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This Is The Kit

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 11 juillet 2017

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Deux ans après le très réussi Bashed Out, This Is The Kit nous revient avec un nouvel album Moonshine Freeze, lequel se révèle comme une grande réussite mêlant avec la plus grande intelligence folk, musiques africaines et pop 60's. Parler musique avec Kate Stables, figure centrale du groupe, s'avère un vrai bonheur.

Tu joues du folk. J'ai l'impression qu'il y a depuis quelques années un renouveau de ce genre musical...

Depuis dix ans, il y a un retour de la musique folk en Angleterre mais pas seulement là-bas, je pense. Cela vient sans doute du fait que c'est très simple d'en produire. En tant que musicien, tu as juste besoin d'une guitare, rien de plus.

Il y a aussi d'autres éléments dans ton dernier album, comme l'influence de la musique africaine...

Il y a toujours eu des éléments africains dans ma musique. J'ai de tous temps été intéressée par le côté répétitif de la musique africaine, notamment de celle produite par les touaregs. Il y a en outre un musicien qui joue sur mon album qui a joué dans des groupes africains à Bristol.

Le groupe a beaucoup changé depuis sa formation...

Oui. Lorsque l'on tourne, des musiciens viennent dans le groupe. Cependant, depuis peu, le groupe a trouvé une forme plus stable.

J'ai l'impression qu'il y a aussi davantage de synthés sur cet album...

C'est une bonne question. En fait, je ne sais pas. J'ai l'impression qu'il y en avait davantage sur Bashed Out mais je ne suis pas sûre...

Je suis cataloguée folk mais il y a plein d'autres genres musicaux dont je m'imprègne.

Moonshine Freeze » est moins purement folk que ce que tes précédents disques...

Bashed Out était déjà moins folk que mes premiers albums. Je joue du banjo, je raconte des histoires, donc je suis cataloguée folk mais il y a plein d'autres genres musicaux dont je m'imprègne comme la musique africaine dont on a parlé ou la musique 60's.

Tu écoutes beaucoup de musique ?

Sans arrêt. J'aime Get The Blessing, un groupe jazz de Bristol. J'ai aussi beaucoup écouté Richard Dawson, un musicien de Newcastle, même si mon son est loin de ce qu'il fait.

Tu as choisi à nouveau John Parrish comme producteur pour ce disque. Pourquoi ?

Pour le premier album, c'est John qui s'était proposé. Le second, nous l'avons auto-produit. Le troisième a été produit par Aaron Dessner de The National. Celui-là, j'aurais voulu l'auto-produire pour continuer ce cycle d'un album avec producteur, un auto-produit, mais le label préférait que l'on prenne quelqu'un. J'ai tout de suite pensé à John. Il avait deux semaines devant lui et ça s'est fait naturellement.

Comment choisis-tu tes producteurs pour tes albums ?

Le premier choix pour moi se base sur l'humain. Ensuite vient la question : est-ce que j'aime ce qu'il fait musicalement ? L'échange est nécessaire. Je veux sortir de ma zone de confort mais avec des gens que j'apprécie.

Les prises ont été faites live ?

La plupart, oui. On a joué live trois semaines chez Invada, le studio de Geoff Barrow de Portishead. Guitares, voix, et batterie ont été enregistrées en une seule prise.

Bristol semble avoir une scène active et où tout le monde se connait...

Cela fait douze ans que j'habite Paris donc je m'en rends moins compte. Mais tu as raison : tout le monde se connait à Bristol. La ville compte un très grand nombre de super musiciens qui se côtoient les uns les autres. Bristol est plus libre que Paris où il y a plus de stress.

En tant que musicienne, je me sens libre de vivre n'importe où dans le monde.

Paris t'inspire musicalement ?

Je suis venue ici pour l'aventure. En tant que musicienne, je me sens libre de vivre n'importe où dans le monde. Tu es forcément influencée par l'endroit où tu vis. Depuis que je suis à Paris, je me sens plus carrée. Tout est très pro dans cette ville.

Vous jouez dans les festivals cet été ?

Oui, on va faire quelques festivals en Angleterre. Puis nous entamerons la tournée anglaise à la rentrée avant celle en Europe en novembre.