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Primal Scream

Interview publiée par Fab le 5 juillet 2008

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Formés en 1982, les écossais de Primal Scream sont encore aujourd'hui l'une des formations les plus actives et innovantes d'une scène écossaise de grande qualité. De passage à Paris, Mani nous expliquait récemment la trame de ce Beautiful Future...

Deux ans après Riot City Blues, vous voici de retour avec un nouvel album intitulé Beautiful Future. De quelle manière son écriture et son enregistrement se sont-ils déroulés ces derniers mois ?

Le groupe est sur une bonne dynamique depuis la sortie de Riot City Blues en 2006. Les échos dans la presse étaient bons lors de sa sortie, tout comme nos prestations live de l'époque. On a la chance de posséder notre propre studio à Londres, ce qui nous a permis de pouvoir répéter et travailler sur de nouvelles chansons régulièrement, jusqu'à prendre la décision d'enregistrer un nouvel album... C'était au mois de septembre 2007, mais à cette époque le choix du producteur n'était pas encore arrêté et on ne souhaitait pas travailler avec la même personne que pour le précédent album, notamment parce qu'il est important de choisir une personne adaptée au son de chaque disque.

J'ai entendu dire que Barrie Cadogan a rejoint le groupe désormais, qu'en est-il réellement ?

C'est un guitariste d'exception. Dès lors qu'il est question de partir en tournée il est à nos côtés et il fait le maximum pour nous accompagner également en studio mais il est également occupé par son autre groupe, Little Barrie. Je sais qu'il adore jouer avec Primal Scream mais il ne veut pas abandonner ce qu'il fait avec ses amis et je le respecte beaucoup pour ça. Je sens une vraie différence lorsqu'il est avec nous en studio, il pousse vraiment le reste du groupe à être meilleur. Le plus dur est parfois d'être à son niveau !

Le line-up du groupe évolue de manière plus ou moins régulière depuis des années...

Il y a eu beaucoup d'arrivées et de départs au fil du temps mais les changements se sont faits plus rares ces dix dernières années. Il n'y a pas eu de changement depuis mon arrivée et celle de Darren Mooney, c'est la preuve d'un certain équilibre. Je crois que la musique passe avant le reste, et lorsque tu as la chance de pouvoir rencontrer des personnes avec lesquelles tu ressens une alchimie artistique il faut savoir les garder près de toi. La base du groupe est en quelque sorte figée mais les collaborations ponctuelles sont toujours possibles. Il faut savoir rester ouvert vers l'extérieur quand des opportunités se présentes. Comment veux-tu qu'on refuse de travailler avec une personne comme Josh Homme quand il te le propose lui-même !

Comment en êtes-vous venus à travailler avec lui ?

Il y a maintenant quelques années on avait donné un concert avec Brody Dale des Distillers et elle nous avait présentés lors de cette soirée. On lui avait aussi parlé lors d'un concert à Coachella mais c'est surtout l'été dernier que tout s'est joué. Bobby était en voyage à Los Angeles et il a reçu un coup de téléphone de Josh qui souhaitait enregistrer une chanson avec lui pour les Desert Sessions... et lors de sa venue à Londres au mois de décembre suivant Josh a donc de nouveau contacté Bobby en lui demandant si Primal Scream serait éventuellement intéressé par ses services durant une journée ou deux. On était libres le lendemain alors on est allés en studio et Andrew Innes, notre guitariste, a imaginé une nouvelle chanson dont la base serait constituée de sa guitare et de celle de Josh... Rien n'était donc vraiment prévu mais je crois que d'une certaine manière on est parvenus à en faire une bonne chanson ! [rires]

Josh Homme est principalement reconnu pour ses talents de chanteur, pourquoi n'a-t-il fait que jouer de la guitare sur cette chanson ?

Je ne sais même pas s'il existe une explication ! Josh est venu en studio sans trop savoir ce qu'on ferait de lui et au final il a joué de la guitare. Il sait qu'il peut revenir quand il le voudra, on ne refusera sûrement pas son aide, quelle qu'elle soit !

