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Aberfeldy

Interview publiée par Alice le 27 septembre 2004

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Aberfeldy, jeune groupe tout droit sorti de Edinburgh sort ces jours-ci son premier album, Young Forever. Avec un nom comme le leur et des chansons folk psychédéliques à propos d'ecstasy et d'extraterrestres, une petite explication s'imposait avec Riley Briggs, chanteur de ce combo très prometteur...

Aberfeldy n'étant pas encore très connu en France, peux-tu me parler un petit peu du groupe?

Oui, bien sûr ! A l'époque, je jouais dans un groupe de rock mais on s'est séparé deux jours après la sortie de notre 1er album après une grosse bagarre... J'étais vraiment très déçu et du coup, j'ai commencé à jouer tout seul des chansons tristes sur les déceptions amoureuses, ce genre de truc ! C'est là que j'ai rencontré Jim Sutherland, notre producteur. Il trouvait que mes chansons étaient vraiment bien. On a décidé d'en enregistrer quelques unes avec un équipement assez moderne mais ça ne fonctionnait pas trop. Je jouais aussi dans un pub super glauque de Edinburgh trois ou quatre soirs par semaine pour gagner un peu d'argent mais c'était vraiment horrible ! Vraiment déprimant et tout, mais un soir, Sarah Mcfadyen était là et elle a bien aimé ce que je faisais. Elle a culture plutôt folk traditionnel d'Ecosse mais c'est vraiment bien d'avoir quelqu'un comme elle dans le groupe avec une éducation musicale complètement différente. Puis j'ai rencontré Ken Mcintosh (basse) et Ian Stoddart, le batteur, qui était une pop star dans les années 80 avec un groupe qui s'appelait Win. On a commencé à enregistrer à quatre mais on s'est vite aperçu qu'il fallait une fille de plus dans le groupe. C'est là que Ruth Barrie, qui joue du clavier, est arrivée. Elle travaillait dans un café et n'avait jamais joué dans un groupe avant. Donc ça a fait un bon mélange dans le groupe, ce qui est vraiment sympa.

Aberfeldy est une petite ville estivale en Ecosse mais c'est aussi une marque de whiskey... Serait-ce la véritable raison secrète qui vous a poussé à choisir ce nom pour le groupe ?

Pour avoir du whiskey à l'œil ?

Oui, voilà !?

Je ne sais pas s'ils en vendent en Ecosse, mais ça ne doit pas être très bon de toute façon ! Je ne le conseillerais pas ! Plus sérieusement, Aberfeldy est une petite station balnéaire en Ecosse, au milieu de nulle part… et c'est là que j'allais en vacances quand j'étais petit. Mes parents étaient cruels et m'envoyaient là-bas ! Bref, on cherchait un nom pour le groupe et Jim trouvait que donner au groupe le nom d'un lieu de vacances était une bonne idée. Quand je lui ai parlé d'Aberfeldy, il a trouvé que ça sonnait vraiment bien et voilà ! La plupart des gens en Ecosse trouvent que c'est un nom horrible pour un groupe... mais c'est mieux que de s'appeler Texas quand on vient de Glasgow !

Quelles sont vos principales influences ?

On écoute pas mal de rock un peu psychédélique et de punk, de groupes comme les Stooges, mais c'est surtout le folk qui m'a fait aimer le rock. Mais bon, j'en ai tellement écouté qu'à la fin j'en ai eu marre ! Pour Aberfeldy, j'ai été beaucoup influencé par Bob Dylan et Michael Hurley, qui est un musicien folk américain contemporain de Dylan.

Parle moi de votre signature sur Rough Trade

On a d'abord enregistré l'album avec très peu de moyens et lorsqu'on l'a terminé, il y a environ un an, on ne savait pas trop quoi faire avec. On l'a envoyé à plusieurs personnes de l' «industrie» et à chaque fois on nous disait la même chose : « c'est pas mal mais si vous les réenregistriez pour qu'elles soient plus commerciales, vous auriez des hits... » Mais ça ne nous intéressait pas du tout de faire des tubes donc ça nous pas mal découragé. On savait bien qu'envoyer des démos à des gros labels et notamment Rough Trade ne servirait rien parce qu'ils en reçoivent déjà tellement qu'on n'arrive même pas avoir qui est derrière les bureau tellement les piles de cds sont hautes ! Bref, on a réussi à se greffer à un festival à Glasgow et un mec qui bossait pour Geoff Travis (PDG Rough Trade) nous a entendu jouer là-bas. Il nous a enregistré sur son i-pod et l'a envoyé à Geoff qui a tout de suite été enthousiaste. On n'en revenait pas !

