Derrière le pseudonyme de Bitmap se cache une seule et unique personne : Luke Barwell. Ancien membre de Salako, collaborateur récurrent de Fonda500, le jeune homme ne manque pas d'atouts pour sortir du lot !
Bitmap reste encore inconnu en France, peux-tu nous présenter rapidement le groupe ?
Bitmap est en fait le groupe d'une seule personne, un « one man show ». Je me connais depuis ma naissance, j'ai deux yeux mais également deux jambes qu'il m'arrive de croiser à certains moments.
Quelles sont tes influences principales ?
J'aime beaucoup de choses très différentes. J'ai grandi en écoutant du hip hop et de l'electro pendant que mes parents étaient fans de musique folk. Je pense qu'un jour mon cerveau a réuni ces différents styles musicaux et m'a donné l'idée de créer Bitmap.
Bitmap est un nom assez original, pourquoi l'avoir choisi ?
J'ai eu cette idée un jour pendant que je bricollais chez moi lorsque j'essayais de fabriquer un instrument de musique avec les morceaux d'une radio cassée. On m'a dit que le mot « Bit » signifie « pénis » en français, c'est vrai ? Est-ce que le mot « Map » a une signification ?!
Ta musique est aussi étrange que ton pseudonyme, comment la décrirais-tu ?
Ma musique sonne comme du Brian Wilson de 1967 envoyé dans le futur ! Ou comme un bootleg des Monkees qu'on aurait retrouvé sur une vieille cassette cassée si tu préfères !
A t’écouter on peut se demander si tu vient des années 60 ou de nos jours ?!
Je ne peux pas vraiment être nostalgique des années 60 car je ne les ai jamais vécues, mais j'aime beaucoup la musique de cette époque. Plus jeune je me demandais souvent à quoi ressemblerait la musique dans le futur... je crois que je me pose toujours cette question, même si le futur n'arrive jamais assez vite à mon goût !
Bitmap a récemment été décrit dans la presse comme une réponse moderne aux Beach Boys, que penses-tu de cette comparaison ?
J'adorerais l'être vraiment ! Je ne sais pas qui l'a dit mais j'apprécie ce genre de compliment. J'aime les harmonies et les expérimentations sonores, et il y a très certainement un coté triste dans la plupart de mes chansons. J'ai été très influencé par Brian Wilson et les Beach Boys, je les adore tout simplement, que ce soit leurs premiers disques ou même ce que Brian Wilson a sorti dans les années 70 quand il semblait avoir perdu son chemin.
Tu as sorti récemment ton second album Micro/Macro. En quoi penses-tu avoir évolué depuis Alpha Beta Gamma ?
Même si j'aime beaucoup Alpha Beta Gamma, je pense que Micro/Macro est plus profond, plus travaillé. Je voulais écrire des chansons plus personnelles mais aussi avec un coté abstrait plus développé. Ce second album est aussi mieux produit, je trouve qu'il sonne beaucoup mieux, à mon oreille du moins. Si Alpha Beta Gamma était un carré, alors Micro/Macro est un cube.
Quelle est ta vision musicale de la suite de ta carrière ? Plus d'électronique et moins d'acoustique ou l'inverse peut-être ?
Je travaille actuellement mon évolution entre Micro/Macro et mes nouvelles compositions. Réussir à transcrire les chansons présentes dans mon esprit vers le support CD est une des choses que je trouve les plus excitantes. Avant Salako, mon précédent groupe, et Bitmap, je ne composais les chansons qu'avec des samples et de la musique électronique. J'aime ces éléments, mais je crois que les sons acoustiques donnent de la vie aux chansons. Comme du sang humain que tu ajouterais dans la carcasse d'un robot !
Tes deux derniers singles, Gravity's Got Me Down et Someone To Call My One, ont été mis à disposition gratuitement sur ton site officiel. Quelle est ton opinion sur les téléchargements payants ?
Je ne trouve pas cela juste de faire payer des gens pour des mp3. Premièrement, la qualité sonore est loin d'être aussi bonne que sur un CD, et secondement tu n'as aucun objet entre les mains lorsque tu donnes de l'argent pour un mp3. Je crois que les mp3 devraient être vus de la même façon qu'une chanson diffusée à la radio : tu peux enregistrer les chansons diffusées si tu en as envie, mais il est toujours mieux d'aller dans un magasin pour avoir le disque entre tes mains !
Tu connais très bien les membres de Fonda500 et tu as fait une tournée avec eux récemment. Tu n'as jamais eu envie de travailler avec eux pour un disque ?
Ce sont effectivement de très bons amis à moi, trois d'entre eux forment d'ailleurs mon groupe lorsque je me produis en concert. J'aime travailler avec eux car nous nous « assemblons » parfaitement, ce qui nous a poussé à enregistrer beaucoup de chansons ensemble. La majorité des morceaux de leurs trois derniers albums ont été enregistrées dans mon studio et je me suis occupé personnellement de leur production. De la même façon j'ai également travaillé à plusieurs reprises pour leurs visuels : pochettes de CD, vidéo clips et site internet. Tu peux aussi écouter Simon's Alphabetical Beard qui est sur leur dernier album, je joue de la plupart des instruments sur ce titre !
Y a-t-il d'autres groupes dont tu te sens proche ?
Il n'y a que très peu de groupes récents que j'apprécie, même si j'adore tout ce que fait Sufjan Stevens.
Peut-on espérer te voir en Europe prochainement ?
Bien entendu... si on m'invite ! J'adorerais faire une tournée en Europe, les gens en dehors du Royaume-Uni ont toujours l'air captivés par la musique lors des concerts !