Et concernant la participation de Lovefoxxx de CSS sur I Love To Hurt (You Love To Be Hurt) ?

Je n'aurais jamais pensé collaborer un jour avec une personne issue d'un groupe pop électronique de ce genre, mais à un moment donné on a senti que la chanson I Love To Hurt (You Love To Be Hurt) nécessitait la participation d'une voix féminine pour compléter celle de Bobby. On connaît CSS depuis environ trois ans après que tout le groupe ait passé une soirée mémorable avec nous à boire et consommer divers produits à Sao Paulo. On avait vraiment créé une connexion avec eux à cette occasion et l'idée nous est donc venue de proposer à Lovefoxxx de chanter sur cette chanson. Elle est venue, elle a fait son job et le résultat me plaît beaucoup.

C'est une rencontre improbable que personne n'aurait sans doute imaginé au départ...

Nos univers musicaux sont très différents et je pense que beaucoup de gens doivent se demander pourquoi un groupe comme Primal Scream a voulu travailler avec Lovefoxxx... mais c'est juste la vie, il ne faut pas chercher plus loin ! Rien n'est planifié dans la carrière du groupe, pas plus les albums que les collaborations, c'est notre vie qui nous dicte quoi faire et parfois elle nous réserve des surprises de ce genre. C'est une manière de vivre dangereusement. J'ai beaucoup de respect pour un groupe comme Coldplay, je pense que Chris Martin est un excellent songwriter, mais leur musique est vraiment très prévisible et je ne m'imagine pas travailler de la même manière qu'eux. Il faut savoir prendre des risques et provoquer la chance, même si ça ne fonctionne pas toujours comme on l'espère.

Le groupe est donc ouvert à toutes les possibilités de ce côté là ?

Ecoute, je vais te dire... je suis prêt à écouter n'importe quel musicien qui souhaiterait me rencontrer pour travailler sur une chanson. Je ne sais pas qui on aura la possibilité de rencontrer dans le futur, mais notre porte est ouverte...

Cet album contient également une reprise de Fleetwood Mac enregistrée avec Linda Thompson...

Ce que les gens ne savent pas, c'est que lors des soundchecks de nos concerts on ne joue que très peu de nos chansons... mais on profite de ces occasions pour jouer les chansons des autres groupes ! On joue parfois des chansons des Byrds, Rolling Stones, Stooges ou Sex Pistols, mais cette fois-ci quelqu'un nous a fait écouter la chanson Over And Over de Fleetwood Mac et tout le monde s'est accordé pour dire qu'il était possible de la rapprocher de Primal Scream. On l'a jouée une fois par curiosité et le résultat était bon, mais il manquait malgré tout une voix féminine. Linda Thompson étant écossaise, le rapprochement s'est fait naturellement, et je crois qu'on est parvenus à rendre justice à la qualité de cette chanson.

Quels étaient vos critères pour le choix du producteur du disque ?

Les bons producteurs sont des personnes très occupées, il faut savoir être patient... Alors on a continué à écrire de nouvelles chansons en attendant que les choses se débloquent. Paul Epworth a été le premier à se libérer, ce qui nous a permis de sortir de la routine pour le rencontrer et enregistrer trois chansons en l'espace de deux jours. L'attente a alors repris jusqu'à ce que Youth soit à son tour disponible, ce qui nous a amené à travailler sur trois autres chansons avec lui pendant quatre jours. Il avait alors été décidé de collaborer par la suite avec Bjorn Yttling, mais à la vue du succès grandissant de Peter, Bjorn & John il nous a encore fallu prendre notre mal en patience... Il est alors venu nous voir répéter en studio pour écouter nos nouvelles démos et il a accepté de travailler avec nous sur ce disque. On pensait enregistrer tout l'album à Londres mais il nous a proposé de venir avec lui à Stockholm pour changer d'atmosphère... dans le studio où Abba ont enregistré la plupart de leurs albums ! C'était incroyable de découvrir ce lieu marqué par l'histoire de pouvoir jouer quelques notes sur le piano utilisé pour Dancing Queen ! [rires]

Ces producteurs n'ont-ils pas contribué d'une certaine manière à la diversité du disque ?