Vous avez bossé avec Jim Sutherland pour Young Forever qui a travaillé avec des artistes comme Jimmy Page, Robert Plant, Van Morrison, Emmylou Harris etc... Qu'est ce que son expérience a apporté à l'enregistrement de votre album ?

C'est quelqu'un d'extrêmement pointilleux et il n'avait jamais enregistré d'album live comme on l'a fait pour Young Forever. Il a vraiment une très très bonne oreille et peut passer des heures à écouter le même morceau en boucle tout en restant concentré ! Et puis, il a vraiment de bons goûts musicaux.

Young Forever a un son très années 60s, notamment dû au fait que vous n'avez utilisé qu'un seul microphone pour l'enregistrement. Est-ce dans le but de créer cette atmosphère sur le disque que vous avez utilisé une production aussi basique ?

Oui, tout à fait. Si on avait enregistré avec les méthodes normales, on aurait peut-être été tenté de rajouter des effets et l'album aurait été surproduit. A cause de la façon dont on travaillé pour Young Forever, toutes les décisions devaient être prises avant le début de l'enregistrement. Du coup, on jouait tous ensemble jusqu'à ce que ça soit vraiment parfait et que Jim puisse appuyer sur le bouton « record ». C'est mieux que d'enregistrer chacun individuellement sa partie, mais c'est vrai que ce n'est pas évident non plus de jouer tous en même temps pour enregistrer et il y a eu des moments assez difficiles. Par exemple, je joue du clavier sur quelques chansons mais je ne suis pas vraiment bon et j'avais du mal à me concentrer sur le chant et le clavier en même temps. Du coup, Jim m'a forcé à jouer les yeux bandés, c'était très embarrassant... Je crois que je lui en veux encore de m'avoir forcé à faire ça !

Young Forever est le titre de l'album mais c'est aussi une des chansons qui y figure dans laquelle tu sembles dire que finalement l'amour nous gardera toujours jeune. Est-ce le message que tu voulais faire passer avec ce disque ?

Oui, en quelque sorte, cette chanson parle d'amour mais d'un côté positif. Il y a aussi le côté « Peter Pan » et le fait de regarder le monde avec des yeux d'enfant... Moi, je ne suis pas vraiment comme ça mais j'aimerais bien être plus optimiste et moins cynique. Beaucoup de gens ont accusé les chansons d'être trop sarcastiques...

Oui, c'est la première chose que je me suis dite en écoutant l'album, notamment avec A Friend Like You qui commence avec les mots « I love everyone »...

Oui, exactement ! Cette chanson parle de la première fois qu'on prend de l'ecstasy et de cet état d'euphorie dans lequel tu trouves où tu aimes tout le monde. Mais le lendemain, tu te sens dans un état lamentable...

L’album a vraiment ce côté léger et joyeux avec des chansons comme A Friend Like You ou encore votre nouveau single Heliopolis By Night qui parle d'extraterrestres...

Je pense que la façon dont on a enregistré a encore beaucoup à voir avec ça. On a utilisé toutes sortes d'instruments, des clochettes, des xylophones, des violons... C'est surtout ça qui donne cette atmosphère joyeuse au disque.

Le thème de l'amour perdu est également très présent sur le disque avec des chansons comme What You Do ou Out Of Love, mais jamais de façon dramatique ou dépressive. Comment fais-tu pour aborder des thèmes comme ça de façon si positive ?

je ne sais pas trop... What You Do, par exemple, qui est une des toutes premières, était vraiment triste à la base. Je l'avais écrite pour une fille qui me plaisait vraiment. Je lui ai joué en espérant qu'elle sortirait avec moi... mais ça n'a pas marché ! Je ne voulais pas qu'elle me prenne pour un loser ou je sais pas quoi donc j'ai essayé de faire une chanson qui ne soit pas trop déprimante !

Quel sera le prochain single extrait de Young Forever après Vegetarian Restaurant et Heliopolis By Night ?

Ce sera sûrement Love Is An Arrow et on fera un clip super flashy !

Peux-tu m'expliquer la signification des lions qui copulent sur la pochette de l'album ?

En fait, c’est un dessin d'une artiste complètement incroyable. D'habitude, elle fait des portraits très étranges, comme des hommes politiques britanniques avec des corps d'animaux ou de vieilles dames avec leurs culottes baissées... enfin, ce genre de choses quoi ! J'ai vu son dessin des lions qui copulent accroché à un mur dans une fête et j'ai trouvé que ça serait pas mal pour la couverture de l'album plutôt que de nous avoir tous les 5 en train de poser les bras croisés contre un mur où je sais pas quoi !

Est-ce qu'il y a une tournée européenne qui est prévue ?

Oui, dès que ce sera possible. Il se passe tellement de choses en même temps avec la sortie de l'album, mais on va essayer de caser une tournée oui. On attend que notre label nous dise quoi faire, c'est assez excitant.