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Editors

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 20 mars 2018

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Le sixième album de Editors, Violence, est un disque abouti qui prouve que le groupe de Birmingham a encore, quinze ans après ses débuts, des choses à dire. Les anglais s'y montrent aussi à l’aise dans le rock dur que dans la pop électronique. Rencontre à Paris à la veille de leur tournée mondiale.

Votre nouvel album est très différent du précédent, In Dream. Vous vouliez explorer de nouvelles choses musicalement ?

Nous n'aimons pas faire la même chose à chaque fois. Nous ressentons le besoin de nous renouveler d'un album à l'autre, de ne pas entrer dans une forme de routine.

Il a fallu attendre trois ans après In Dream pour que ce nouvel album voit le jour. Vous avez pris votre temps. Vous composez lentement ?

Cela dépend. Parfois les idées arrivent très vite, parfois elles se mettent en place plus lentement. Nous avons pris notre temps en studio pour ce nouvel album et sommes au final très heureux du résultat.

Comment avez-vous choisi de collaborer avec Benjamin John Power (Fuck Buttons, Blanck Mass) ?

On avait envie de travailler avec lui car nous aimons le son électro. Nous aimons beaucoup ses productions. Il fait des choses très différentes de nous mais nous apprécions son approche de la musique. Nous l'avons contacté et il a été d'accord pour bosser avec nous. Cela a été une collaboration intéressante, un échange permanent entre ses idées et les nôtres.

Vous avez plusieurs morceaux sur l'album, comme Nothingness, Magazine ou Counting Spooks qui sont assez dansants. C'est plutôt nouveau chez Editors...

On a déjà fait des trucs assez dancefloor même à nos débuts, je pense à All Sparks sur le premier album. On aime bien l'énergie club dans les morceaux. La pulsation du rythme club nous plait.

A vos débuts, vous étiez considérés comme un groupe cold wave. Cela vous a énervé que l'on vous colle cette image ?

Non. On comprenait le fait que des gens te mettent dans une case. C'est souvent comme cela dans la musique. Ce pouvait être frustrant mais avec le temps on a évolué et les gens l'ont compris, même si on aime toujours jouer live des morceaux de nos débuts.

Le morceau Violence sonne très David Bowie...

On aime tous beaucoup Bowie dans le groupe. C'est toujours intéressant que les gens aient telle ou telle perception d'un morceau. Tu n'es pas le premier à nous dire que ce titre fait penser à lui.

Qui a réalisé la photo de pochette de l'album. Et que représentent ces trois corps nus ?

C'est un artiste très connu qui l'a prise, Rahi Rezvani. Il est impossible de savoir si c'est une image sexuelle ou violente. Rahi est un génie. Il est fan du groupe et a passé du temps avec nous en studio. C'est bien de travailler avec quelqu'un qui te comprend.

Les morceaux de l'album ont des titres sombres alors que le disque a une tonalité plutôt joyeuse. C'est intéressant ce paradoxe...

C'est vrai que les paroles sont assez sombres. Il est possible que l'on ait voulu exprimer l'ambiguïté de la vie à travers ce disque. On parle de choses sérieuses mais dans un format pop.

Violence va dans de nombreuses directions musicales...

Nous avons de plus en plus confiance en nous. Nous n'avons plus peur d'aller dans telle ou telle direction. C'est excitant pour un groupe d'explorer de nouveaux territoires. Nous aimons toujours autant les guitares mais nous apprécions également le son des synthés et avons essayé de marier au mieux les deux.

La tournée commence bientôt ?

Elle vient de débuter. Nous avons des dates jusqu'à la fin de l'année. Nous jouerons des morceaux du nouvel album mais évidemment des titres de chacun de nos disques.

Vous êtes heureux de jouer bientôt à l'Olympia à Paris ?

Nous y avons déjà joué. C'est un lieu rempli d'histoire et c'est un immense plaisir que d'y rejouer. Nous jouerons aussi à Lyon et Strasbourg chez vous.

Après quasiment quinze ans d'existence comment voyez-vous la carrière de Editors ?

Avec fierté. Nous voulions dès nos débuts avoir une longue carrière. Nous pensions alors à des groupes comme The Cure ou Echo And The Bunnymen qui ont su durer dans le temps.