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Luca Wilding

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 2 novembre 2021

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Près d'un an après la sortie de son premier EP To, Luca Wilding a récemment publié son successeur Book Of Fate. Nous l'avons rencontré lors de sa venue à Paris pour un concert au Pop-Up du Label.

Comment as-tu pensé ce nouvel EP par rapport au premier, To ?

J'ai progressé tant au niveau du songwriting que de la production. Ce disque est important pour moi car j'y parle notamment d'un ami qui est décédé. J'ai mis des éléments de dream pop sur ce disque avec d'autres de songwriting plus classiques.

Tu as réalisé cet EP avec la même équipe que le premier ?

Oui. On l'a fait de manière cinématographique mais sans que ce soit trop théâtral. On l'a enregistré aux Abbey Studios sur l'Ile de Wight. C'est un endroit fabuleux. Le producteur Dave est un mec super.

La thématique de l'EP est le pardon ?

Exactement. J'ai eu une relation difficile avec mon père. C'était une relation d'amour mais il était une personne dure et stricte. Le morceau Book Of Fate parle de cela.

Tu parles de toutes les choses qui peuvent heurter dans la vie sur cet EP ?

Oui. Comme le suicide d'un ami, par exemple. Ce genre de choses te questionne sur ce que tu aurais pu faire. Je parle du pardon dans tous les morceaux de l'EP dans une approche humaine et non religieuse.

Cela a été comme une thérapie d'enregistrer ce disque ?

Oui, je suis un garçon d'humeur joyeuse en général. Le propriétaire du label m'a dit « Sors ce qui t'as ébranlé et crée à partir de cela ! ».

Le vidéo clip de Book Of Fate traite aussi du pardon ?

Oui. L'acteur qui joue dedans est une personne transgenre. Dans la vidéo, c'est également une personne qui change de sexe, c'est une fille qui va devenir un garçon et qui se rend dans un club de boxe tenu par son père.

Le vidéo clip montre que même l'homme « macho » peut finalement être une personne sensible...

Oui, c'est cela. A la fin le père montre ses émotions. Le réalisateur du clip, Jesse Lewis-Reece, vient d'être nommé pour l'équivalent des Césars anglais. Il est super doué.

Tu as sorti jusqu'à maintenant deux EPs. Tu penses faire un album bientôt ?

Quand Bob Dylan a fait son premier album, il n'y avait que quatre morceaux originaux. Tout le reste était composé de reprises. Il a dit « je vous montrerai le reste plus tard ». C'est pareil pour moi.

Les gens citent souvent Leonard Cohen à ton propos...

C'est ma plus grosse influence. Je l'écoute depuis mon plus jeune âge. Leonard Cohen a dit avoir composé Hallelujah en cinq ans. Il est à l'opposé de Bob Dylan qui écrit très vite ou de Radiohead qui ont composé Creep dans des toilettes en cinq minutes. Leonard Cohen a inventé un langage poétique.

C'est la musique folk qui t'influence le plus ?

Ma mère chantait du gospel. Ce style musical m'a marqué. Les morceaux gospel et Stevie Wonder. A l'école un professeur m'a donné une cassette avec Cat Stevens, Bob Dylan, Leonard Cohen, Fleetwood Mac, America... J'ai écouté cette cassette encore et encore.

Ta folk est moderne...

Oui. Je ne suis pas revivaliste. Je mets dans ma folk des éléments de dream pop.

Ta musique est aussi très émotionnelle...

J'espère pouvoir faire ressentir aux gens ce que j'ai ressenti en écoutant Leonard Cohen lorsque j'étais plus jeune.

Comment as-trouvé ce falsetto dans ta voix ?

Complètement par hasard. Je me suis rendu compte que je pouvais pousser ma voix très haut. J'ai poursuivi dans cette voie.

Tu as des concerts à venir ?

Oui j'en ai plusieurs à venir en Angleterre. Je verrai pour la suite.

Tu as commencé à composer pour ton album ?

Oui, j'ai quelques bases. J'ai des idées en tête. Je vais poursuivre dans la voie musicale du deuxième EP avec une approche électronique qui se marie bien avec ma folk.