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About Group

Interview publiée par Olivier Kalousdian le 25 avril 2011

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Attention, interview cérébrale ! Alexis Taylor et John Coxon, tous deux fondateurs et talentueux musiciens d’About Group qui nous accueillent dans les locaux de Domino Records, nous font vivre le face à face le plus sérieux et peut-être le plus complexe de l’année. Références pointues concernant le free jazz, dissertation philosophique sur l’humain et la musique des sphères, le tout avec un passé musical épais comme un bottin téléphonique de Londres et un débit de paroles tout aussi important... Frédéric Taddeï, méfie-toi, voici About Group !

Comment en êtes-vous arrivés à cette réunion de musiciens venus de groupes si différents et même si éloignés les uns des autres ?

Alexis : J’ai commencé à aller à des concerts d’improvisation dans lesquels John jouait, à Londres. J’étais fan de ces shows qui intégraient des musiciens de tous bords. À chaque concert, il y avait des combinaisons différentes très intéressantes. Mais nous avions aussi un ami en commun qui a convaincu John de jouer certains mes titres avec moi, notamment d’un album que j’avais enregistré sur son label. Un an plus tard, nous mettions en route l’idée de faire un unique disque, ensemble, en intégrant Charles Haywards et Pat Thomas.
John : Depuis le départ, c’est juste un jeu. Une question d’envie commune, pas plus.

Comment avez-vous réalisé ce mix entre musiciens d’horizons et de styles plutôt différents ? Comment s’est passée cette réunion ?

Alexis : Ça coulait de source, vraiment. Nous nous sommes réunis et avons joué ensemble, c’est tout. Nous ne nous sommes pas préoccupés de ce que faisait l’un ou l’autre avec ses autres projets. Il est évident que Charles, dans son groupe fait une musique différente de John dans Spiritualized ou moi dans Hot Chip, mais l’intention était d’improviser tous ensemble et d’arriver à un nouveau groupe qui dépassait nos styles musicaux respectifs...

Vos passés respectifs vous ont emmenés vers des univers tels que l’électro rock ou le krautrock... alors qu’About Group tend vers le free jazz. Était-ce quelque chose qui sommeillait en vous tous ?

John : About Group est un groupe de gens totalement nouveaux maintenant, musicalement parlant. Alexis et moi sommes ouverts à tant de styles musicaux... Hier soir, j’étais à un concert d’AMM (formation évolutive de free jazz, très ungerground) et je me disais à quel point j’appréciais cette façon de jouer et le résultat de ces combinaisons de musiciens qui évoluent au fil des années. Ce qui nous plait là-dedans c’est le chaos et l’ordre, les mélodies, les symphonies et les cacophonies ; ce qui est millimétré et écrit et ce qui ne l’est absolument pas. Je crois que c’est ce que nous partageons tous dans About Group, quelles que soient nos origines musicales. Les gens de l’extérieur sont rassurés de penser que tel ou tel musicien appartient à telle ou telle tendance de la musique, mais pas nous.

Peut-on dire que Start And Complete sonne très free jazz ? Si oui, peut-on dire comme on le lit souvent que le jazz arrive souvent comme une certaine maturité dans le rock, remontant ainsi à sa source initiale ?

John : Tu sais, les gens qui étaient adolescents dans les fifties et qui sont aujourd’hui même plus vieux que moi, ils ont fait un choix entre jazz et rock & roll. Les gens de soixante ans et plus avec qui j’ai eu la chance de jouer ont fait leur choix entre ces deux genres, et ce qu’il s’en dégage, c’est que le jazz n’a jamais été commercial, contrairement au rock. En France, où il y a le plus fort taux du monde, comparé à la population en terme de ventes de disque de jazz, plus encore qu’aux Etats-Unis, incluant sûrement la World Music, les gens écoutent plus de musique de toutes origines que dans le reste du monde. Et peut être qu’ici, la séparation entre rock et jazz n’est pas vécue de la même façon. Mais le free jazz, qui a été créé par des ados à l’époque, est toujours joué par eux aujourd’hui. Alors que ceux qui jouaient du rock étant ados ont tous, ou presque, arrêté de jouer du rock vu ce qu’il est devenu. Être un bon musicien de jazz ou de free jazz et trouver sa voix ou son son sera toujours plus difficile que de crier - Merde à la société - avec deux accords et un tempo binaire !

Pour vous donc, quelles que soient vos influences de départ, la base reste la même ?