Youth est certainement le plus connu de tous pour sa capacité à produire des chansons taillées pour les stades mais il nous a semblé intéressant de pouvoir découvrir les méthodes de travail de plusieurs personnes. Bjorn Yttling et Paul Epworth ont tous les deux cette capacité à travailler vite et bien, c'était une bonne expérience à vivre que de collaborer avec eux. Tu peux essayer de jouer une chanson encore et encore en espérant atteindre une sorte de perfection sans jamais y parvenir ou tu peux simplement essayer de tirer partie de tes capacités pour obtenir le meilleur résultat possible, et c'est ce choix qui a été le notre pour cet album. Bjorn Yttling a su nous faire comprendre que la meilleure solution est parfois de ne pas chercher à trop en faire pour rendre la chanson plus fluide et efficace. On a réduit le squelette des chansons au minimum vital.

Cette méthode de travail diffère beaucoup de celles que vous appliquiez pour vos précédents albums...

Le changement s'est produit pour Riot City Blues lorsqu'on a décidé de travailler avec Youth. Jusqu'à cet album je pense que le disque était en quelque sorte auto-produit car personne ne venait nous dire quoi faire en studio. Toutes nos idées étaient enregistrées sur un ordinateur, parfois de manière peu claire, puis on transmettait toutes ces données à une personne qui se chargeait de mettre un peu d'ordre dans les chansons et de mixer le tout. Tout a très bien fonctionné durant des années mais cette méthode a de frustrant qu'il est impossible pour nous de donner des directives ou d'en recevoir une fois que l'enregistrement est achevé, il n'y aucune interaction entre le groupe et la personne qui sera en charge de la phase finale du processus. Je crois qu'on a appris à déléguer une certaine proportion de notre travail pour accepter la participation d'un producteur. Il y a toujours trop de tensions quand six personnes bornées veulent imposer leur point de vue, c'est pour cela qu'il est bon d'avoir un producteur pour trancher ! [rires]

Ne crois-tu pas que le fait d'avoir travaillé avec plusieurs producteurs aurait pu nuire à l'homogénéité du disque ?

Il est difficile d'établir des règles lorsque tu travailles avec différentes personnes mais je pense que la chance nous a permis de rester centrés sur une base unique. Lorsque j'écoute le disque du début à la fin je ne ressens aucune différence majeure d'un titre à l'autre, la cohésion n'a pas souffert de notre choix. On a certes collaboré avec différents producteurs mais tout en sachant que leurs aptitudes étaient proches et qu'ils ne chercheraient pas à rendre l'album à leur image. Si on avait vraiment voulu prendre un risque de ce côté là, on aurait travaillé avec Brian Eno ! [rires] Avec tout l'argent qu'on a dépensé durant des mois pour offrir à cet album une production digne de ce nom, il aurait été dommage que le résultat ne soit pas conforme à nos attentes.

Bjorn Yttling n'est pas un producteur de renom, par quoi avez-vous été séduits chez lui ?

On souhaitait vraiment trouver un artiste qui soit nouveau dans le métier, quelqu'un avec des idées fraîches qui voudrait apporter quelque chose à notre musique... pas un producteur blasé qui aurait trouvé cool de rencontrer Primal Scream. Bjorn a un vrai talent pour écouter la musique, et du fait qu'il n'avait rien à perdre à travailler avec nous il n'avait aucune raison de refuser. En quelques minutes seulement il est capable de prendre en charge les arrangements des chansons, il n'a pas besoin de les écouter des heures durant pour parvenir à comprendre comment faire du bon travail. Et il a été bon ! Toutes les chansons étaient enregistrées en une ou deux prises car il voulait conserver une certaine spontanéité au lieu de répéter dix ou vingt fois chaque morceau... ce qui, je dois bien l'avouer, me plaisait beaucoup car je n'avais pas besoin de rejouer mes lignes de basse ! [rires]

C'est donc grâce à lui que vous avez pris vos quartiers à Stockholm, que peux-tu me dire sur cette expérience ?

