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Doll And The Kicks

Interview publiée par Fab le 28 janvier 2009

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Menés par leur charismatique chanteuse Doll, les londoniens de Doll And The Kicks sortent en ce mois de janvier un premier single des plus prometteurs, Roll Up The Red Carpet. A quelques mois de la sortie de leur premier album et d'une tournée en première partie de Morrissey, rencontre avec une formation promise à un bel avenir...

Peu de personnes connaissent actuellement Doll And The Kicks, peux-tu faire les présentations ?

Nous nous sommes tous rencontrés durant nos études à l’université. J’étais dans la même classe qu’Olivier et lorsque j’ai émis l’idée de monter un groupe pour jouer les quelques chansons que j’avais écrites il s’est immédiatement manifesté. Matt et moi avions des connaissances communes qui nous ont présentés et Chris s’est présenté de lui-même après que nous ayons commencé à chercher un batteur.

Pourquoi avoir choisi le nom de Doll And The Kicks ?

Lorsque j’avais environ douze ans, les Foo Fighters étaient mon groupe préféré et je suis allés les voir en concert à Liverpool peu après la sortie de The Colour And The Shape... c’était la toute première fois que je voyais un groupe sur scène. La première chanson de cet album s’intitule Doll, et comme j’ai toujours aimé l’idée de porter un pseudonyme, comme Madonna ou Jesus, l’idée s’est imposée d’elle-même. Quand le groupe est né par la suite, nous avons ajouté « The Kicks ».

Ta voix est certainement l’élément le plus marquant de votre musique, ce talent est-il apparu naturellement ou as-tu beaucoup travaillé sur ce point ?

Je n’ai pas pris la moindre leçon de chant de toute ma vie, et pourtant je suis consciente qu’il existe une différence majeure entre le fait de pouvoir chanter et d’être une bonne chanteuse. En prenant des cours il est possible de faire illusion le temps de quelques titres, mais je pense qu’un vrai artiste doit être capable de transmettre des émotions avec sa voix, il faut que l’auditeur puisse ressentir les mêmes choses que lui-même éprouve. Les chanteurs d’opéra en sont le meilleur exemple, il n’est pas nécessaire de comprendre ce qu’ils prononcent pour vivre l’expérience et ressentir des choses. Le talent vocal est inné, il n’est pas possible de l’apprendre avec un professeur.

Ta voix te vaut souvent des comparaisons avec Karen O, Kate Bush ou Gwen Stefani, comment le vis-tu ?

J’adore ça ! Elles ont toutes un talent très spécial, que ce soit vocalement ou dans leur manière de composer des chansons. J’aspire vraiment à devenir une personne de ce genre dans quelques années, j’en serais vraiment fière. Je préfère que ma voix les évoque elles plutôt que Duffy ou Avril Lavigne auxquelles il manque réellement une étincelle pour atteindre leur niveau.

N’est-ce pas parfois frustrant de voir que les gens s’intéressent plus à ta voix qu’à la musique de Doll And The Kicks ?

Pas vraiment car je ne pense pas que ce soit vrai. Nous avons passé tellement de temps à travailler nos chansons et notre « son » que je pense que le public ne peut pas retenir uniquement ma façon de chanter. Je l’ai réalisé lors de certains concerts où certaines personnes qui nous avaient déjà vu sur scène une ou deux fois reconnaissaient leurs chansons favorites. Ma voix a toujours été la même mais notre écriture s’est affinée avec le temps et je pense que nous avons atteint un certain équilibre. Rien ne peut remplacer une chanson bien écrite, pas même ma voix.

Quelles sont vos influences principales ?

Vraiment tous les genres de musique, mais plus particulièrement la pop. Il est logique que nous apprécions notre musique et nous souhaitons que ceux qui aiment la musique en général puisse en faire de même avec la notre.

Comment définirais-tu l’univers musical de Doll And The Kicks ?