Alexis : Il faut simplement vouloir et aimer jouer ensemble. Nous avons beaucoup d’influences en commun, que ce soit les disques de soul ou de jazz et cela incite à jouer de la musique ensemble. Pour ce projet spécifique, nous tenions à réaliser quelque chose d’improvisé. Une sorte de bœuf entre musiciens. La fois suivante, nous nous sommes dit qu’il serait peut-être bien d’en faire un disque, un seul, juste pour le plaisir et d’avoir un groupe issu de ces rencontres improvisées. Un des disques qui nous a réunis est le Like Flies On Sherbert d’Alex Chilton (ndlr : ex-Big Star et producteur des Cramps). Nous avons regardé les enregistrements vidéos consacrés à cet artiste et cet album avec John et nous en sommes ressortis très excités car ce qu’a fait Alex Chilton est à la source du chaos maîtrisé que nous voulions produire avec About Group. Jouer avec une certaine anarchie, comme le fait Pat Thomas, et aller là où le public ne nous attend pas, jouer des contre accords... et le tout fonctionne très bien, contre toute attente peut être !

Voici donc la genèse de cet album un peu Omni (objet musical non identifié) ?

Alexis : C'était en tout cas l’idée de départ...
John : Ce qui nous a intéressés, c’est la folie d’Alex Chilton, la déstructuration de sa musique, les addictions à la drogue ou les folies qui poussent à enregistrer des choses chaotiques en dehors de toute attente. Spiritualized était le groupe de mon ami, pas mon groupe. Mais nous partagions une certaine fascination pour le Gospel ou la Soul. Avec Spring Heel Jack, nous étions plus dans le psychédélique ou le space rock. Avec Alexis, nous partageons tous ces styles, ces influences et, dans le même temps, nous voulons nous en éloigner. C’est ce que ce disque reflète à mon avis.

Est-ce en un sens le disque de la maturité pour vous tous, après toutes vos expériences passées ?

Alexis : Je ne le décrirais pas de la sorte, mais peut être que son écoute incite à penser cela ?
John : Est-ce que cela veut dire qu’avant nous jouions quelque chose d’immature (agacé) ? Pourquoi pas...

Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire !

John : Est-ce que Pat et Thomas étaient immatures avant de jouer avec nous ? C’est possible...
Alexis : Ce que John veut dire, c’est qu’un disque peut toujours sonner immature ou mature comparé à un autre précédent ou suivant... mais sur quelles bases parlons-nous d’immaturité ou de maturité ? Est-ce que Hot Chip était moins mature qu’About Group ? Certains titres que j’ai écrits pour About Group ont été joués par Hot Chip et certains ont été écrits dans le laps de temps que je me suis imparti entre ces deux projets. Est-ce que jouer les mêmes titres avec Hot Chip ou About Group leur confère de la maturité ? Je ne sais pas, ce sont juste des styles différents. Mais peut être que la dominance triste de Start And Complete donne à ce groupe un côté sérieux qui fait penser à de la maturité.
John : Oui mais tu avais déjà joué plusieurs des titres avec Hot Chip...
Alexis : Pour moi, il y a plus en commun entre About Group et Hot Chip que ce qu’on veut y voir. Mais peut-être que de l’extérieur, ça semble très différent. C’est surtout l’attention portée qui n’est pas la même.
John : Avec Spring Heel Jack, nous étions très portés sur le drum & bass ou la culture club et la house à l’époque des ecstasy et puis, soudainement, les journalistes et les gens de l’extérieur apprennent et écoutent notre nouveau son free jazz et impro et nous disent : « Qu’est-ce qui vous prend bordel ? ». Et je comprends que la raison pour laquelle nous avons créé About Group puisse paraître, à vous journalistes, un peu étrange et inattendue. À la limite, ça n’a pas de sens pour vous.

Il faut certainement plus de temps et d’écoutes quand un tel virage est entrepris. Ce disque a été enregistré un seul jour ; Pourquoi et comment une telle performance ?

Alexis : J’aime penser que de jouer dans un court laps de temps avec des partenaires qui ne connaissent peut-être pas très bien vos titres donne une chance d’obtenir quelque chose d’intéressant au final. J’ai toujours aimé les disques faits sur ce modèle. Mais plus que cela encore, John a eu de précédentes expériences d’enregistrements à Abbey Road, là où nous avons enregistré Start And Complete, et quand nous avons su qu’il nous était possible d’avoir ce mythique studio pour un seul jour afin que ça reste dans nos moyens, nous avons fait le saut.

Il y avait donc également un choix lié aux moyens financiers ?