C'était vraiment exceptionnel de pouvoir passer quelques jours dans le studio où Abba ont enregistré toutes leurs chansons ! C'était dingue de pouvoir toucher le piano sur lequel le groupe avait composé Dancing Queen !

Abba semble avoir une certaine importance pour toi, quelle est ta chanson préférée du groupe ?

Je dirais Dancing Queen par réflexe mais en y réfléchissant un peu je crois que tous leurs singles méritent d'être cités. Ils étaient capables d'écrire de vrais hymnes pop, comme Money Money Money par exemple, je ne crois pas que beaucoup d'autres groupes étaient aussi doués qu'eux pour réaliser ça.

Tout cela semble beaucoup vous avoir marqué...

J'ai une très bonne anecdote sur notre passage dans ce studio. L'ingénieur du son local est suédois, et sa femme est une amie de longue date d'Agnetha Fältskog... un jour où celle-ci était de passage en studio elle a donc téléphoné à Agnetha et a laissé Bobby lui répondre, je ne l'ai jamais vu dans un tel état d'excitation ! C'était un vrai gamin !

Peux-on parler d'une certaine influence d'Abba sur ce disque ?

Parler d'une influence serait sans doute excessif mais je crois que l'ambiance au sein du studio a marqué le disque de son empreinte. A la base ce n'est qu'un studio, un lieu pour travailler et enregistrer des chansons, mais je suis persuadé que les musiciens sont guidés inconsciemment dans leurs choix par l'environnement et l'atmosphère. Aucun de nous ne veut ressembler à Abba, dans la musique, le look ou l'attitude, mais c'était une expérience très positive que de pouvoir partager certaines choses avec ce groupe mythique.

Même si cinq titres de l'album ont été produits par Bjorn Yttling, votre nouveau single, Can't Go Back, a lui été enregistré avec Paul Epworth...

On a eu beaucoup de mal à faire coïncider notre emploi du temps avec celui de Paul Epworth, c'est peut-être pour cette raison que sa participation à l'album a été aussi réduite. Lors de notre première session à ses côtés durant deux ou trois jours, il nous a présenté une première version de nos chansons qui ne nous a pas totalement convaincus. Ce n'est que deux mois plus tard, avec un peu plus de recul et un certain nombre de modifications, que son travail nous a vraiment plu. C'est une personne dotée d'une très grande sensibilité pop comme il l'a montré avec Bloc Party il y a quelques années. Je pense que Paul Epworth a joué le rôle d'un cheval de Troie pour faire entrer Beautiful Future dans le monde la pop...

Dirais-tu que Can't Go Back est représentatif de l'album ?

Je ne sais pas s'il représente bien le disque, mais il est à n'en pas douter le reflet de ce que sont nos vies actuellement. C'est un titre qui est devenu exactement ce que l'on l'espérait créer au départ, contrairement à d'autres chansons qui ont tendance à partir dans des directions parfois inattendues. Il dégage beaucoup d'énergie et un véritable esprit rock'n roll, c'est pour cela qu'il a été choisi comme single.

De quelle manière ce disque se différentie-il des précédents selon toi ?

Il est important d'évoluer d'un album à un autre. Alors que la plupart des gens sont contraints d'aller au bureau tous les jours pour répéter sans cesse les mêmes actions, on a la chance de faire partie d'un des meilleurs groupes de rock actuels et d'être complètement libres de nos choix. Rien que pour cela, je pense qu'il est important de toujours chercher à innover sur chaque album. C'est un vrai défi pour moi que de réussir à faire évoluer le groupe dans la bonne direction. C'est l'esprit même du rock qui nous pousse à expérimenter !

Cet album est le premier que vous sortez chez B-Unique, pourquoi avoir choisi ce label ?

