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The Big Moon

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 27 avril 2016

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Après quelques singles remarqués (et remarquables), les londoniennes de The Big Moon vont bientôt rentrer en studio pour l'enregistrement de leur premier album. Une bonne occasion pour les rencontrer le soir de leur récent concert parisien.

Est-il vrai que vous vous êtes rencontrées toutes les quatre dans un pub et avez décidé de former un groupe ?

Juliette Jackson : Pas tout à fait. J'ai d'abord rencontré Sophia dans une salle de répétition puis nous avons rencontré les autres dans un pub de Londres, The Famous Cock. Cela aurait été génial de se rencontrer toutes les quatre au même moment et de se dire « wow on crée un groupe » mais ça s'est fait en deux étapes.

Et vous avez enregistré Eureka Moment presque après vous être rencontrées ?

Juliette Jackson : On l'a enregistré très vite, fin septembre 2014. On s'était rencontrées en avril de la même année. Au début, j'étais seule, puis avec Celia, puis avec les deux autres. J'avais déjà écrit pas mal de morceaux mais je n'avais pas assez confiance en moi pour me lancer dans une carrière solo alors je suis partie à la recherche de filles pour monter un groupe ensemble.


Ce morceau sonne très US, je trouve...

Juliette Jackson : Tu trouves ? C'est marrant que tu penses ça car pour moi ça sonne très anglais, dans un style à la Libertines même si je ne l'ai pas écrit pour essayer d'être à la manière de. C'est venu comme ça, de manière instinctive.

Je trouve que ça sonne très slacker américain à la Pavement...

Celia Archer : Cool. On adore Pavement.

On faisait tout toutes seules mais c'est plus parce qu'on avait peu de fric que dans un esprit DIY.

On a l'impression que vous êtes dans un esprit très DIY...

Juliette Jackson : Au début, oui. On faisait tout toutes seules mais c'est plus parce qu'on avait peu de fric que dans un esprit DIY. De la même manière, on a tout produit toutes seules jusqu'à présent, les disques, les vidéos, mais pour l'album on va peut-être prendre un producteur. C'est bien d'avoir quelqu'un qui a un regard extérieur sur ta musique.

Dès le début du groupe vous avez assuré les premières parties des Maccabees, des Vaccines, Ezra Furman. Les choses sont allées vite pour vous...

Celia Archer : Pas aussi vite que ça parce qu'à ce moment là on tournait déjà depuis un an. Ce qui a été cool, c'est que ces groupes se souvenaient des périodes de vaches maigres qu'ils avaient eues à leurs débuts et de ce fait ils ont tous été très encourageants avec nous. C'était vraiment sympa qu'ils nous prennent en première partie de leurs concerts.

J'ai lu que vous étiez fans de Gary Numan et Tears For Fears. C'est une blague ?

Celia Archer : Non, pas du tout. Pourquoi une blague ?
Juliette Jackson : Ça te surprend à ce point ?


Disons que j'aime assez Gary Numan, mais Tears for Fears, c'est horrible quand même...

Celia Archer : T'aimes pas Tears for Fears ? C'est pas possible ! (Elles se mettent à chanter à tue tête Everybody Wants To Rule The World) C'est une super pop song, peut-être pas la parfaite pop song, ça c'est plutôt Like A Prayer de Madonna mais quand même une sacrée pop song.

A propos de Madonna, vous reprenez Beautiful Stranger sur scène. Vous admirez Madonna ?

Juliette Jackson : Bien sûr qu'on aime Madonna, qui n'aime pas Madonna ! Mais ce n'est pas pour cette raison. On reprend Beautiful Stranger parce qu'un jour j'ai embrassé un « beautiful stranger » dans un festival il y a deux ans et suis tombée amoureuse de lui.

Et tu l'as revu, le beautiful stranger ?

Juliette Jackson : Oui, c'est mon boyfriend depuis deux ans et chaque fois que l'on joue le morceau sur scène, c'est pour lui, pour mon beautiful stranger !

Votre premier single, Sucker, a reçu de super critiques lors de sa sortie en Angleterre. Vous en avez été surprises ?

Celia Archer : Ça nous a fait super plaisir. On en a été très heureuses et oui un peu surprises. Tu es toujours surprise d'avoir de bons retours. Hier, par exemple, on a joué à Lille. On jouait seules sans groupe en première partie et il n'y avait que des gens que l'on ne connaissait pas, pas d'amis, pas de proches et tous ces gens connaissaient nos morceaux. C'était génial.

Quand tu écris de la musique, tu ne réfléchis pas à ce que tu vas faire.

Je trouve que Sucker résume bien votre musique. Un mélange de pop mélodique, un côté un peu lo-fi et un esprit grunge...

Juliette Jackson : C'est super gentil de penser ça. C'est vraiment la musique que l'on veut faire ce que tu décris. En même temps quand tu écris de la musique, tu ne réfléchis pas à ce que tu vas faire. Tu le fais comme ça.

C'est ce que me disent tous les groupes que je rencontre. Par exemple, j'avais demandé à Ash s'ils avaient eu l'impression en écrivant certains morceaux d'écrire de futurs classiques pop et ils m'avaient répondu que non, qu'ils ne se rendaient pas compte de cela.

Celia Archer : Un morceau comme Girl From Mars ressemble à la pop song classique mais le morceau est beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. Le chant ne suit pas la mélodie de façon linéaire comme dans une pop song classique. Il y a un décalage entre les deux.
Juliette Jackson : Ce n'est pas She Loves You.

Vous n'avez encore sorti que des singles. Vous n'êtes pas encore prêtes pour l'album ?

Celia Archer : On est plus que prêtes. On a assez de morceaux pour deux albums. C'est juste que l'on a tellement tourné qu'on a pas eu le temps d'aller en studio. On enregistrera sans doute en juin, à Londres pour une sortie d'album vers l'automne.

Vous avez des morceaux très différents les uns des autres : Sucker, un peu grunge, Nothing Without You qui sonne très 80's girl bands à la Go-Go's et Bangles, ou Cupid, votre nouveau single très pop...

Juliette Jackson : On aime plein de trucs différents qui nous inspirent. Ce serait pénible de faire un album où tous les titres se ressemblent. Nos morceaux dépendent aussi de nos humeurs. Des fois, tu sors un morceau presque grunge, d'autres des titres un peu lazy.

Je croyais que The Big Moon était un nom poétique puis j'ai vu que c'était en fait le cul ?

Juliette Jackson : C'est les deux. On a changé aussi le nom de The Moon à The Big Moon car on veut êtres énormes !