John : Oui, bien sûr.
Alexis : La bonne remarque de John fut de dire « Pourquoi ne pas prendre le meilleur des studios étant donné que nous sommes capables d’enregistrer très rapidement cet album dans le contexte établi auparavant ? ». Mais c’était quand même un saut dans l’inconnu du fait que nous improvisions tous et qu’il fallait, de toute façon, terminer en un seul jour.
John : Il faut également noter que travailler à Abbey Road, c’est l’assurance d’avoir des ingénieurs de son et du matériel parfaits. Vous n’avez pas à vous battre et à perdre du temps parce que les micros ne sont pas assez bons ou nombreux ; tout se passe très rapidement et très professionnellement dans ce studio.
Alexis : Et personnellement, je suis toujours frustré quand les sessions d’enregistrement durent trop longtemps. Je sais que ça m’arrivera encore mais, avec ces titres en particulier, je ne voulais surtout pas avoir ce genre de pression à l’envers. J’avais déjà essayé d’enregistrer ces titres avant et ça n’avait pas collé. Je me suis donc mis dans la position où il s’agissait de la dernière chance pour moi de voir ces titres sur un disque. Les chansons n’étaient pas à remettre en question les fois précédentes, ce sont les conditions alentour qui ne collaient pas à eux.
John : J’avais entendu ces titres auparavant et je les appréciais déjà. J’avais même joué certains d’entre eux confidentiellement. J’étais donc très impatient, notamment avec le groupe que nous avions réuni et les talentueux Pat et Charles, de pouvoir enregistrer ces titres de la bonne manière, dans une certaine improvisation et avec les meilleures conditions de studio possibles.
Alexis : J’étais moi aussi excité devant le challenge de devoir enregistrer en si peu de temps car c’est comme ça que nous l'avions décidé. Mais qu’arrive t-il si cela ne marche pas ?

Etait-ce ça l’idée dominante ; avoir un enregistrement sonnant comme une live-session avec tout ce que ça comporte de pression mais aussi de libertés sur le jeu des musiciens ?

John : Oui. J’ai toujours été impressionné par les vieux enregistrements à Memphis et au studio Sun. C’était enregistré si rapidement par des personnes qui connaissaient vraiment leur métier et pour de très bonnes chansons. Pour Start And Complete, nous avons quand même fait quelques prises en double ou en triple bien sûr, mais le tout ressemble sûrement à ce que faisaient les studios Sun.

Le concept de l’enregistrement est basé sur l’improvisation et même le jeu à l’oreille, comme ça se fait beaucoup en Jazz ?

Alexis : Oui. Il y a beaucoup de cela mais les compositions, elles, ne sont pas improvisées, elles sont écrites.
John : Nous n’avons jamais répété. Et c’était ça aussi l’idée ; d’être comme des novices en face de titres que nous connaissions à peine.

Comme vous l’avez dit tous les deux, les démos n’étaient connues que d’Alexis...

John : J’avais déjà joué de façon intimiste, certains titres qu’Alexis nous a amenés.
Alexis : Mais Pat et Thomas, eux, ne les connaissaient pas du tout.

Comment avez-vous trouvé si rapidement cette parfaite alchimie entre vous ?

Alexis : John, qui connaissait un peu les tenants et les aboutissants, a servi de fondation et de ciment au reste du groupe. Et Pat et Charles jouent de telle façon qu’on pourrait croire qu’ils ne peuvent pas faire de fausse note ou de faux accords ! Quand on écoute les percussions de Charles sur Don’t Worry, dès la première prise, il jouait comme si il avait déjà joué ce titre des dizaines de fois et il a tout de suite marqué les beats et tapé avec tant d’assurance que nous n’avons pas eu à faire d’autres prises. Pat et lui n’ont jamais hésité dans leur jeu.
John : Quelquefois, vous êtes en studio et vous vous dites « Putain ! Je ne connais pas bien ce titre, comment vais-je le jouer ? ». Mais pour Pat et Charles, il n'y avait aucun problème !

Don’t Worry, illustre bien ce que vous dites ; à son écoute on pourrait penser que vous avez pris énormément de temps à l’enregistrer tellement le résultat surprend par sa précision. Combien de prises avez-vous fait pour ce titre ?

Alexis : Quatre ou cinq et, effectivement, c’est le titre qui en a réclamé le plus. Encore une fois, ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre des musiciens pareils, capables d’être si bons et surtout de sonner si juste. Surtout quand on revient à leurs passés respectifs et les styles très différents que nous explorions alors...

Alexis a écrit tous les titres...