Nos inspirations et nos goûts sont très variés. Dans ma jeunesse j’écoutais beaucoup d’artistes pop féminines comme Madonna ou Bananarama mais aussi des groupes comme Nirvana, Foo Fighters ou Hole. Matt apprécie plus particulièrement le rock heavy alors qu’Olivier est plus porté sur le ska… quant à Chris il apprécie beaucoup de choses différentes avec des parties de batterie complexes et des changements de rythme. De la musique de batteur !
Aucun d’entre nous n’a réellement été influencé par ce que ses parents écoutaient durant sa jeunesse, ce sont nos propres choix qui nous ont guidés. J’aurais pourtant aimé que ce soit le cas pour pouvoir découvrir des groupes en piochant dans les disques de Janis Joplin, Jimi Hendrix, The Beatles, The Cure, Sex pistols, The Smiths ou Joy Division que ma famille aurait possédé, cela m’aurait évité d’avoir à attendre jusqu’à mon adolescence pour le faire. Je pense qu’au final ce sont les amis que je me suis faits à l’université qui m’ont éduqué musicalement car j’ai toujours été intéressée par l’apprentissage. Depuis l’âge de 7 ans au piano puis de 14 ans à la guitare…

Roll Up The Red Carpet est votre premier single en tant que groupe. Ce choix a-t-il été évident ?

En un seul mot, oui ! La raison est simple : c’est la première chanson que nous ayons correctement enregistrée… mais à côté de cela, elle reste l’une de nos préférée.

De quoi traite la chanson ?

Dans cette chanson je révèle à une personne pour laquelle j’avais énormément d'estime qu’elle n’est plus aussi importante à mes yeux qu’auparavant. Je la plaçais sur un piédestal mais un jour je comprends qu’elle n’est pas la « star » que je croyais voir en elle. C’est là qu’intervient l’expression « roll up the red carpet »…

Vous avez récemment travaillé sur de nouvelles chansons avec Oscar the Punk et Simon Gogerly, qu’en avez-vous retiré ?

Simon Gogerly a mixé la version single de Roll Up The Red Carpet après nous avoir contacté car notre musique lui plaisait. C’est un honneur pour nous qu’une personne comme lui s’intéresse à nous. Notre collaboration avec Oscar The Punk s’est tout aussi bien déroulée. Il est inutile de préciser que ce sont deux personnes talentueuses desquelles nous attendons beaucoup pour notre album.

Où en êtes-vous de l’enregistrement de ce fameux premier album ?

Nous avons achevé son enregistrement au début du mois et je pense que la phase de mixage sera terminée d’ici février prochain. Concernant sa sortie, rien n’est encore réellement défini…

Vous n’avez encore jamais eu la possibilité de partir en tournée en Europe, êtes-vous impatients par rapport à cela ?

Jouer chaque soir dans un lieu différent est une chose fantastique… Nous avons donné une poignée de concerts en Espagne et en France l’été dernier mais nous espérons pouvoir voyager beaucoup plus durant les prochains mois, même si la musique ne nous laisse que très peu de temps pour profiter des villes. Un jour, nous irons peut-être jusqu’à Moscou ou Saint-Pétersbourg, il ne nous reste plus qu’à attendre…

Dans quelques mois vous serez pourtant amenés à jouer en Europe… mais en première partie de Morrissey ! Je suppose que c’est une vraie opportunité de vous faire connaître ?

Pour le moment nous n’avons pas beaucoup d’attentes par rapports à ces concerts… ce qui doit arriver arrivera. Jouer en première partie de Morrissey est bien entendu un vrai privilège, jamais je n’aurais pu espérer vivre une telle chose alors que l’industrie musicale est durement touchée par la crise. En tant que groupe débutant nous n’avons que très peu de contrôle sur l’évolution de notre carrière, il faut savoir compter sur ce genre de coup de pouce. Avec du travail, tout peut arriver.

Comment l’avez-vous convaincu de vous inviter pour sa tournée ?

Il n’a pas été nécessaire de le convaincre à proprement parler, c’est lui qui est venu vers nous. Il était présent à l’un de nos concerts à Londres et il est venu nous parler durant la soirée pour nous dire qu’il avait énormément apprécié notre prestation. Il est donc à nouveau venu nous voir jouer quelques semaines plus tard aux Proud Galleries avec Janice Long, une animatrice de la BBC qui a beaucoup diffusé notre single depuis, Rod MacSween ainsi que son propre manager. Quelques heures plus tard, il nous proposait d’assurer les premières parties de sa prochaine tournée. Bien entendu, il n’y pas pas eu de temps de réflexion avant d'accepter…

Qu’avez-vous prévu de faire durant les prochains mois ?

Roll Up The Red Carpet sort le 26 janvier au Royaume-Uni et nous espérons attirer beaucoup de monde lors de sa soirée de lancement à Londres le 5 février. Nous devrions prochainement enregistrer une session pour BBC Radio 2 et, si rien ne change, notre premier album pourrait voir le jour en avril. Quant à la suite, place aux tournées !