à l'hôpital où il n'a été soigné que pour quelques brûlures. Trois jours plus tard nous lui avons rendu visite à l'hopital et il nous a dit qu'il ne voulait pas arrêter la tournée alors que les labels commençaient à s'intéresser à nous, rien ne devait nous arrêter.
Laurence : C'était maintenant ou jamais pour repartir en tournée, nous ne voulions pas attendre.
Lee : Le concert suivant nous avions fait très attention à tous les branchements électriques, surtout au niveau des micros !

C'est sans doute votre pire souvenir de concert, quel est votre meilleur ?

Lee : C'est vraiment dur d'en choisir un en particulier... Je pense que l'été que nous venons de passer a été incroyable, nous avons joué dans les tous grands festivals que nous aimons. Mon meilleur souvenir est sûrement notre concert à T In The Park devant 15 ou 20000 personnes. L'an dernier nous avions joué sur le New Bands Stage devant à peine 500 personnes, et cette année il y en avait des milliers ! Ce n'était peut-être pas notre meilleur concert mais sûrement le plus intense.

Les groupes écossais marchent très bien cette année, est-ce que vous avez l'impression d'appartenir à une scène écossaise ?

Lee : Pas vraiment... c'est une question qu'on nous pose souvent, principalement à propos de Glasgow, mais nous ne sommes pas nés dans cette ville, nous sommes venus nous y installer il y a quelques années. Chaque groupe possède son propre style mais je pense que cela nous a aidé que plusieurs groupes écossais vendent beaucoup de disques ces derniers mois, que ce soit Franz Ferdinand, Snow Patrol ou d'autres. Tout cela nous a peut-être permis de pouvoir faire des tournées en Europe ou Etats-Unis, c'est la raison pour laquelle nous faisons plus ou moins partie d'une sorte de mouvement.
Laurence : Durant les années 90 tout le monde ne parlait que de la brit pop avec Oasis, Blur, les Happy Mondays... tous ces groupes qui ont un son assez similaire.
Lee : Tu es sûr de ce que tu dis pour les Happy Mondays ?
Laurence : Mais oui... ils faisaient de la britpop non ? Ils partageaient des choses avec tous ces groupes...
Lee : La drogue tu veux dire ?
Laurence : ...mais non ils partageaient des points communs musicaux.

Vous ne pensez pas que Glasgow est en quelque sorte devenue la ville majeure du rock à la place de Londres ?

Lee : J'ai l'impression que c'est plus une histoire de médias qu'autre chose. En réalité il y a toujours eu autant de groupes à Glasgow, la seule différence c'est que la presse en parle beaucoup plus cette année. Dans quelques mois ce sera Manchester où ailleurs...

Pour terminer voilà le questionnaire Sound Of Violence, quels sont vos groupes préférés ?

Laurence : J'aime les Red Hot Chili Peppers depuis que j'ai quatorze ans mais en fait tout le monde dans le groupe les aime bien. Il n'y a pas que la musique, il y a aussi la mentalité, cela fait des années qu'ils écrivent, jouent et répètent ensemble.
Lee : Je trouve que leur chanteur est parfois un peu fou, comme sur certaines vidéos de concerts.

Votre chanson préférée ?

Lee : C'est dur à dire, ça change tous les jous, il y a des milliers de chansons que j'apprécie... Je n'aime pas trop l'idée d'écouter les chansons séparément pour pouvoir choisir une préférée...

Quelle serait ta chanson du jour alors ?

Lee : La chanson je ne sais pas mais j'adore l'album Niandra Lades And Usually Just A T-Shirt de John Frusciante. Je crois que la plupart des chansons avaient été enregistrées en même temps que Blood Sugar Sex Magic mais il n'est sorti que bien plus tard. En tout cas il contient quelques unes de mes chansons préférées.
Laurence : Je n'ai pas de chanson préférée, c'est trop dur ce genre de question !
Lee : Si on te demande quel est ton site préféré tu réponds Sound Of Violence !

Le meilleur endroit pour donner un concert ?

Lee : Au Pôle Nord ! J'ai envie de donner un concert au Pôle Nord en haut d'un igloo !
Laurence : Oui pourquoi pas... moi je dirais aux Iles Fidji !

Et pour finir quelle est votre équipe de football préférée ?

Lee : Le Celtic de Glasgow.
Laurence : Je ne m'intéresse pas vraiment au football... je vais dire Dundee United puis le Celtic.