Alexis : Tous, exceptés You’re No Good et Repair Man que j’ai co-écrits avec Green Gartside de Scritti Politti.

Ces titres, donc, ne sont pas si éloignés que ça de Hot Chip selon toi. Te semblent-ils totalement nouveaux, pour ne pas dire inattendus dans ton répertoire où sont ils la suite logique de ce que tu faisais jusque là ?

Alexis : Considérant que j’ai toujours écrit des chansons et que je continue, je dirais que tout cela est dans une continuité. Ces titres qu’on entend sur Start And Complete ne sont pas si éloignés que cela de ce que j’écrivais pour Hot Chip. Sauf que pour Hot Chip, la même idée se retrouvait propulsée derrière des beats House ou électroniques. Mais le songwriting est similaire pour les deux projets.
John : Je suis d’accord. C’est l’environnement de la chanson qui lui donne tel ou tel aspect. Suivant comment vous utilisez la gamme, les accords ou les sons, toute l’empathie que vous éprouvez pour un titre change.
Alexis : Même si parfois, un style de musique très marqué peut vous amener à écrire telle ou telle composition de telle ou telle manière, souvent, le travail de création est le même quel que soit le style qui s’adapte ensuite. Par exemple quand je collabore avec Joe Goddard dans Hot Chip, ses préoccupations au niveau de la musique étaient différentes des miennes et il était assez obsédé de la façon dont pouvait sonner un titre via le beat.
John : Ce qu’il faut également reconnaître, c’est l’altruisme d’Alexis qui laisse des musiciens ne connaissant pas ses compositions jouer comme bon leur semble et sans indications de sa part ou même sans répéter. Ils sont juste eux-mêmes au travers des compositions d’Alexis. Tu as fait pareil avec Joe et donc, l’histoire d’alchimie se crée comme ça. En laissant ceux qu’on a choisis interpréter leurs versions et jouer leurs idées.

Cela demande de bons musiciens et certaines prédispositions humaines ?

John : Qu’est-ce qu’être un bon musicien ? Il existe beaucoup de personnes capables de jouer toutes les notes de la gamme. Mais ça demande aussi et surtout de l’humanité comme tu le dis. Disons que tu as une conversation avec des gens, il apparaît poli et mature d’écouter les autres et les laisser exprimer leurs idées. Tu peux donc tracer un parallèle entre cette image et notre groupe. Si on laisse les gens s’exprimer, il y a plus de place à la création et à l’émotion humaine entre tous.
Alexis : Un chose qui m’apparaît différente sur ce disque mais qui n’était pas si évidente au départ, c’est que nous avons tout mixé pour que chaque instrument, voix comprises, ait la même importance sur l’enregistrement final. Souvent, le mix met en avant telle ou telle partie de la production instrumentale et je suis content que lorsque Pat joue, par exemple, il soit au centre du disque sans que cela ne soit considéré comme pédant ou volontaire de sa part.

Votre récit sonne comme un idéal pour tout musicien qui rentre en studio ! Enregistrer en un seul jour avec des musiciens qui ne jouent pas souvent ensemble ; tout le monde au même niveau ; une émotion humaine entre chaque intervenant...

John : C’est exact ! Je me souviens avoir dit cela justement après une prise et j’ai entendu les autres rire parce que ce n’est pas si souvent que cela se passe comme ça quand on est en studio.
Alexis : Bien sûr, ce process, très exigeant, pose quelques tensions parfois car nous nous sommes mis dans un cas de figure difficile à assumer en si peu de temps, mais le résultat ne le laisse pas transparaître.

Ce process est donc aussi une façon pour vous de dire qu’il est possible de faire différemment des grosses productions un peu trop tapageuses parfois ?

John : Oui, absolument. Mais pas seulement en ce qui concerne le son voulu mais aussi dans le concept en lui-même. Jouer avec Pat, Charles et Alexis n’était pas à proprement parler confortable, c’était même le contraire car le challenge était difficile, mais il nous a poussés à rester nous-mêmes avec nos particularismes de musiciens.

Après votre premier album, quand l’idée ou l’envie de ce second album est-elle apparue ?

