logo SOV

Alberta Cross

Interview publiée par Fab le 20 septembre 2009

Bookmark and Share
Nouveau line-up, nouveau label, nouveau port d'attaches... en quittant Londres pour New York aux Etats-Unis, Alberta Cross ont trouvé outre-Atlantique un terrain d'expression enfin adapté à leurs capacités et à leur univers musical. Petter Ericson Stakee revient pour nous, à l'occasion de la sortie de Broken Side Of Time, sur un passé récent pour le moins agité...

Votre premier album sort enfin mais peu de gens vous connaissent vraiment en France. Qui se cache derrière Alberta Cross ?

J’ai rencontré Terry il y a quatre ans à Londres. Nous allions régulièrement dans le pub d’un de nos amis… parce qu’il nous offrait toujours à boire ! Naturellement nous discutions tous les deux de musique autour d’un verre et une chose menant à une autre… Nous avons enregistré un premier EP et donné quelques concerts au Royaume-Uni avant de partir vivre à New York environ un an plus tard. Et aujourd’hui, notre premier album est sur le point de sortir.

Quitter l’Europe pour vous installer aux Etats-Unis est un choix important dans votre carrière, comment vous est venue cette idée ?

Je crois que nous avions tous besoin de changement. Pour être honnête, la vie à Londres nous fatiguait et la scène locale ne nous correspondait pas, alors que New York semblait être le lieu idéal pour nous épanouir. Je pense qu’à Londres nous étions en train de mourir à petit feu. Après avoir donné quelques concerts aux Etats-Unis nous avons choisi la ville de New York qui nous semblait une juste source d’inspiration.

Avec du recul, penses-tu que ce changement vous a été bénéfique pour votre image ?

Je ne saurais pas le dire, je pense que les gens ont sans doute une nouvelle vision du groupe mais laquelle… Notre musique est universelle et je pense qu’elle peut parler à tous les publics. Malgré tout, le son de notre premier album me semble plus britannique que jamais !

Le fait d’avoir trouvé une maison de disques américaine doit grandement vous faciliter la vie ?

ATO est vraiment un excellent label qui laisse à ses groupes le temps d’apprendre et de grandir contrairement à beaucoup de maisons de disques à la recherche du succès dès les premiers singles. Un groupe comme le notre n’en n’aurait pas été capable. Si l’on prend l’exemple de la majorité des principales formations des dernières années, toutes ont grandi sur la durée. Je pense notamment à Radiohead, Sonic Youth ou The Verve…

Pourquoi avoir choisi ATO et non un autre label ?

Ils nous ont approchés après l’un de nos concerts à New York. Les personnes que nous avons rencontrées nous semblaient passionnées et avec une bonne vision de la musique.

Vous êtes souvent comparés à des groupes comme My Morning Jacket, Kings Of Leon ou The Black Crowes, cela vous flatte ?

Ce sont de bons groupes mais je pense que notre musique est malgré tout différente. Cela fait toutefois partie du quotidien des jeunes formations, les comparaisons font partie du jeu. A leurs débuts les Kings Of Leon étaient souvent présentés comme les nouveaux Strokes, puis ils ont grandi et ont construit leur propre son. Même si je n’ai jamais acheté le moindre disque d’un des groupes auxquels on nous compare, j’aimerais suivre la même trajectoire.

A première vue, vos influences seraient à chercher du côté du rock alternatif, du folk et de la musique country. Cela te semble correspondre à la réalité ?

Ce sont des styles musicaux que nous aimons mais j’ai grandi en écoutant plus de groupes que tu ne pourrais l’imaginer comme Sonic Youth ou Depeche Mode avec les albums albums Songs Of Faith And Devotion, Black Celebration ou Violator. Même si ce n’est pas évident à première vue, je suis un vrai fan de certains groupes britanniques comme les Stones Roses ou The Verve que j’écoute depuis ma jeunesse, mais aussi d’artistes français comme Serge Gainsbourg et Jacques Brel. Je suis à Paris alors je peux le dire avec fierté !

Votre musique semble plus adaptée aux goûts des américains que des européens…

Je n’en suis pas certain, même s’il est gratifiant de voir que le public s’intéresse à nous ici. Malgré tout, Terry et moi sont européens et c’est là-bas que nous avons toujours voulu partir en tournée et réussir. Maintenant, nous irons là où notre musique nous permet d’aller, mais sachant que notre album devrait jouir d’une sortie mondiale, nous sommes impatients de voir quel sera le résultat.

Le mode de vie américain vous a-t-il influencé d’une quelconque manière ?

Bien sûr… N’importe quelle ville que tu visites t’influence et t’inspire. C’était Londres à une époque, maintenant New York et peut-être que la prochaine fois ce sera le tour de Paris !

Vous avez choisi d’intituler votre album Broken Side of Time. Quelle est la signification de ce titre ?

Nous avons choisi ce titre par rapport à ce que nous vivions lors de son enregistrement. D’un côté, c’était une période difficile, avec beaucoup de complications et malheureusement peu d’argent. Nous venions aussi d’arriver à New York, George W Bush était encore le président des Etats-Unis et le pays semblait sans dessus dessous… tous les habitants attendaient du changement. Les temps étaient durs mais quelque chose d’historique se mettait aussi en place.

Ce disque fait suite à votre mini-album The Thief & The Heartbreaker. De quelle manière pensez-vous être parvenus à proposer quelque chose de nouveau ?

The Thief & The Heartbreaker n’était pas un disque à proprement parler mais plutôt une collection de nos premières séries de démos. Il constitue un témoignage des premiers pas du groupe. Broken Side Of Time a été enregistré dix-huit mois plus tard alors que nous étions aux Etats-Unis et que certains membres du groupe avaient été remplacés. Cet album représente ce que nous sommes vraiment.

Broken Side Of Time pourrait donc être décrit comme plus mature ?

Certainement, la maturité est évidente du point de vue humain et musical… du moins pour ce qui touche au groupe et à l’artistique, je ne suis pas sûr que ce soit le cas dans la vie réelle !

Vous vous êtes rendus à Austin puis New York pour enregistrer et mixer ce disque, pourquoi avoir choisi ces lieux ?

Nous avons senti le besoin de prendre un peu de recul par rapport à New York. C’est une ville fantastique mais qui se révèle très vite assez fatigante. Austin nous correspond bien, c’est un lieu plus calme qui possède une scène musicale très importante. Le disque a toutefois été écrit dans son intégralité à New York, ce qui nous a poussés à nous rendre aux studios Electric Lady pour le mixage par la suite. Ce lieu a marqué notre musique de son empreinte.

La chanson Leave Us and Forgive Us peut être téléchargée gratuitement sur votre site official depuis plusieurs semaines. C’est une bonne manière de découvrir votre univers selon toi ?

C’est une bonne chanson dans tous les cas ! Elle permet aussi d’introduire de nouvelles personnes à notre musique car elle résume d’une certaine manière l’esprit de notre disque.

Vous étiez de passage en Europe au mois de juillet pour quelques dates avec Dave Matthews Band, dont une à l’Olympia de Paris. Comment l’avez-vous vécu ?

C’était un concert fantastique ! La sale de l’Olympia est vraiment à part et le public a visiblement apprécié notre musique.

De quoi vous donner envie de revenir pour votre propre tournée prochainement ?

Nous y travaillons ! Nous viendrons jouer en France et en Europe dans le courant du mois de novembre !