Je crois qu'il était temps de quitter Sony et d'aller de l'avant. On aurait sans doute pu continuer de travailler avec les mêmes personnes, mais aucun de nous n'est aussi sexy et vendeur que Mariah Carey, et Sony avait des priorités très différentes des nôtres. La personne qui nous avait fait signer chez Sony il y a quelques années étant partie aux Etats-Unis, il nous a semblé judicieux d'écouter ce que B-Unique avaient à nous proposer. C'est un label très sérieux dirigé par des passionnés qui ne signent que très peu de groupes, contrairement à certaines major qui cherchent plus la quantité que la qualité... je garde d'ailleurs en travers de la gorge le manque de soutien de Sony lors de la sortie de Riot City Blues. La presse avait publié de très bonnes chroniques sur ce disque mais la campagne de promotion n'a duré que deux semaines en dépit des très bonnes ventes. Quelle perte de temps ! Tout cela est malgré tout terminé et notre futur est désormais lié à celui de B-Unique.

Le groupe aspirait donc à obtenir plus de respect et de libertés ?

Ce n'était pas exactement une question de liberté. Durant les premières années chez Creation Records, notre maison de disque nous laissait vivre à notre rythme, tout comme B-Unique le fait à l'heure actuelle. Avec Sony par contre, certains choix n'étaient pas possibles. Désormais personne ne nous dit quoi faire, B-Unique a suffisamment confiance en nous pour nous laisser travailler à notre rythme et enregistrer des disques comme on l'entend. Si le groupe est heureux, alors le label l'est aussi.

Peux-tu m'en dire un peu plus sur le titre de ce nouvel album, Beautiful Future ?

Il ne faut pas s'y fier, c'est un titre sarcastique ! Pour être précis, la chanson Beautiful Future est vraiment à double tranchant. D'un côté sa mélodie est vraiment très légère et enjouée, mais de l'autre les paroles sont vraiment sombres. Le style de vie lié à la célébrité y est analysé, notamment le fait d'être riche et célèbre tout en étant inquiet par rapport à certains sujets comme le fait d'avoir une belle voiture. C'est un phénomène qu'on ne peut nier, beaucoup trop de gens sont éblouis par ce que la presse essaye de leur vendre comme important alors que ça ne l'est pas. Des gens se font tuer tous les jours dans le monde mais certains journaux préfèrent parler des robes de certaines actrices ou de qui a couché avec qui... le monde ne tourne plus rond.

Votre prochain album sera le dixième, pensiez-vous durer si longtemps à l'origine ?

Je n'ai jamais eu de vision à long terme durant toute ma carrière ! Même lorsque je faisais encore partie de The Stone Roses, ma seule préoccupation était de savoir quand serait enregistré le prochain album... Je n'ai jamais rêvé d'être musicien pendant si longtemps, et même maintenant alors que je suis plus vieux et que j'approche de la cinquantaine je n'y pense pas. Il n'y a pas d'âge légal ou de limite pour jouer du rock ! Quand je ne ressentirais plus la même passion pour cette vie j'arrêterais tout simplement.

Après une si longue carrière, quels sont donc les prochains objectifs de Primal Scream ?

Tout est encore à faire ! Je ne dis pas que notre carrière ne représente rien, mais il nous reste encore beaucoup de possibilités. Je pense avoir bien vécu jusqu'à maintenant, je n'ai manqué de rien et je sais que Primal Scream conserve encore aujourd'hui une réputation sulfureuse par rapport à la consommation de drogues ou de substances illicites. A un moment il a fallu que je me demande si je voulais qu'on se souvienne de moi comme le plus grand drogué de l'histoire de la musique ou comme l'un des meilleurs bassistes. J'ai déjà donné avec les drogues, je préfère la seconde solution ! [rires]

D'un point de vue personnel, tu es aussi impliqué dans le groupe Freebass avec Andy Rourke et Peter Hook, où en est ce projet ?

On prend les choses comme elles viennent ! Il n'est pas facile de se réunir à cause de nos emplois du temps très chargés, alors on se réunit quand on peut et chacun travaille aussi de son côté quand il peut. Il y a pour le moment sept ou huit idées de chansons plus ou moins avancées... mais tout avance très lentement. Le problème est aussi qu'aucun de nous n'est chanteur à la base, il nous a donc fallu trouver une personne talentueuse qui sache écrire de bonnes chansons. C'est le cas désormais et je crois que tout va s'accélérer... Et qui sait, peut-être saura-t-on enfin qui est le meilleur bassiste de Manchester ! [rires]