Alexis : Il y a eu un long moment entre les deux albums, chacun évoluant dans son groupe respectif en plus d’About Group. Charles et John ont beaucoup joué de musique improvisée aux États-Unis ou en Angleterre et moi j’ai pas mal tourné avec Hot Chip. Puis, nous nous sommes retrouvés pour jouer quatre ou cinq dates et, je ne sais plus trop comment, nous avons parlé d’un nouvel album ensemble et nous avons réservé Abbey Road pour une journée. En fait, éloignés les uns des autres, je crois que nous attendions juste une opportunité de nous retrouver pour jouer ensemble. Aujourd’hui, Start And Complete est sur le point de sortir mais Charles est déjà reparti en tournée et nous allons tous, dans les prochains jours, reprendre nos activités parallèles. C’est là toute la force de ce style de disque ; nous ne sommes pas obligés de passer six mois ensemble pour le faire.
John : De toute façon, nous ne pourrions pas passer six mois ensemble avec nos autres engagements ! Cela peut sembler vaniteux de parler ainsi et de faire croire que nous pouvons avoir chacun un autre groupe et que nous n’avons même pas à répéter ou nous voir plus d’une journée pour faire un album... mais ce n’est pas du tout le but recherché.

En dehors d’About Group, vos autres groupes vous occupent donc beaucoup ?

John : Oui. Je vais faire quelques dates avec Spiritualized pour la tournée Ladies And Gentlemen We Are Floating In Space. J’ai toujours fonctionné avec des haut et des bas et en m’intéressant à d’autres projets en même temps. Je les ai quittés, puis je suis revenu... je ne peux pas envisager ma vie de musicien dans une seule formation.

D’où la question qui suit ; About Group est pour vous un one shot ou quelque chose que vous voyez encore évoluer avec le temps ?

Alexis : Oui, c’est un groupe que j’aimerais voir évoluer pour toujours ! C’est peut être difficile à comprendre pour certains quand ils lisent que le premier album a été enregistré en un seul jour et que le deuxième également. On pourrait penser qu’il s’agit juste d’un hobby en plus du reste mais toutes ces dernières années, j’ai continué à travailler sur About Group et cela n’a rien pour moi d’un simple side-project. Tout ce que je fais, que ce soit avec Hot Chip ou About Group, je veux que ça ait une importance égale. Bien sûr, à la fin c’est le public qui décidera si tous ces groupes ont une importance significative mais pour moi, ils l’ont.

Quels sont les disques qui vous suivent partout ?

Alexis : J’en ai quelques-uns que j’aime par-dessus tout et qui reviennent à mon esprit régulièrement comme Bonnie Prince Billy, Prince ou Alex Chilton. Quand on travaille sur un nouveau disque, il n’y pas vraiment de disque dans ma tête. Je suis entièrement à ce que je fais.
John : Ce qui m’intéresse, c’est la soul du sud des Etats-Unis. Stax, Hi, Atlantic Records et toute l’histoire qui va avec ; ses musiciens, leurs relations et toute la ségrégation raciale de l’époque, indissociable de certains titres. La country music qui a inspiré tout ça et inversement. J’ai aussi un faible pour Elvis Presley et, bien sur, le free jazz et mes partenaires d’About Group et leurs parcours respectifs. Des éléments de réponse qu’on peut retrouver dans Start And Complete !

Peut-on s'attendre à voir About Group dans de nombreux festivals et concerts dans les mois qui viennent ?

Alexis : Nous serons au destival Dazed & Confused en avril. Après il y aura Glastonburry... en fait, nous jouerons majoritairement en Angleterre mais nous espérons vraiment pouvoir jouer dans d’autres pays également. Nous ne sommes qu’au début de notre planning d’engagement.

Avec vos groupes annexes, Spiritualized ou Hot Chip, quels sont les lieux qui vous ont le plus marqués lors de concerts ?

John : « C’est amusant parce que nous n’avons pas souvent joué à Paris mais je me souviens particulièrement des petits théâtres où nous avons joué. Notamment de l’Elysée Montmartre ou d’un autre petit théâtre dont j’ai oublié le nom, mais où nous avons donné un quasi-récital dans une intimité totale qui me convenait parfaitement. Comparé au Radio City Music Hall à New York ou certaines salles énormes où nous avons joué en Angleterre, il est clair que Spiritualized, par exemple, n’était pas calibré pour jouer dans de tels lieux et Paris nous convenait mieux.
Alexis : Paris a toujours été une bonne ville pour les concerts Hot Chip. Nous avons joué ici à chaque fois que nous sortions un nouvel album.

Si About Group n’a pas encore de dates définies en France, aurons nous la chance de vous voir jouer avec vos groupes respectifs cette année ?

Alexis : Hot Chip n’a aucun concert de prévu cette année.
John : Pour Spiritualized, cela va dépendre de Jason Pierce. Je joue avec eux en Australie, dans un mois, mais comme il enregistre un album en ce moment, je n’ai aucune idée des autres dates...